Spider-Man 2099, un personnage presque iconique, tant la version de Peter David et Rick Leonardi a su gagner le coeur des fans, à défaut d'avoir permis à l'univers 2099 de perdurer de longues années. Peter David justement, est revenu sur son travail sur le site Newsrama, et a dévoilé nombre d'anecdotes intéressantes aux lecteurs.
"C'est une des périodes les plus intéressantes et créatives de toute ma carrière. Je me revois avec Rick Leonardi, tandis que je lui donne mes idées pour le look du personnage, et qu'il les dessine. Il a eu l'idée du symbole sur la poitrine, son design, les toiles derrière le costume, tout cela est le fruit de nos conversations. Je faisais partie des auteurs à qui Marvel avait demandé des idées pour son nouvel univers 2099, à partir de quelques concepts clés, comme le fait que le monde serait dirigé par de grandes corporations, ce qui n'est pas loin de notre réalité!
Moi j'ai eu l'idée du personnage de Miguel O'Hara, et j'ai défini ses origines. Joey Cavalieri (de Marvel) m'a recontacté pour me dire qu'ils étaient intéressés. Il m'offrit aussi un bonus (pas énorme en fait) et je fus chargé d'écrire le titre, qui dans les faits a servi de lancement pour la ligne 2099".
"Chaque fois que Stan Lee allait à droite, je me précipitais à gauche. Pas parce que je pensais qu'il avait tort, au contraire ... mais je sentais que si nous devions faire de Miguel un personnage unique, alors nous devions prendre tous les choix que Stan avait fait sur Peter et les inverser. Peter Parker était un lycéen, Miguel devait être un adulte qui travaille dans un laboratoire. Si Peter était timide, introverti et ne pouvait pas parler aux filles, mais bavard en tant que Spider-Man, Miguel devait être sûr de lui et avoir une petite amie, mais pratiquement silencieux en action.
Si vous remarquez, Spider-Man 2099 ne parlait pas beaucoup. Dans ma version, il ne fait que se concentrer. Alors que Peter faisait blagues sur blagues pour se rassurer, Miguel avait besoin d'autant de silence que possible, parce que c'était ce qu'il cherchait pour rester concentré."
Et si on parlait du look d'enfer, et des particularités de Spidey 2099?
"L'inspiration pour le costume est venue du passé auquel j'avais pensé pour Miguel. Quand j'ai décidé d'en faire un métisse, j'ai commencé à étudier un peu les Mexicains et les Irlandais. J'ai ensuite découvert le Jour mexicain des morts et j'ai pensé que c'était parfait pour l'occasion. Dans ma vision, il devait y avoir une raison raisonnable pour laquelle son uniforme portait le symbole d'un crâne. J'ai aimé l'image et les pattes d'araignée en sont sorties. C'était comme prendre le dessin d'une veuve noire et l'amener au stade suivant. Quand j'ai compris que j'avais tapé dans le mille? Quand, environ un an plus tard, j'ai vu une personne en qui en portait une réplique presque parfaite, alors qu'il était sur les manèges de Disney World."
"Les origines ethniques de Miguel n'étaient pas communes, c'est vrai. Mais il fallait décrire un monde qui avait cent ans d'avance sur le nôtre. J'ai pensé qu'il était parfaitement logique de mettre l'accent sur le mélange culturel et national, qui, d'année en année est de plus en plus la norme dans le présent. C'est la raison du choix, également mis en évidence dans le nom, moitié espagnol et moitié irlandais. Et puis nous sommes toujours à la recherche de noms qui n'ont pas encore été utilisés. Je pense que c'est le premier super héros nommé Miguel, et j'ai été en partie inspiré par l'acteur Miguel Ferrer. Je lui ai également demandé la permission d'utiliser son nom. Il aimait l'idée qu'il y ait un super héros nommé d'après lui. La chose amusante est que Joey Cavalieri m'a donné un peu de fil à retordre quand j'ai introduit le surnom de "Miggy", parce qu'il l'a trouvé ridicule. Je lui ai dit que beaucoup de gens l'utilisaient pour Miguel Ferrer, tous ses amis, moi y compris. Ensuite, il s'est avéré que Joey, en regardant un épisode d'une série télévisée, l'a entendu utiliser pour un personnage appelé Miguel. Et ça l'a convaincu."
