DC UNIVERS REBIRTH : LE BADGE (THE BUTTON)

Le rapprochement entre l'univers de Watchmen, et celui plus "traditionnel" des comics Dc, est désormais chose actée. En VO les lecteurs suivent en ce moment la maxi série Doomsday Clock, au terme de laquelle la vérité vraie va exploser. Le prologue est en fait un crossover entre deux titres plus classiques, le Batman de Tom King, et le Flash de Josh Williamson.
C'est l'occasion d'éclaircir de nombreux points, sur ce qui s'est produit durant et après Flashpoint, avec le début des New 52. Un peu perdus? Pas grave, l'heure a sonné de commencer à comprendre ce que nous ignorons, ce qui va se produire, même s'il faudra beaucoup de patience et de tolérance. C'est sur les pages de Batman #21, que le crossover The Button (Le Badge, donc) donne le coup d'envoi de la révolution copernicienne. On retrouve le Dark Knight dans sa cave truffée de gagdets, avec dans la main le célèbre badge issu de Watchmen, se demandant bien ce que peut cacher cet objet insolite découvert chez lui, après l'apparition fantomatique d'un Wally West oublié de tous. Lorsque le badge entre en contact avec le masque du Psycho Pirate, qui se trouve aussi parmi les artefacts de Bruce Wayne, il se produit une sorte de distorsion temporelle, qui permet à Batman de communiquer un bref instant avec son père, son avatar de l'univers Flashpoint. Hélas, cela provoque aussi une conséquence bien moins sympathique, le retour d'entre les morts du Reverse Flash Eobard Thawne, qui passe le héros à tabac, avant d'avoir lui aussi une révélation...foudroyante.
Le combat est d'une violence inouïe. Franchement, j'en ai encore mal à mon Batman. Qui fait preuve de résistance, et d'ingéniosité aussi, même si la manière dont il riposte vous donnera probablement quelques doutes au niveau de la crédibilité de la chose. C'est ainsi, faisons semblant d'y croire. Tom King a l'intelligence de placer un maximum de références à Watchmen, tout en restant dans le domaine de l'allusion, pas de l'explicite. Cela va de la trace de sang sur une crosse d'un joueur de hockey, au crachat de Batman, là aussi empli de sang, qui vient former sur le visage du Reverse Flash ce que le badge représente.

On trouve d'autres choses du genre, comme un poster, par exemple, à Arkham. Bref tout est clair, il s'agit là des premiers pas vers une explication définitive, du pourquoi, du comment, de la fusion entre différents univers distincts (Wildstorm, New 52, Watchmen) et du temps qui a mystérieusement disparu à la suite. Les puristes s'arrachent les cheveux depuis des mois (Alan Moore hurlerait encore à la Lune aux dernières nouvelles) mais les lecteurs trépignant, s'attendant à des révélations exceptionnelles. D'autant plus que l'enquête qui ne fait que commencer emporte à la suite Batman et Flash dans les couloirs du temps (le fameux taps-roulant sur lequel le bolide court...) et qu'ils vont y voir des scènes dont ils n'ont pas le souvenir, avant de faire des rencontres inattendues. (re)Bienvenue à l'ère de Flashpoint, messieurs.
Niveau dessin, Jason Fabok ne se dément pas. Le trait réaliste et percutant de l'artiste donne aux planches un impact émotionnel fort, une plastique soignée et dynamique, qui en font déjà un petit classique du genre. Howard Porter également donne le meilleur de lui même, et il est parfaitement à la hauteur de cet événement, qui est disponible le même mois aussi bien à travers les revues kiosque de Urban Comics, qu'en librairie, dans un album de collection.
Pour les fans de l'univers Dc, c'est absolument indispensable, c'est dit. 


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