C'est fini pour Metal (Dark Nights). Le sixième et ultime numéro est sorti il y a quelques jours, mettant un terme, comme cela était prévisible, à la fin de l'univers, englouti dans la noirceur des ténèbres de Barbatos, et cela en quelques pages. Bon, Snyder y a mis du sien, et il a tissé de nombreux liens, de multiples références au passé de l'univers Dc, prétendant mettre en lumière des déductions et des héritages inconnus et inexplorés jusque là. Tout se tient, tout s'encastre, et si vous avez une vraie connaissance du DCverse, et une bonne dose de patience, vous pouvez prendre plaisir à relire cette saga cataclysmique, qui donne la part belle à Batman, Hawkman, mais aussi la Justice League, et particulièrement Wonder Woman. Ce dernier numéro commence avec l'idée que la défaite est inéluctable, puis l'espoir renaît et enfle de page en page, jusqu'au duel entre Batman et sa version jokérisée (Batman who laugh), avec le renfort exceptionnel et assez saugrenu du Joker lui-même. En parallèle, les héros inversent la vapeur et triomphent, toujours avec ces histoires de métaux primordiaux, qui contiennent l'essence même de l'univers... et on ferme la boutique, circulez il n'y a plus rien à voir.
Ou presque.
Non, j'ai peu apprécié ce final qui comme je le craignais sacrifie trop de pistes, de personnages (Hawkman), et donne à voir peu de scènes mémorables, dans le genre Plastic Man qui se déchaîne (ne riez pas, pour le coup il assure) ou les héros qui refont surface dans des armures rutilantes. C'est un peu pompier, mais après tout, c'est le genre même, et l'ambition de Metal, de donner dans cette catégorie de comics. Ce sont donc les conséquences qui éveillent plus l'intérêt du lecteur pointilleux. Plus qu'une victoire et une restauration de l'ordre ancien, nous avons droit à une vraie reconstruction, fait d'ajouts, de modifications, de décisions forcément arbitraires, qui ne plairont pas à tout le monde, et provoqueront alors la réactions d'entités, voire de héros ou de vilains, qui ne vont pas y trouver leur compte. L'univers tel que nous le connaissons, notre univers, vient encore de s'agrandir, et qui sait quelles sont les menaces qui guettent désormais dans l'ombre, puisque nous entrons en territoire inconnu (à cause d'une des conséquences du final de Metal, je vous laisse découvrir quoi, et pourquoi).
Au milieu de ceci, Greg Capullo orchestre le grand "tout le monde tape et tout le monde résiste", et ce n'est pas simple pour lui de garder lisibilité et espace pour chacun. Snyder l'a t-il vraiment aidé? En tous les cas là où un George Perez excelle à faire briller chacun, Capullo se concentre sur ses favoris, et parfois on regrette aussi son habitude de présenter des visages un peu blasés, pas si expressifs que ça. Néanmoins ça reste un travail de qualité, qui correspond bien à ce qu'attend en fait le lecteur de ce type de sortie mainstream.
Metal annonçait du lourd, du très lourd. Mais c'est dans sa manière de retomber sur ses pieds que ce moment épique nous déçoit, et si on lui pardonne en partie, c'est pour les attentes qu'il a aussi su faire naître. Les comics c'est diabolique, ça ne s'arrête jamais!
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