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MOON KNIGHT LE POING DE KONSHOU : VENGEANCE ET PAILLETTES



 Ressuscité pour la énième fois, Marc Spector entame un nouveau chapitre de sa carrière de justicier nocturne dans Moon Knight : Fist of Khonshu, relaunch post-Blood Hunt qui, sous couvert de numéro #1, s’inscrit dans la continuité directe de la série précédente. Toujours avatar de Khonshou, divinité lunatique et capricieuse, Marc tente tant bien que mal de jongler entre ses multiples personnalités et une criminalité new-yorkaise qui, elle, ne prend jamais de vacances. Le travail se réorganise dans l’église reconvertie qu'est la Mission de Minuit, QG de notre héros un poil dérangé, avec un retour aux fondamentaux : protéger les voyageurs de la nuit, qu’ils soient menacés par des dealers ou des super-vilains en mal de sensations fortes. Un nouveau venu, Achilles Fairchild, écoule une drogue surnaturelle baptisée Poudre de fée — de la poussière magique qui tue autant qu’elle fait planer. S’ensuit une première confrontation tendue dans un night-club et une plongée dans l’univers glauque d’une ville de New York rongée par la magie et le vice. Le scénario de Jed MacKay jongle avec efficacité entre exposition, dialogues tendus et séquences d’action. Il articule initialement son intrigue autour de deux lignes narratives complémentaires : les investigations de Mr. Knight d’un côté, et celles de deux policiers new-yorkais, Flint (retraité) et Frazier (en fonction), de l’autre. Les conversations autour d'une table sont aussi savoureuses que les échanges de coups de poing avec des vilains de seconde zone — mention spéciale à Cubist, antagoniste conceptuel et légèrement ridicule, dont les phéromones perturbent la réalité (et les narines). On n'oublie pas non plus le super-héroïsme plus classique, avec une incursion chez Tony Stark pour analyser la nouvelle drogue et tenter de créer un antidote. Stark oriente Spector vers une super-scientifique déjà croisée dans Avengers Inc. et liée à Tigra, qui partage ici une scène intime et tendue avec Marc — preuve que la série sait aussi ralentir pour explorer les failles émotionnelles de son héros. Et ça c'est chouette !



Mais la star de cet album reste sans conteste Alessandro Cappuccio, qui signe ici ses adieux à Moon Knight avant de filer dessiner Ultimate Wolverine. Son trait, désormais affûté comme une lame de croissant lunaire, marie élégamment la rugosité du polar urbain à la fantasmagorie mystique du personnage. Les combats sont chorégraphiés avec une grâce brutale, tandis que les visages — au départ encore hésitants — captent aujourd’hui l’ambiguïté et la tension de manière saisissante. Le tout est sublimé par la colorisation de Rachelle Rosenberg, fidèle partenaire de Cappuccio. Sa palette oscille entre bleus nocturnes, éclats lunaires et éclairs surnaturels. Le costume de Moon Knight brille comme une balise dans les ténèbres, tranche avec les néons blafards des clubs, c'est du grand art ! Du coup, la crainte de ce qui va suivre est légitime. Et ce sont deux dessinateurs qui vont se relayer, dès lors, avec l'italien Domenico Carbone, et Devmalya Pramanik. Petite rupture stylistique avec le premier, qui met dans ses pages une sacrée énergie encore brute et promet beaucoup de belles choses dans les mois à venir. Le second se rapproche plus de Cappuccio, avec moins de méticulosité et des compositions un peu plus chargées, mais ça fait agréablement le job, et la série a le mérite de ne pas tourner le dos à son identité graphique et tente de creuser un chemin cohérent. On a aussi le plaisir de réentendre parler de Hank Pym, personnage malmené et trahi par Marvel ces dernières années, et d'être amené vers une confrontation ultra musclée entre Moon Knight et Fairchild, qui n'est pas vraiment le mafieux lambda qu'on pourrait croire dans un premier temps. Bref, sans atteindre des sommets stratosphériques, le titre du Chevalier de la Lune reste un de ceux qu'on recommande toujours aux lecteurs qui veulent passer un bon moment avec la Maison des Idées.



