Infinity Gauntlet. Voilà deux mots qui ne laissent pas insensibles les amateurs d'histoires cosmiques à la sauce Marvel. Durant les récentes Secret Wars, une version inédite de cette saga a été proposée par Gerry Duggan, au risque même de s'égarer fortement du propos initial. Mais l'album a de la qualité et de la ressource, et on vous le conseille aujourd'hui.
Est-il possible d'être emballé par un comic-book et dans le même temps de remarquer qu'on nous a vendu un produit pour un autre? Oui, c'est ce qui se passe à la lecture de ce volume nouvelle mouture de Infinity Gauntlet. Tout le monde (ou presque) se souvient de l'histoire d'origine, avec un Thanos qui accède à un rang semi-divin grâce au gant du pouvoir, orné des six gemmes de l'infini, ce qui lui permet de dominer tous les grands principes de la création. Tout ceci par amour pour la mort, et face à une coalition universelle des héros Marvel. Et bien de Thanos il n'est point question au tout début (même si le vilain est également de la partie), ni même de l'association de ces joyaux. Par contre, ceux qui ont aimé la plus récente saga Annihilation vont être en terrain connu, puisque nous avons affaire à un monde ravagé par les hordes insectoïdes au service d'Annihilus, qui chassent les humains résistants, et ne laissent derrière eux qu'un sillage de mort et destruction. Au centre du récit se trouve Anwen, une jeune fille qui tente de survivre avec le reste de sa famille, moins la mère qui s'est sacrifiée pour repousser l'invasion des insectes, et qui a (en apparence) péri au front dans cette lutte sans merci. Détail d'importance, elle s'est enrôlée au sein du Corps des Nova, ces policiers patrouilleurs de l'espace. Point positif pour l'intrigue, la fillette est bien caractérisée, touchante, et parvient à trouver sa place d'emblée dans ce nouveau monde targué Secret Wars. Autre gros point positif, celui d'avoir l'intention de mettre au coeur du récit un vrai noyau familial, qui apprend peu à peu à se servir de ses pouvoirs, pour sa propre survie.
Car oui, la mère absente est de retour, et le reste de la famille va aussi découvrir les joies des avantages d'appartenir au Nova Corps. Duggan s'amuse avant tout, tout en développant son récit sur une toile de fond sinistre et apocalyptique. Thanos lui, gagne en intérêt au fil des pages. En possession de la gemme du temps qui lui permet de changer la donne au terme de chacune de ses défaites (try again), il décide de partir à la recherche des cinq autres joyaux manquants, tout en tentant une approche différente de l'habituelle "destroy and murder" qui le caractérise.
Dustin Weaver accomplit quand à lui un travail remarquable au dessin. Son découpage est tout sauf banal, son sens du dynamisme fait mouche à tous les coups, et il dégaine un vrai soin du détail qui ravit le lecteur, séduit par cette application et cette conviction infusées dans ce titre. Gerry Duggan avait une mission presque impossible à réaliser, en faisant revenir sur la scène cette mémorable saga des années 90, et conscient qu'il n'aurait pas été possible de l'égaler, même de loin, il a choisi de raconter quelque chose de complètement différent, voire de déroutant vu le titre (en fait ça ressemble tout autant à Annihilation). En axant l'ensemble sur l'humain, avant même le surhumain. Bref, le contrepied complet de ce que laissait supposer l'annonce de cette série. Un comic-book hautement recommandable, chez Panini Comics, à condition de ne pas vous attendre à la suite des aventures concoctées par Jim Starlin.
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