Hedy Lamarr est -elle la plus belle femme du monde? C'est en tous les cas une femme d'une beauté éclatante, et dotée d'un esprit hors du commun, en avance sur son époque (la première partie du XX° siècle), protéiforme, versatile, inspirée. Pour nous raconter son existence mouvementée, le scénariste William Roy a bossé dur durant cinq ans, et au bout du compte, le résultat final semble si simple, et fluide dans la narration, qu'on a même du mal à s'en rendre compte.
L'histoire débute à Vienne en 1919, quand la petite Ewig Kiesler (la future Hedy, donc) fête son cinquième anniversaire. Le rapprochement avec l'Allemagne est dans l'air, et on sait tous ce qu'il va advenir de l'Europe, quelques années plus tard. En grandissant, la gamine, déjà splendide, a une idée qui va lui changer l'existence. elle sèche les cours en contrefaisant une permission de sa mère, pour s'en aller se présenter dans un studio cinématographique, et offrir ses services en tant que scripte. Au lieu de cela, elle va se retrouver à faire de la figuration, et ce sera la révélation définitive. Sa carrière sera donc sur grand écran, et au théâtre. A 18 ans, la voici star d'un film qui va faire hurler les pudibonds d'alors, Extase, où pour la première fois un orgasme féminin est représenté naturellement, et où Hedy apparaît dévêtue.
Petite enfant juive, le parcours de la future star américaine est aussi émaillé de passages dramatiques, comme un mariage avec un riche industriel qui fricote avec le régime nazi, et la considère comme une femme objet à exhiber dans les soirées mondaines. Esprit libre et avide de liberté, la plus belle femme du monde n'entend pas se laisser enfermer.
Ce n'est que le premier de six mariages. Hedy est furieusement belle, et intelligente. Elle vit sans pause, sans demie mesure, pour elle, aucune cage ne peut constituer une excuse pour suspendre son vol. Le récit procède de manière chronologique, par étapes successives, pour autant on ne tombe pas dans la biographie cahotique, et on ne perd pas le fil de la personnalité de la star. D'autant plus que le dessin de Sylvain Dorange est délicieusement suranné. Avec une vraie sensibilité, et un trait tout en souplesse et rondeurs, il nous emène en balade au fil des pages, dans des cases qui semblent autant de petits écrans fascinants où se déroule un destin extraordinaire, qui plus est mis en couleurs avec une douce retenue du plus bel effet.
La plus belle femme du monde est un hommage réussi, touchant, intéressant, une bonne surprise que je vous invite à découvrir au plus vite, chez La boîte à bulles.
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