100% MARVEL : X-MEN ORIGINS La relecture des origines des X-men


Avec le premier volume 100% Marvel de la série X-MEN : Origins Panini propose à ses lecteurs la dernière relecture en date de la découverte de leurs pouvoirs par nos mutants préférés, en pleine adolescence. Rien de bien nouveau sous le soleil, et pourtant l'ensemble est assez agréable. Sortie dans quelques jours.

C'est ainsi que nous retrouvons les "origines" de Colossus. Vous avez probablement tous en tête la fameuse scène ou le jeune Piotr arrête un tracteur avec son corps d'acier, pour protéger sa toute jeune soeur qui était sur le point de se faire écraser par l'engin. Kyle Yost remonte le temps plus avant encore, au moment du décès du frère ainé de la famille (qui reviendra des années plus tard sur les pages d'Uncanny X-men) qui perd la vie pour sa patrie. Le quotidien de cosmonaute soviétique, ce n'est pas de tout repos. La douleur de Piotr Rasputin est telle qu'elle provoque pour la première fois cette incroyable mutation de l'épiderme, faisant de lui un être mi organique mi acier. Potentiellement donc, une arme formidable à utiliser pour le gouvernement communiste. Fort heureusement, le meilleur ami du frérot, le colonel Vazhin, va taire et protéger le secret du futur membre des X-men, et contacter un certain Professeur Xavier, dont le rôle sera fondamental pour la vie de notre héros. C'est simple et linéaire, bien illustré par Hairsine, avec des décors dépouillés et toujours soignés. Bref, ça se laisse lire agréablement.

Autre scène célèbre : celle où Kurt Wagner, jeune trapéziste allemand à l'apparence de démon bleuté, est sur le point de se faire lyncher dans une petite bourgade de Bavière, par une foule féroce. Ici, Adam Freeman et Marc Bernardin narre en détail la génèse de celui qui deviendra par la suite Nightcrawler, Diablo en VF. Tout d'abord abandonné par sa mère (Mystique), le jeune Kurt est recueilli par Magdali, une jolie tzigane qui travaille dans un cirque maudit. Le patron de celui ci, Gertmann, est un véritable tyran. Kurt Szardos (du nom de sa mère adoptive) est exploité, brimé, drogué, et sa vie est un enfer. Il découvre d'ailleurs ses extraordinaires facultés physiques en voulant échapper aux coups de fouet qui lui étaient destiné. Puisant enfin la force de s'enfuir, le jeune mutant trouve le réconfort dans une église, auprès du père Wagner, dont il prendra le patronyme lors de son entrée chez les X-men. Mais toute la mauvaise troupe du cirque n'a pas dit son dernier mot, et entend bien punir le fugitif de la plus expéditive des manières. Là encore belle prestation de Cary Nord aux dessins, entre naïveté et expressionisme, qui sait dépeindre les tourments du jeune Kurt sans jamais tomber dans l'outrance ou le spectaculaire. Du coup on se prend à apprécier ce récit.




Curieusement, les "origines" d'Emma Frost ont plus de mal à me séduire. Une Emma encore toute jeune fille, bien différente de la blondasse fatale qui a épousé Scott Summers, et qui passait le plus clair de son temps en sous-vêtements bondage affriolants, au sein du Club des Damnés. A l'époque, Emma a un physique ingrat, de grosses lunettes associales, et elle subit la violence psychologique d'un père sans pitié et pronant l'élitisme au détriment des sentiments. Comme le géniteur a la main leste également, elle récolte au passage quelques soufflets bien sentis. A l'école, c'est un peu parail : Frost est la tête de turc, et ses compagnes ne manquent pas de lui jouer de biens mauvais tours qui la ridiculisent. C'est d'ailleurs une vexerie de ce type qui va entraîner chez la très jeune Emma la manifestation de ses pouvoirs, première étape d'une longue carrière de bombe sexuelle glaciale et calculatrice. Valerie D'Orazio propose ici une histoire plutôt plate, où manquent les aspérités propres à nous faire adhérer à ce destin tourmenté. Karl Moline (et non pas Karl Malone, les fans de Nba me comprendront) s'en sort avec les honneurs au dessin, mais c'est inférieur au travail qui caractérise Colossus ou Nightcrawler.

Je finirais en vous parlant de Gambit. Ses origines sont relatées dans une longue aventure en plusieurs volets, qui nous permet de nous faire une idée assez précise de ce que et de qui fut le voleur cajun. Remy Lebeau épouse la superbe Belladonna, fille d'un chef de clan rival, pour orchester la grande réconciliation entre la Guilde des voleurs et celle des assassins. Mais les vieilles rancunes sont tenaces, et il est provoqué en duel par le frère de la mariée. Vainqueur de ce dernier, Gambit est finalement exilé par ses pairs (quelle ingratitude) et finit par tomber entre les griffes d'un généticien aussi doué que diabolique, le perfide Monsieur Sinistre. Il est chargé de recruter plusieurs mutants de seconde zone pour former un petit groupe d'assaut, dont la mission primordiale sera un bain de sang effroyable chez les Morlocks, des créatures pathétiques qui vivent sous les égouts de New-York. Remy est donc en grande partie responsable de ce carnage, puisqu'il a guidé ses alliés jusqu'au refuge de ces malheureux. Du coup, Marvel a pensé de lui faire expier sa faute de la pire des façons : tomber amoureux d'une jolie X-woman gironde, Malicia, handicapée par ses pouvoirs : la toucher, l'embrasser, serait courir à une mort certaine. On y a eu droit, nous autres lecteurs, jusqu'à la nausée. Yardin et Roberson font du très bel ouvrage avec des planches vraiment jolies, et Mike Carey est bien attentif à faire dans le didactique, quitte à nous pondre ici une sorte de "Gambit pour les nuls, mode d'emploi" qui sera surtout utile à qui découvre le personnage.

Globalement bien illustré, constitué de récits basiques mais qui se laissent lire avec un certain plaisir, ce 100% Marvel ne saurait concourir à la catégorie "album de l'année, incontournable", mais c'est une lecture que nous ne saurions déconseiller, et qui peut même vous faire passer un agréable moment, si vous n'êtes pas un lecteur des X-men de très longue date.

Rating : OOOOO


LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...