Et le cast autour de Miguel? "J'ai eu l'idée de donner un frère à mon protagoniste, comme d'habitude pour faire le contraire de Stan Lee. Peter Parker n'avait personne, sauf la fragile tante May, qui a presque eu une crise cardiaque la première fois qu'elle a vu Spider-Man. J'ai aimé l'idée que Gabriel O'Hara apparaisse immédiatement comme le confident de Miguel, car il a très vite découvert l'identité secrète de son frère. Les lecteurs ont immédiatement su qu'il était au courant. La mère, Conchata, a répondu à mon besoin d'avoir quelqu'un qui a donné au personnage une forte empreinte mexicaine. Je voulais qu'il y ait une présence féminine dans sa vie et il n'y avait aucune raison de le priver d'une mère. Ce que j'ai aimé chez elle, c'est qu'elle était complètement folle. Même si elle était mexicaine, je l'ai écrite un peu comme une mère juive. C'était une femme forte avec une personnalité toute aussi forte, et elle n'avait aucun problème avec Spider-Man. Alors qu'elle avait beaucoup avec son fils!"
Pour conclure...
"La raison pour laquelle Miguel n'a pas avoué à sa mère sa double vie était qu'elle aurait fini par lui dire chaque jour quoi faire en tant que Spider-Man. Elle n'aurait eu pas du tout de crise cardiaque, elle serait devenue le caporal-chef de la vie de super-héros de son fils. En tant que compagne pour Miguel, j'ai toujours préféré Xina. Je lui avais donné le nom d'une fille que je connaissais au lycée. Je n'avais rien contre Dana, mais Xina était plus intéressante, elle donnait l'idée de pouvoir mieux gérer Miguel. J'avais aussi pensé à l'idée de marier Miguel et Dana, mais plus je passais de temps avec Xina, plus elle me séduisait. J'ai décidé qu'il était logique de tuer la première pour faire de la place à la seconde, mais ensuite c'est devenu avant tout un choix nécessaire pour l'équilibre émotionnel et dramatique de l'histoire. La dynamique entre les trois devait forcément aboutir sur un événement de grande importance. La mort de Dana aurait eu un impact émotionnel plus fort sur Miguel que celle de Xina."
Et vous, ne me dites pas que vous n'êtes pas nostalgiques de la grande époque 2099?
Interview publiée en VO sur le site Newsrama, librement adaptée pour la Vf
"Chaque fois que Stan Lee allait à droite, je me précipitais à gauche. Pas parce que je pensais qu'il avait tort, au contraire ... mais je sentais que si nous devions faire de Miguel un personnage unique, alors nous devions prendre tous les choix que Stan avait fait sur Peter et les inverser. Peter Parker était un lycéen, Miguel devait être un adulte qui travaille dans un laboratoire. Si Peter était timide, introverti et ne pouvait pas parler aux filles, mais bavard en tant que Spider-Man, Miguel devait être sûr de lui et avoir une petite amie, mais pratiquement silencieux en action.
Si vous remarquez, Spider-Man 2099 ne parlait pas beaucoup. Dans ma version, il ne fait que se concentrer. Alors que Peter faisait blagues sur blagues pour se rassurer, Miguel avait besoin d'autant de silence que possible, parce que c'était ce qu'il cherchait pour rester concentré."
Et si on parlait du look d'enfer, et des particularités de Spidey 2099?
"L'inspiration pour le costume est venue du passé auquel j'avais pensé pour Miguel. Quand j'ai décidé d'en faire un métisse, j'ai commencé à étudier un peu les Mexicains et les Irlandais. J'ai ensuite découvert le Jour mexicain des morts et j'ai pensé que c'était parfait pour l'occasion. Dans ma vision, il devait y avoir une raison raisonnable pour laquelle son uniforme portait le symbole d'un crâne. J'ai aimé l'image et les pattes d'araignée en sont sorties. C'était comme prendre le dessin d'une veuve noire et l'amener au stade suivant. Quand j'ai compris que j'avais tapé dans le mille? Quand, environ un an plus tard, j'ai vu une personne en qui en portait une réplique presque parfaite, alors qu'il était sur les manèges de Disney World."