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BLOOD HUNT (1/3) : LES VAMPIRES ONT LES CROCS CHEZ MARVEL


 Par "event", le lecteur de comics américains désigne ces grands événements qui bouleversent l'ensemble de l'univers d'une maison d'édition, mobilisant une multitude de personnages et de séries. Chez Marvel, cette pratique est devenue quasi systématique ces quinze dernières années. Il faut bien le reconnaître : si certains de ces récits s'avèrent réussis et laissent des traces durables dans la vie de nos super-héros, d'autres, hélas, se révèlent aussi éphémères et inconsistants que des bulles de savon prêtes à éclater. La bonne nouvelle, c'est que Blood Hunt, une histoire de vampires comme son titre le laisse présager, figure parmi les récits les plus captivants de ces dernières années. Comme annoncé, il est question de vampires et, qui dit vampires, dit forcément Dracula. Cependant, cette fois-ci, le célèbre seigneur des ténèbres ne joue pas le rôle du grand méchant assoiffé de conquête planétaire. Au contraire, il devient l'un des derniers recours sur lequel les justiciers peuvent s'appuyer pour affronter une menace bien plus terrible. Celle-ci émane d’un visage pourtant familier, habituellement l’ennemi le plus acharné des vampires. Tout commence lorsqu’un phénomène étrange frappe les personnages qui puisent dans la Force Noire : ils explosent littéralement, devenant des sortes de nexus déversant une noirceur indicible dans notre dimension. Cette obscurité est si intense qu’elle finit par masquer le soleil derrière une couche opaque et impénétrable. Et, comme chacun le sait, lorsque le soleil disparaît, le terrain est idéal pour une déferlante de vampires. Les Avengers sont les premiers à subir les assauts de cette invasion. Face à une nouvelle équipe de super-vampires (les Sanguinaires), ils essuient une cuisante défaite : Thor, la Sorcière Rouge et Black Panther, pourtant parmi les plus puissants, se retrouvent littéralement laminés. Quant au Docteur Strange, sans dévoiler de détails, disons simplement que Blood Hunt ne manquera pas de laisser des séquelles majeures pour le Sorcier Suprême. Autre excellente nouvelle : les épisodes principaux de cet événement sont illustrés par Pepe Larraz, un dessinateur de génie dont les planches dynamiques et spectaculaires marquent les esprits à chaque fois. Au scénario, on retrouve Jed MacKay, qui a patiemment tissé les fils de cette intrigue ces derniers mois, notamment à travers la série Moon Knight, dont plusieurs protagonistes jouent ici un rôle clé.




