Rumble fait partie de ces excellentes séries dont nous ne vous avons jamais parlé. Une injustice qu'on tente de réparer aujourd'hui. En abordant le tome 1, histoire de vous poussez à vous jeter à l'eau. Attention, Rumble n'est pas une lecture facile, et on peut même dire que John Arcudi, déjà auteur de trucs assez tordus avec le BPRD de Mike Mignola, est ici en roue libre, imagination débridée, et scénario complètement barré.
L'étrange personnage central de ce titre se nomme Rathraq, il est âgé de plusieurs millénaires et doit (pour des raisons qui seront explicitées dans le troisième épisode, qui apporte les premières vraies réponses) vivre dans le corps d'un épouvantail. Pour autant, il possède une puissance formidable, et une épée destructrice qu'il utilise pour trucider ses anciens geôliers. L'action démarre dans un bar miteux, avec notre épouvantail qui débarque à l'improviste et tranche le bras d'un énigmatique client. Le serveur fait preuve de courage, et parvient à décapiter l'assaillant, mais lorsque la police arrive sur les lieux, plus de trace de la victime, et tout le monde envisage une blague de fort mauvais goût. Sauf que loin de là, nous assistons aux prémices d'un télescopage entre deux univers, une quête qui va convoquer anciens dieux et démons, monstres et créatures improbables.
Au milieu de tout cela, deux types normaux, Bobby et Dell ( le serveur et un ami) qui sont pris dans un enchaînement de rebondissements qu'ils affrontent entre enthousiasme et désespoir. Arcudi a aussi une jolie carte à jouer, celle de l'humour, qu'il manie à la perfection. Si les situations tournent rapidement au tragique, elles sont toujours abordées et menées de façon à ce que le lecteur trouve cela fun et prenant, et le scénario en oignons, truffés de pistes qui s'emboîtent et finissent lentement par former un tout cohérent, demande une attention et un investissement qu'on prête bien volontiers, tant la lecture se révèle addictive épisode après épisode.
Arcudi retrouve James Harren au dessin, lui aussi à l'oeuvre dans l'univers d'Hellboy, sur la série BPRD. Les deux compères ont un feeling évident et ils ne font que se mettre en valeur l'un l'autre, permettant à chacun de tirer le meilleur de lui même et de son associé. Arcudi a une écriture complexe mais il met en avant l'humanité de ses personnages, même quand ils semblent avoir bien peu d'humain. Trahisons, dettes venues du passé, honneur, sens d'appartenance, tout cela est évident est renforcé par la présence en simultané de terriens basiques voire un peu beaufs, au contact d'un dieu guerrier qui croise leur destin le jour où il rentre dans un bar, en épouvantail. Il y a de l'amitié sous l'action,e t c'est assez beau.
Pour que ça soit aussi réussi, il fallait mettre en scène tout un cast de créatures étranges, de monstres répugnants mais fascinants. Harren s'éclate à la tâche, et son style volontairement décalé, lorgnant vers le cartoon, permet des expressions, des mimiques, une gestuelle, qui dédramatise et captive le lecteur. La mise en couleurs crépusculaire de Dave Stewart renforce le coté incroyable et surréaliste de nombreuses planches, et excelle dans la richesse des nuances, magnifiant l'ensemble. Il y a du Conan, du Hellboy, de la fantasy débridée dans Rumble, mais surtout, il y a du talent, beaucoup de talent.
Arcudi retrouve James Harren au dessin, lui aussi à l'oeuvre dans l'univers d'Hellboy, sur la série BPRD. Les deux compères ont un feeling évident et ils ne font que se mettre en valeur l'un l'autre, permettant à chacun de tirer le meilleur de lui même et de son associé. Arcudi a une écriture complexe mais il met en avant l'humanité de ses personnages, même quand ils semblent avoir bien peu d'humain. Trahisons, dettes venues du passé, honneur, sens d'appartenance, tout cela est évident est renforcé par la présence en simultané de terriens basiques voire un peu beaufs, au contact d'un dieu guerrier qui croise leur destin le jour où il rentre dans un bar, en épouvantail. Il y a de l'amitié sous l'action,e t c'est assez beau.
Pour que ça soit aussi réussi, il fallait mettre en scène tout un cast de créatures étranges, de monstres répugnants mais fascinants. Harren s'éclate à la tâche, et son style volontairement décalé, lorgnant vers le cartoon, permet des expressions, des mimiques, une gestuelle, qui dédramatise et captive le lecteur. La mise en couleurs crépusculaire de Dave Stewart renforce le coté incroyable et surréaliste de nombreuses planches, et excelle dans la richesse des nuances, magnifiant l'ensemble. Il y a du Conan, du Hellboy, de la fantasy débridée dans Rumble, mais surtout, il y a du talent, beaucoup de talent.
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