Le Docteur Strange est le maître des arts mystiques, c'est le plus grand magicien de la Terre qu'il protège de toutes les invasions venues de chaque plan d'existence, pour menacer le nôtre. Il en tire une certaine fierté, comme le rappelle le flash-back en ouverture, et semble nourrir un petit esprit de compétition avec Tony Stark (ça c'est l'héritage du cinéma, à n'en pas douter). Côté présent, la situation est bien moins reluisante : Stephen Strange est revenu chez lui, mais il sent ses capacités diminuer jour après jour, jusqu'à disparaître. Impossible pour lui désormais d'évoquer le moindre sort, et même son Sanctum Sanctorum est devenu une banale habitation comme les autres. Alors pour trouver une solution, il va falloir que le mage ravale son orgueil, et aille demander conseil à Stark. Celui-ci, qui a toujours une réponse à tout, a peut-être une idée pour recharger la magie du bon docteur : à défaut de pouvoir pénétrer d'autres univers parallèles, pourquoi ne pas lever la tête et partir dans l'espace, là où devraient probablement exister d'autres Sorciers Suprêmes, et artefacts fort utiles à la cause...
Clairement il y a un vrai côté sympathique dans cette nouvelle série. Le problème est que ce qui la rend attachante est aussi quelque part un talon d'achille? Excellente idée que de projeter Stephen Strange dans l'espace, pour vivre des aventures complètement inédites, mais en même temps, est-ce crédible de le voir s'embarquer seul sur une navette, pour un road trip dans les étoiles? En gros, le type a en quelques heures hérité d'un vaisseau spatial, appris à le piloter et à s'orienter dans l'infini du cosmos... Il faut faire abstraction de cette absurdité pour apprécier ce titre, ce qui permettra probablement alors de se réjouir des trouvailles de Mark Waid, qui en général n'est pas avare de bonnes idées.
Au dessin nous retrouvons Jesus Saiz, qui propose une attention incroyable aux détails, à la texture, au point que chaque personnage, chaque objet, semble se détacher de la page, devenir tangible. Certes on devine aussi l'intervention du digital, sur une base photographique, mais il n'empêche que l'effet est fort réussi, et qu'il est probable que cela plaise énormément a beaucoup de monde! Voilà donc un titre du fresh start de Marvel qu'il est difficile de cerner. Excellemment pensé, ou un peu trop out of character, l'avenir le dira, mais force est de constater qu'on a vraiment envie de lire le numéro 2. C'est probablement bon signe.
Le Volume 1 en VO est déjà précommandable
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