Puisque j’évoquais le sort du Docteur Strange, l’une des victimes les plus marquantes de ce début de crossover, il convient de parler de la manière dont ces récits sont désormais publiés par Panini. Ces histoires paraissent sous la forme d’albums en softcover, avec trois sorties prévues jusqu’en mars de cette année. Cette structure est importante, car elle propose un contenu très varié : on y trouve bien sûr les épisodes de la série principale, mais également des récits annexes tirés de titres influencés par les événements du crossover. Cependant, la qualité de ces récits est inégale : certains personnages sont moins connus, et les équipes artistiques qui y participent ne parviennent pas toujours à maintenir le niveau général. Par exemple, Strange Academy met en scène de jeunes adolescents apprenant à maîtriser leurs pouvoirs magiques. Dans le contexte sombre et intense de Blood Hunt, ce ton léger et quelque peu infantile peut sembler hors de propos, voire dispensable. De même, dans la série régulière consacrée au Docteur Strange, le style graphique de Pascual Ferry peut surprendre après le travail minutieux et spectaculaire de Pepe Larraz, qui avait placé la barre très haut. En revanche, l’arrivée de Vincenzo Carratù, chargé des aventures de Dracula, est une excellente surprise. Dracula, personnage central dans l’économie du crossover, bénéficie du talent de ce dessinateur napolitain, qui s’impose comme une valeur montante de Marvel. Sur le plan narratif, Blood Hunt alterne entre le chaud et le froid. Le premier numéro est un véritable carnage, où les héros subissent des défaites cuisantes, mais dès le second, la situation évolue : les survivants trouvent un moyen de contre-attaquer, et un regain d’espoir s’installe parmi eux. Parmi les figures notables du récit, on retrouve un électron libre en la personne du Docteur Fatalis. Ce personnage, dictateur charismatique et calculateur, occupe un rôle clé dans l’intrigue. Ses actions et leur portée influenceront directement les événements à venir, et seront à l’origine du prochain grand crossover Marvel, attendu d'ici peu aux États-Unis et dont la France devrait découvrir les premiers chapitres fin 2025, compte tenu du décalage habituel. Blood Hunt repose sur un ressort dramatique classique : un monde au bord de la destruction face à une invasion presque impossible à stopper. Comme souvent, les pertes seront nombreuses, mais elles s’accompagneront de résurrections et de révélations. Et, fidèle à la tradition Marvel, chaque conclusion ne sera qu’un point de départ pour de nouvelles aventures. Sur le plan artistique et narratif, si l’ensemble n’est pas exempt de défauts, il reste bien supérieur à d’autres sagas que nous avons pu voir ces temps derniers. En somme, Blood Hunt mérite qu’on s’y attarde, et pourrait bien convaincre les amateurs de carnages du genre.


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MOON KNIGHT TOME 2 : DUR À TUER


 Deux raisons à la présence ici de cet album de Moon Knight. La première, c'est tout l'intérêt que nous portons au personnage, un de ces héros sous-cotés de l'univers Marvel, qui mériteraient vraiment d'être mis à l'honneur plus régulièrement. La seconde, c'est le travail formidable d'Alessandro Cappuccio, jeune artiste romain que nous avions repéré sur Timed (publié par Shockdom), avant que Marvel ne mette les mains sur ce prodige pour lui confier les aventures de Marc Spector. Sa version de Moon Knight emprunte à celle de Declan Shalvey, pour ce qui est du look de base, qu'il parvient à densifier avec un jeu d'ombres qui mangent le costume, en révèle la dureté, une espèce d'armure souple plus adaptée à un "chevalier" urbain. La nouvelle série écrite par Jed McKay avance prudemment et sans effets pyrotechniques. On a vu apparaître un double négatif (Hunter's Moon) rapidement devenu un allié, un grand vilain qui trame ses machinations dans les coulisses (Zodiac), un nouveau cast de personnages secondaires pour Spector et sa Mission de minuit, avec notamment le jeune Soldat et une vampire du nom de Reese, sans oublier la réapparition de Tigra, une des rares amies que Moon Knight a conservé, chez les Avengers. Sur ces bases, il faut aussi ajouter le crossover Devil's Reign qui vient se greffer (de façon plutôt artificielle) à l'ensemble. Marc va se retrouver en prison (brièvement) le temps de montrer à tout le monde à quel point il sait se servir de son corps comme d'une arme, pour vite revenir dans les rues de New-York, où l'attend la suite du combat contre Zodiac. Autre évolution notable présente dans ce second tome, Moon Knight va pouvoir bénéficier d'un nouveau quartier général, qu'il va découvrir au terme d'un épisode où il est englouti dans une demeure labyrinthique et ésotérique. Les épisodes peuvent souvent se lire indépendamment les uns des autres, et proposent aussi de belles intuitions, comme celui où on rencontre une certaine Madone Ecarlate, engagée dans une lutte sanglante face à Hunter's Moon. Des pages où c'est la puissance du récit, de l'histoire, qui est au centre du sujet, et finit par incarner ce dernier. N'existe que ce qui se dit, se transmet, se narre. La puissance créatrice se fait volonté divine. Un intervalle bien pensé, tout à fait dans le ton des surprises que nous réserve McKay, l'air de rien... 



