Imperiex est une créature surpuissante venue de l'espace. Engoncé dans une armure aussi gigantesque qu'impénétrable, et qui renferme une source d'energie illimitée, cet envahisseur venu d'ailleurs s'en prend à notre Terre, avec une cohorte de versions miniatures (façon de parler...) qui sème le désastre sur le globe. Superman est dérouté, au bord du renoncement, car le Kansas est sévèrement touché, les Kent semblent avoir disparu, et le docteur Irons, alias Steel, tombe au champ d'honneur.
Il n'est pas le seul. Tous les grands héros de la Terre et d'ailleurs se liguent pour mettre fin à la menace d'Imperiex, mais ils subissent une cuisante défaite et finissent en piteux état à l'infirmerie. Wonder Woman est brûlée et défigurée (mais elle guérit très vite, la magie des comics), Kyle Rayner (Green Lantern à l'époque) ne fait pas le poids, le Martian Manhunter se prend une rouste mémorable...
Sur Terre, le président des Etats-Unis, n'est autre que ... Lex Luthor. A coté Donald Trump est vraiment digne de votre confiance. Lui semble serein. Il faut dire qu'il était averti du conflit à venir, et qu'il compte bien, fidèle à son habitude, profiter de la catastrophe pour tirer son épingle du jeu. A moins que dans les coulisses il ne soit lui aussi manipulé, par le fantôme de sa fille (qu'il avait sacrifié peu de temps auparavant) et par un autre individu de sinistre réputation... Nous avons affaire là à un pugilat généralisé qui prend sa source sur les pages des titres consacrés à Superman, mais aussi Wonder Woman, et une flopée de tie-in ou de one-shot. Avec énormément de pathos, de personnages grièvement atteints dans leur moral ou leur physique, ou morts/présumés décédés. Un trépas touchant est celui d'Hyppolite, la mère de Wonder Woman, même si depuis le personnage est revenue, pour redisparaître, pour revenir, comme le veut la tradition des séries qui ne sont qu'un éternel recommencement, à plus forte raison quand les Dieux sont impliqués.
Our Worlds at War est une longue saga, dont la quasi intégralité a été republiée voilà quelques années dans un mastodonte de près de 700 pages, un tpb souple mais costaud. Il existe donc un moyen fort simple, et pas très onéreux, pour lire ce qui est à lire. Urban Comics a commencé à présenter des épisodes de Superman, dans Superman Univers HS, mais aucune publication sérieuse en librairie, mettant en scène Imperiex et cette catastrophe cosmique sont à ce jour disponibles. Le tpb proprement dit commence avec l'enlèvement des habitants de Metropolis (dont Kent/Superman) et s'achève avec la fin de la Guerre à échelle globale, d'où le titre de cette saga. De nombreuses séries sont impliquées dans cet événement, des titres Superman habituels (Action Comics, Man of Steel, Adventures of Superman...) à d'autres comme Wonder Woman, Young Justice, ou encore Impulse. Du coup, il y a pléthore d'artistes au travail! Coté dessins, je soulignerais le très bon niveau d'ensemble. Bien que très hétéroclite, ce crossover propose de fort jolies planches, dans des styles variés. De la simplicité limpide de Ed McGuinness à la finition méticuleuse de Phil Jimenez, en passant par un déjà talentueux Doug Mahnke, ou le trait cartoony de Todd Nauck. Pas mal du tout. Le scénario lui, a tendance à se perdre. J'aime bien les débuts du conflit, les enjeux qui se dessinent, ainsi que les premières victimes, le carnage qui se profile. Mais beaucoup moins la façon dont cette boucherie va trouver son épilogue, car elle devait inéluctablement laisser bien plus de cicatrices, et de lourdes conséquences pour nos héros. C'est aussi l'occasion de voir un Superman surdopé et dont les pouvoirs ont été boosté comme jamais grâce aux énergies du Soleil, ou encore un Luthor et un Darkseid contraint de composer avec la réalité et d'oeuvrer avec des ennemis détestés. A signaler que Adventures of Superman #596 (consécutif au final de OWAW) est sorti 24 heures après la terrible catastrophe des attentats du onze septembre 2001, et présente en ouverture la destruction de la Lex Tower de Luthor. Une véritable prémonition sinistre de la part de Joe Casey, qui avait bien entendu écrit et pensé cela des mois avant ce qui s'est produit. Du coup Dc Comics avait donné la permission aux vendeurs de renvoyer les stocks de cet épisode, pour ne pas heurter la sensibilité des américains traumatisés. L'atrocité de la guerre, de toutes les formes de guerre.
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