BRITANNIA : L'EMPIRE ROMAIN SOUS PETER MILLIGAN

Nous allons faire un tour ce samedi chez Bliss comics, l'éditeur français de tout ce qui sort chez Valiant. Il se trouve qu'une série particulièrement intrigante vient d'arriver dans nos contrées : Britannia. C'est tout simplement un mélange détonnant d'aventure pseudo-historique et d'enquête paranormale, au cœur de l'Empire romain de Néron, avec l'épouvante et l'horreur pour rendre le menu plus épicé. Vous allez ainsi faire la connaissance des Vestales, ces prêtresses condamnées à la chasteté, et qui étaient chargées d'entretenir le feu sacré. Elles sont investies d'un pouvoir important, et seul l'empereur à plus d'influence qu'elles. En secret, elle trament et gèrent des crises et des puissances occultes que tout le monde ignore. C'est elles qui donnent l'ordre à Antonius Axia de partir en mission dans une contrée lointaine, aux confins de l'Empire, la Bretagne. Là-bas, la religion est représentée par le culte druidique, et il est fréquent que des histoires de monstres et d'horreurs cachées serpentent au milieu du brouillard permanent. Antonius va d'ailleurs devoir sauver l'une des Vestales, Drusa, qui est sur le point d'être trucidée et probablement violée au moment de son arrivée. Notre centurion est en réalité manipulé par Rubria, au sommet de l'ordre des Vestales, qui tout comme Néron est une manipulatrice sans égale. Cette mission périlleuse, face à un soi-disant démon, va le briser à jamais, corps et âme, et c'est Rubria qui va le faire "renaître", l'initiant ainsi à une nouvelle existence, durant laquelle il va se forger une solide réputation d'observateur et d'enquêteur, capable de lire les signes et les présages, et de déductions infaillibles, là où le commun des mortels ne voit rien.

Peter Milligan est ambitieux. Il offre une histoire qui mêle faits historiques (la Rome de Néron, les Vestales...) et délires monstrueux, avec un parfum de Sherlock Holmes de l'antiquité. Antonius, devenu un "déceleur", doit repartir en Bretagne pour aller mener une enquête qui concerne de nombreux légionnaires romains qui périssent mystérieusement, avec tout un avant poste qui a du plier bagage, et des cadavres à tous les étages... Que se passe t-il vraiment là-bas? L'horreur est-elle d'ordre démoniaque, ou plus bassement mortel? Il y a beaucoup de bonnes idées, et la lecture tranche (sans jeu de mot, car on voit du glaive dans ces pages...) avec nombres de parutions du moment, mais on déplore également une confusion générale, un manque de direction précise dans la progression de l'intrigue, qui propose un héros assez peu fouillé en terme de personnalité. 
Le dessin est confié à Juan Jose Ryp, qui a l'habitude de surcharger au maximum ses planches, de les truffer de détails parfois faramineux, parfois un peu lourds. Ici il nous démontre que lorsqu'il s'agit de donner dans le comics historique, il est capable de produire de très belles choses, avec une impression faussement crade et salie, plus évidente que sur ses précédents travaux. Certes c'est assez gore, il y a pas mal de moment perturbants et l'ensemble est esthétiquement intéressant, même si parfois cela pêche un peu dans la lisibilité. Mais la prestation est de qualité, et intéressera même ceux qui sont plus habitués aux codes de la Bd franco-belge. Une lecture à tenter, mais qui n'explore pas tout son potentiel. 



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