Ce Chevalier de la Lune est décidément un cas psychologique très intéressant et ce n'est pas une surprise de constater que la relation qu'il entretient avec sa psychiatre est une des clés de lecture des épisodes de sa nouvelle série. McKay insiste bien sur ce type qui a grandi dans une famille de confession juive, pour finalement renoncer à ses croyances et se mettre au service d'un dieu lunaire égyptien, c'est-à-dire l'incarnation même de ceux qui ont brimé son peuple en des temps antiques. On a déjà connu personne plus déchirée en terme d'identité, mais il faut admettre qu'il s'agit là d'un cas d'école. Ajouter à ceci la fragmentation du "moi" en plusieurs personnalités distinctes, qui cohabitent dans un même corps, et vous obtenez un super-héros qui n'a absolument rien d'un héros et même dont on peut douter fortement du qualificatif de super. Super violent, peut-être, comme le montrent ces épisodes où il tabasse à mort ses ennemis, n'hésite pas à les emprisonner à vie sous une gangue de béton… Ce Moon Knight là est quasiment à rapprocher du Punisher; ce n'est pas quelqu'un qui fait dans la subtilité, les remords n'habitent pas chez lui. Il s'agit là bien entendu d'un comic book très nocturne; la lumière est souvent absente et cette obscurité omniprésente permet à Alessandro Cappuccio de donner le meilleur de lui-même, relayé par Federico Sabbatini. Il est intéressant de voir que même si engagé dans un parcours qui le mène inévitablement à une solitude et au rejet, notre Moon Knight parvient à fédérer autour de lui d'autres paumés qui se reconnaissent en cet individu si particulier et sa manière singulière de vouloir faire le bien. C'est cela qui rend si attachant le personnage, en fin de compte. Le plus drôle dans l'histoire, le plus paradoxal, c'est que nous lisons là une série régulière dont l'ambiance est à rapprocher carrément de ce qui pouvait être autrefois diffusé dans les séries Netflix, avant que la licence Marvel ne passe chez Disney Plus, et que les nouvelles productions virent à la pantalonnade. L'essence du personnage est présente dans ces pages, mais vous l'aurez remarqué ne l'est pas trop sur le petit écran. Il nous reste au moins McKay et Cappuccio pour nous consoler.


Tome 1 : la chronique est à retrouver ici 



MOON KNIGHT : LA MISSION DE MINUIT


 Il était improbable que la sortie de la série Moon Knight, sur Disney Plus, ne soit pas précédée d’une nouvelle version au format comic book, chez Marvel. C’est le cas avec Jed McKay et Alessandro Cappuccio, qui parviennent à proposer du neuf avec un personnage qui ne l’est pas, et qui a connu des hauteurs vertigineuses, comme certains passages à vide impitoyables. La première chose à comprendre,  c’est que le dieu Khonhsu (ici toujours traduit par Khonsou) est tombé en disgrâce, et que désormais Marc Spector alias Moon Knight opère comme coupé de sa figure tutélaire. Il s’est mis au service de la population de son quartier, ceux qui notamment sortent la nuit et arpentent les rues peu tranquilles, les soir de pleine Lune. Sa “mission” est un accueil, un refuge où venir solliciter de l’aide, un havre de réconfort où tout le monde peut trouver sa place, y compris quand on est une vampire. Des vampires qui théoriquement sont des ennemis séculaires de la Lune, et qui sont les premiers adversaires de Moon Knight dans cet album. Avant que nous passions à un individu lambda et d'apparence anodine, mais dont la sueur est capable de contrôler à distance ses victimes, pour leur faire commettre toute sorte d'exactions. C'est ensuite le tour du Docteur Badr, égyptien, qui se revendique lui aussi comme étant le "poing de Khonshu". Après tout, le dieu est comme nous autres, il a probablement deux mains, donc deux poings, ce qui fait du Hunter's Moon une sorte de frère pour Moon Knight, même si les intentions et les méthodes semblent différer. Y compris au niveau de l'apparence physique, du costume, qui forment comme le négatif de notre "héros". Pour autant, le vrai vilain dans cette histoire n'est pas encore apparu, mais il tire les ficelles dans l'ombre, sans prendre trop de risques... 