"Les origines ethniques de Miguel n'étaient pas communes, c'est vrai. Mais il fallait décrire un monde qui avait cent ans d'avance sur le nôtre. J'ai pensé qu'il était parfaitement logique de mettre l'accent sur le mélange culturel et national, qui, d'année en année est de plus en plus la norme dans le présent. C'est la raison du choix, également mis en évidence dans le nom, moitié espagnol et moitié irlandais. Et puis nous sommes toujours à la recherche de noms qui n'ont pas encore été utilisés. Je pense que c'est le premier super héros nommé Miguel, et j'ai été en partie inspiré par l'acteur Miguel Ferrer. Je lui ai également demandé la permission d'utiliser son nom. Il aimait l'idée qu'il y ait un super héros nommé d'après lui. La chose amusante est que Joey Cavalieri m'a donné un peu de fil à retordre quand j'ai introduit le surnom de "Miggy", parce qu'il l'a trouvé ridicule. Je lui ai dit que beaucoup de gens l'utilisaient pour Miguel Ferrer, tous ses amis, moi y compris. Ensuite, il s'est avéré que Joey, en regardant un épisode d'une série télévisée, l'a entendu utiliser pour un personnage appelé Miguel. Et ça l'a convaincu."
Et le cast autour de Miguel? "J'ai eu l'idée de donner un frère à mon protagoniste, comme d'habitude pour faire le contraire de Stan Lee. Peter Parker n'avait personne, sauf la fragile tante May, qui a presque eu une crise cardiaque la première fois qu'elle a vu Spider-Man. J'ai aimé l'idée que Gabriel O'Hara apparaisse immédiatement comme le confident de Miguel, car il a très vite découvert l'identité secrète de son frère. Les lecteurs ont immédiatement su qu'il était au courant. La mère, Conchata, a répondu à mon besoin d'avoir quelqu'un qui a donné au personnage une forte empreinte mexicaine. Je voulais qu'il y ait une présence féminine dans sa vie et il n'y avait aucune raison de le priver d'une mère. Ce que j'ai aimé chez elle, c'est qu'elle était complètement folle. Même si elle était mexicaine, je l'ai écrite un peu comme une mère juive. C'était une femme forte avec une personnalité toute aussi forte, et elle n'avait aucun problème avec Spider-Man. Alors qu'elle avait beaucoup avec son fils!"
Pour conclure...
"La raison pour laquelle Miguel n'a pas avoué à sa mère sa double vie était qu'elle aurait fini par lui dire chaque jour quoi faire en tant que Spider-Man. Elle n'aurait eu pas du tout de crise cardiaque, elle serait devenue le caporal-chef de la vie de super-héros de son fils. En tant que compagne pour Miguel, j'ai toujours préféré Xina. Je lui avais donné le nom d'une fille que je connaissais au lycée. Je n'avais rien contre Dana, mais Xina était plus intéressante, elle donnait l'idée de pouvoir mieux gérer Miguel. J'avais aussi pensé à l'idée de marier Miguel et Dana, mais plus je passais de temps avec Xina, plus elle me séduisait. J'ai décidé qu'il était logique de tuer la première pour faire de la place à la seconde, mais ensuite c'est devenu avant tout un choix nécessaire pour l'équilibre émotionnel et dramatique de l'histoire. La dynamique entre les trois devait forcément aboutir sur un événement de grande importance. La mort de Dana aurait eu un impact émotionnel plus fort sur Miguel que celle de Xina."
Et vous, ne me dites pas que vous n'êtes pas nostalgiques de la grande époque 2099?
Interview publiée en VO sur le site Newsrama, librement adaptée pour la Vf
L'Omnibus sort chez Panini Comics cette semaine.
