On ne peut pas dire que Daredevil soit le genre de héros qui aie en permanence de la chance. Au contraire, à chaque fois que sa série repart de zéro, c'est parce qu'un drame ou un événement a bouleversé sa vie. Dans le cas précis qui nous préoccupe, c'est l'incapacité d'exercer son activité de justicier masqué qui ronge la vie de Matt Murdock : en voulant sauver un vieillard des roues d'un camion, il vient de revivre le traumatisme qui l'a privé de la vu dans sa jeunesse, et il a dû passer de longues semaines à l'hôpital, en rééducation, ce qui a fait naître en lui, peut-être pour la première fois, un véritable sentiment de peur. Celui de ne jamais remarcher et de ne jamais être comme avant. Mais c'est un battant, quelqu'un qui veut toujours s'en sortir, et Matt est déjà de retour dans la ville, avec son costume écarlate, sauf qu'il n'est pas au mieux de sa forme, et que même de vulgaires truands des rues sont capables de lui mettre la pâtée, dans un combat qui a quelque chose de pathétique.
Chip Zdarsky alterne scènes du présent, où Daredevil est clairement en petite forme, et des scènes du passé, où on découvre un jeune Matt et ses relations avec l'église. Si tout ceci n'est pas nouveau, l'ensemble fonctionne assez bien, surtout que cela nous mène à une dernière page qui nous promet une situation très embarrassante, pour un super-héros qui se complaît un peu trop dans la violence. L'italien Marco Checchetto est l'auteur d'une prestation impeccable au dessin, notamment quand il s'agit de sortir une splendide splash page, ou de multiplier les performances acrobatiques de Daredevil. C'est particulièrement beau dans ces cas-là. Le titre a l'air de se bien porter, en tout cas ça donne envie de lire la suite.
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