McKay prend son temps avec ce nouveau titre, au point que souvent les épisodes pris séparément sont lisibles et ressemblent à des aventures isolées, des séquences indépendantes dont le grand drama final est encore nébuleux, mais qui peu à peu forment un ensemble cohérent (qui sera encore plus évident dans le tome 2), ce qui permet à Moon Knight d’évoluer sur un territoire vierge, et donc de se réinventer tout en conservant des caractéristiques rassurantes pour le lecteur. Bonne pioche que ce docteur Badr qui apparaît d'abord comme un ennemi acharné de Moon Knight, puis prête main forte dans le besoin. Le genre de personnage qui s'inscrit dans une logique évidente, et qui donc trouve sa place sans qu'il soit besoin de forcer le scénario. McKay fait preuve de pas mal de bonnes petites idées, inoffensives en apparence. Les séances chez la psychiatre sont rythmées par des dialogues qui font souvent mouche, et renforcent le caractère énigmatique d'un héros qui est à la croisée des chemins, et doit se réinventer après avoir perdu presque tous ses affects, avec des choix malheureux et un comportement erratique. Alors le scénariste ajoute de nouveaux intervenants, et on prend plaisir au retour sur scène de Nelson Greer, alias Tigra, ancienne compagne d'aventure à l'époque des Vengeurs de la Côte Ouest. L'allusion à la judéité de Marc Spector, et son renoncement pour embrasser la mission d'un autre dieu, sont également bien amenés, et montre que l'auteur a bien cerné le personnage dont il a hérité. Au dessin Alessandro Cappuccio (jusque là vu uniquement en Vf chez Shockdom avec le premier volume de la série des Timed) réussit le tour de force de mettre en image "son Moon Knight". Pas une version en élégant costume blanc, ou le traditionnel spectre lunaire, mais un héros urbain et sombre, qui se fond dans l’obscurité en s’y lovant, dont le costume devient par moment comme une carapace souple, tant l’artiste ajoute une certaine rigueur, une puissance physique granitique dans les poses, les combats, les interventions sorties de nulle part. Plutôt que d'être caractérisée par un suaire blanc élégant en mouvement, c'est par le noir que se dessine la plastique du justicier, alors que la blancheur éclatante ne semble souvent que des reflets, qui le rendent encore plus inquiétants. Un choix fort intéressant, et efficace. Pour un tome un qui sait vous atteindre et vous convaincre, sans pour autant monter trop vite en régime. Une bien bonne surprise. 



Le Mag' #23 84 pages, gratuit, est disponible : 




BLACK CAT TOME 1 : LA PLUS GRANDE DES VOLEUSES

Felicia Hardy est une sacrée cambrioleuse, et aussi une poissarde en ce moment, car on ne peut pas dire que Marvel lui aie réservé un traitement crédible et à la hauteur, sur les pages de Spider-Man. On la retrouve fort heureusement un peu plus elle-même, dans une parution où elle est la star, signé Jed McKay et Travel Foreman. Rien de bien original puisque dès les premières pages la jolie voleuse est déjà à l'oeuvre, en train de reluquer son futur butin, une toile de prix, alors que la surveillance des lieux commence à s'affoler en la voyant sur les vidéos, préparer son coup. On a droit à toute une série de remarques et d'images comparant le comportement du chat, et de l'objet de son désir, par rapport à Felicia et ses agissements, ouais, rien de nouveau, je me répète. Il faut en réalité attendre le second épisode pour que les choses se corsent, et que Felicia reçoive une mission à la hauteur, un challenge et pas des moindres. S'introduire dans le manoir du Doctor Strange et y subtiliser un artefact précieux. Notre héroïne du jour a monté tout autour d'elle une équipe de branques censée lui venir en aide, bien aidée par Silver Fox, ce vieux gentleman cambrioleur, qui a bien connu son père et a pris la fillette sous son aile. Là ça devient plus drole et enlevé, avec des petites choses cocasses, comme un chien fantome, ou encore un quiproquo volontairement alimenté autour de son identité. C'est vrai que Black Cat et Silver Sable, il y a comme un léger air de famille, vous ne trouvez pas? Bref, c'est à prendre au second degré, une spy/burglar story amusante, et sans prétention aucune.

