Même si nous sommes actuellement bien occupés au festival du Play Azur à Nice, n'oublions pas de jeter un œil chez Drakoo, avec une très bonne petite bande dessinée "young adult" qui vient de sortir, intitulée Chevaux de foudre. Une œuvre qui nous ramène à l'époque de la Rome antique, lorsque des courses de chevaux étaient organisées dans le Cirque Maxime, comme vous le savez peut-être si vous vous intéressez à cette période de l'histoire, ou si vous avez pu le voir au cinéma. Sauf qu'ici, le monde réel rencontre celui de la fantaisie la plus débridée. L'héroïne (Thalie) est une jeune fille qui a comme particularité d'être une adolescente "qui parle aux chevaux". Oui, mais pas les chevaux normaux, tels que nous les connaissons. Plutôt des fulgurs, qui sont des chevaux de foudre totalement imprévisibles, capable de stocker et de générer de l'électricité et donc également de foudroyer leurs cavaliers ou tous ceux qui tentent de les capturer. Ce qui explique qu'en général, ils sont soit considérés comme des bêtes de mauvaise augure, soit on les neutralise grâce à des casques qui contiennent leurs pouvoirs, pour ensuite les utiliser dans les courses déjà évoquées plus haut, et qui se tiennent dans une enceinte électrifiée et potentiellement mortelle pour les concurrents destinés à perdre. Thalie va être capturée et emmenée comme esclave à Rome, où elle va rencontrer celui qui est destiné à être le cavalier particulier de l'étalon qu'elle a sauvé et qui a uni son destin au sien. Une relation très particulière va naître entre l'animal et là jeune captive, mais aussi entre cette dernière et son nouvel ami et allié, qui va peu à peu pendre conscience également de la maltraitance exercée sur les animaux et de la meilleure façon d'obtenir leur collaboration, c'est-à-dire la manière douce. C'est une belle histoire écrite comme une fable et qui repose sur des éléments historiques, ça se lit d'une traite et c'est touchant, puis fortement poétique et symbolique. Bref, Aurélie Wellenstein atteint sa cible avec une grande aisance. Béatrice Penco Sechi est au diapason avec des dessins qui lorgnent vers le fantastique, assurément délicat, qui parviennent à conjuguer la poésie du récit avec l'énergie des chevaux sauvages et de la foudre. S'il faut juger une bande dessinée à la manière dont elle est en mesure de séduire un public donné, alors je vous garantis que ce Chevaux de foudre a de très bons arguments pour être un petit succès.
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