Cap sur la Terre-928, un autre de ces mondes parallèles dont Marvel possède le secret. Là, nous sommes déjà en 2099, et l'histoire semble avoir pris un pli que nous ne lui connaissons pas. Nous sommes dans un univers punk futuriste, où les grandes compagnies technologiques ont fait main basse sur le monde, et où les villes sont des constructions pyramidales tentaculaires, qui s'élèvent toujours plus haut, et relèguent la fange et les opprimés toujours plus bas, jusqu'à les oublier, totalement. Miguel O'Hara travaille chez Alchemax Corporation, un des leaders de la recherche en génétique. Son joujou privé? Des expériences visant à recréer les pouvoirs du Spider-Man des origines, une légende urbaine à la fin du XXI° siècle. Pour mieux contrôler son employé, et en tirer les ficelles à sa guise, son boss, un certain Tyler Stone, n'hésite pas à le droguer à son insu, avec une substance ultra puissante qui le rend accroc dès la première prise fatidique. Miguel n'envisage qu'une façon pour guérir et se sevrer, à savoir intervenir directement sur son propre séquençage génétique, mais ce serait sans compter sur Aaron Delgato, un collègue jaloux, qui sabote sa tentative. Du coup, O'Hara se retrouve affublé de pouvoirs similaires à ceux du Spidey que nous connaissons, voire mieux même, puisqu'il est doté d'une toile organique, par exemple. Pourchassé par un cyborg du nom de Venture, il prend la tangente et s'affuble d'un costume de carnaval (pour la fête des morts au Brésil) qui fait de lui la nouvelle version futuriste du monte en l'air des familles.
Une bien bonne surprise que cet omnibus réclamé à corps et à cris, que peu de lecteurs auraient pu imaginer voilà quelques années. Comme quoi, cette inflation récente des Omnibus chez Panini finit par accoucher de trésors. A l'époque, Marvel avait tenté d'implanter cet univers parallèle très futuriste, et l'opération avait plutôt bien débuté, avant de péricliter devant une profusion hasardeuse des titres et une baisse évidente de la qualité des histoires présentées. Le Spidey 2099 est avec Fatalis le personnage le plus réussi de cette fournée, et ses premières aventures, ici republiées, méritent toute votre attention. En partie nous retrouvons un schéma narratif déjà assimilé : si Peter Parker travaille au Daily Bugle et cache son identité à son patron, Miguel O'Hara en fait de même chez Alchemax. Lui aussi a pas mal de problèmes personnels, et sa vie de famille n'est pas des plus tranquilles. Leonardi dessine le tout dans un style qui oscille entre cartoon et réalisme tranché à la serpe. Ses figures ne sont certes pas les plus gracieuses, mais il a imposé un style reconnaissable et dynamique qui a bien contribué à la réussite du titre. Au passage, il faudra un jour rendre à Cesar ce qui lui appartient : et si Peter David était en toute simplicité, un des tous meilleurs scénaristes à avoir jamais travaillé pour la maison des idées? Je ne suis pas loin de le penser, tant en général ce qu'il écrit finit par obtenir mon adhésion sans conditions. Reste le prix de l'album (100 euros) qui va en faire fuir beaucoup, et c'est fort dommage. Ah si seulement les comic-books de prestige coûtaient moins chers, surtout en temps de crise. A ce prix qui sait si les plus habiles ne vont pas aller fouiner sur les marchés ou les brocantes, pour retrouver les vieux numéros du mensuel Semic, le bien nommé 2099, qui outre Spidey offrait à ses lecteurs la version futuriste de Fatalis (excellente) et un personnage inédit, guidé par Stan Lee lui même, un certain Ravage (naïf et assez dispensable, il est vrai). En tous les cas, la nostalgie fonctionne très bien et cet Omnibus est un catalogue de souvenirs et d'émotions qui va finir sur les étagères de beaucoup d'entre vous.
Vous retrouverez notre véritable chronique/analyse complète de l'univers 2099 dans UniversComics Le Mag' de juillet, qui fera un sacré bond dans l'avenir !
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