La suite est du même acabit, puisque le prochain "lieu" à visiter, et d'où subtiliser quelque chose, n'est rien de moins que le nouveau Qg des Fantastic Four, qui se sont installés dans le quartier de Yancy Street. Pour pouvoir y pénétrer, nul besoin de recruter un associé qui vous trahit au dernier moment, comme chez Strange, il suffit d'avoir une plastique avantageuse, et de feindre de rugir de plaisir à la vue du bellâtre de la famille, j'ai nommé la Torche. Ce dernier est sensible aux charmes capiteux des demoiselles transies d'admiration, et c'est la clé idéale pour pénétrer dans les lieux... Pendant ce temps-là, la Guilde des voleurs manifeste son déplaisir, puisque Felicia n'est pas du genre à se faire extorquer une partie de son butin, comme les autres cambrioleurs sont censés le faire... Jed McKay ne propose rien de sensationnel, mais une lecture pétillante et cocasse pour un public qui souhaite avant tout se déconnecter du réel et passer une petite heure avec le sourire. Il est très bien épaulé par Travel Foreman, qui expérimente davantage la plupart du temps, et ici s'attache à rester très lisible et clair, tout en gardant suffisament de sa personnalité pour des planches qui font mouche. Tout comme feront mouche les nombreuses covers et variant covers de cette série, qui a par exemple un certain Scott Campbell comme ambassadeur de charme. Car oui, Black Cat c'est avant tout une femme engoncée dans une tenue de latex moulante, un prétexte aux poses et situations les plus lascives, pas toujours d'un bon goût extrême. Soyons honnêtes, Catwoman ne fraie plus dans la même catégorie. 



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DAREDEVIL L'HOMME SANS PEUR : RECONSTRUIRE DAREDEVIL

Daredevil est l'homme sans peur... il en a affronté des ennemis, un nombre incalculable, que ce soit le Caïd ou le Tireur, l'Homme aux échasses ou Fatalis, il se les est tous coltinés. Jamais il n'a tremblé. Il faut dire que comme il est aveugle, la plupart des acrobaties invraisemblables qu'il effectue lui passent par-dessus la tête. Mais on a beau être un casse-cou patenté, on n'est pas à l'abri pour autant de l'accident. C'est à cause d'un camion que Matt Murdock est dans un lit d'hôpital entre la vie et la mort; c'est un autre camion d'ailleurs qui est à la base de ses fabuleux pouvoirs, mais aussi de sa cécité. Jed McKay  nous raconte donc ce qui se passe dans la tête d'un homme qui a été brisé par les événements, plus que par ses ennemis. Matt est profondément marqué dans son corps meurtri, il y a de fortes chances que même s'il se réveille, il ne pourra plus jamais sauter d'un toit à l'autre et bondir comme un chat. Son sommeil est peuplé de cauchemars et ses amis se relaient à son chevet, tout comme des ennemis d'ailleurs, qui viennent contempler ce justicier désormais hors d'état de nuire. Il serait si facile de le tuer d'un geste nonchalant... Wilson Fisk par exemple! 
Difficile aussi d'accepter que pour se mouvoir il vous faut une chaise roulante alors que vous êtes habitués à virevolter sur les toits de New York! La dépression est omniprésente et c'est dans la noirceur la plus totale que Murdock s'enfonce, conscient que cette fois-ci il est probablement arrivé au terme de son parcours. Il a des amis qui sont là pour l'épauler, tenter de le relancer, comme Luke Cage Iron Fist ou Jessica Jones, comme par hasard ceux que l'on retrouve à l'écran chez Netflix en sa compagnie. Mais rien n'y fait, la rééducation fonctionnelle est en soit une épreuve comme il n'en n'a jamais connu jusque-là, et le héros d'autrefois n'est plus qu'un handicapé dont chaque pas est une petite victoire, qui pour autant lui rappelle la distance sidérale qui le sépare de son heure de gloire.

Il faut être honnête, l'histoire traîne un peu en longueur et se complaît dans la misère qui a investi le corps et l'esprit de Matt Murdock; néanmoins on tremble à l'idée que ça en est vraiment fini de Daredevil, même si le lecteur avisé est déjà au courant de l'issue favorable, puisque à la suite de cette galère une nouvelle série régulière Daredevil a été lancé par Marvel... adieu le suspense... On regrettera juste la succession de différents dessinateurs d'un numéro sur l'autre, comme s'il était impossible de trouver un artiste convaincant et régulier pour illustrer l'ensemble. Cela nous permet de lire avec plaisir des pages dessinées par Paolo Villanelli, Stefano Landini ou Iban Coello par exemple, alors que le style nerveux et torturé de Danilo Beyruth fonctionne très bien. Cette mini série nous rappelle encore une fois que derrière les super-héros ce sont surtout des drames humains qui se jouent, et si c'est cela que vous voulez lire avant tout, cet album vous tend les bras. Poor broken DD!


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MAN WITHOUT FEAR #1 #2 : QUE DEVIENT DAREDEVIL?

Nous venons de lire un moment triste et historique en vo, The death of Daredevil. Rires bruyants dans la salle.

Oui, bien entendu, Matt Murdock n'est pas mort. Sinon que pourrions-nous mettre dans les cinq numéros de cette mini série intitulée Man without fear; sans oublier que la nouvelle série régulière va démarrer en février, confiée à Chip Zdarski et Marco Checchetto.
Murdoch est tout simplement hospitalisé, certes dans un état critique. Foggy Nelson, son ami de toujours, lui rend visite et ne cesse de lui parler, mais ça n'a pas l'air de beaucoup toucher le malade, qui est dans une sorte de coma. Allez, je ne vais pas faire durer le suspense trop longtemps, il va tout de même assez vite se réveiller, mais l'étendue des blessures est telle qu'on ne sait pas s'il pourra remarcher un jour.
L'ironie dans cette histoire, c'est que ce n'est pas un des ennemis légendaire de Daredevil qui a eu raison du justicier... c'est un banal accident, provoqué par un camion, ce qui n'est pas sans rappeler la genèse même du personnage, qui a obtenu ses pouvoirs en sauvant un vieillard, et en se prenant en pleine figure la cargaison radioactive d'un poids lourd. 
Ici nous avons donc droit à toute une série de délires intérieurs, du genre Daredevil est-il vraiment sans peur, la peur n'est-elle finalement pas nécessaire à l'être humain pour connaître ses limites, et la douleur à quoi sert-elle?
Tout un prêchi-prêcha qui peut même avoir un sens, quand on essaie de regarder ces épisodes avec détachement, mais qui sur le moment, à lire page après page, s'avère être redondant et pas spécialement très passionnant. Jed McKay oublie de nous faire vibrer, et même si certaines saillies psychologiques sont bien trouvées, l'ensemble est assez monotone. S'agissant d'une mini série hebdomadaire, les dessinateurs vont défiler. Pour l'instant les deux premiers sont l'italien Stefano Landini et Danilo Beyruth. Les deux travaillent dans une sorte de version un peu caricaturale et nerveuse du personnage, et ils n'ont pas la tâche facile, car la plupart des planches sont très statiques. Du coup il est difficile d'évaluer leurs prestations, d'autant plus qu'ils n'ont pas eu un scénario génial pour montrer ce qu'ils savent faire.
Bref, avec Man Without fear, il n'y a pas de quoi sauter au plafond.


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PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

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