MARVEL UNIVERSE HS 12 : Une bien pâle aventure du Silver Surfer

Depuis qu'il n'y a plus de série régulière consacrée au personnage, le Silver Surfer doit se contenter, pour exister, d'apparitions épisodiques ou de mini séries, dans le meilleur des cas. La dernière d'entre elles est proposée en kiosque, par Panini, dans un numéro de Marvel Universe HS. Si l'occasion est bonne pour retrouver Norrin Rad et son surf, malheureusement le récit est d'une banalité affligeante, mal construit, et encore plus mal mené. Bref, c'est un ratage total, signé Greg Pack, qui n'en est malheureusement pas à son premier échec cuisant.

Pour vous résumer l'action, disons que le Surfer est perdu au beau milieu de réflexions philosophiques, sur son rôle dans l'univers, tout en contemplant la jungle de la vallée du Rio Grande. En quelques pages, il va sauver la vie d'une jeune fille prise en chasse et abattue par des agents gouvernementaux, rencontrer Suzi Endo, la cybermancienne, et affronter le Maître de l'évolution, qui le prive de ses pouvoirs cosmiques, pour les employer à une autre tâche : créer une forme de vie parfaite qui lui permettra, par la suite, de peupler la Lune de créatures possédant les caractéristiques du Surfer. Au passage, le généticien fou a volé la sphère stellaire de Galactus (celle qui permet au géant cosmique de se nourrir de planètes entières) pour optimiser ses ambitions, et il va recruter un héraut, lui aussi, pour le conduire vers les mondes à refaçonner. Comme Suzi est disponible et à portée de main, autant se servir sans se fatiguer...



C'est illisible. Point. Beaucoup d'événements se télescopent sans logique, sans passion, sans intérêt. Le Surfer, par exemple. A peine spolié de ses pouvoirs, et redevenu humain (même si en réalité c'est un alien), voilà qu'il se jette sur la première bombe venue (Suzi Endo) et qu'il tente de lui rouler un patin sous le coup de l'émotion. Ne parlons pas de sentiments ou d'amour, c'est les hormones qui travaillent Norrin. La brève relation entre les deux personnages est totalement absurde et n'a aucun sens. L'arrivée des Fantastiques (avec Spidey désormais) et de Galactus ne fait qu'ajouter au sentiment d'improvisation permanent qui flotte sur cette mini, initialement prévue en quatre volets, puis portée à cinq. On a l'impression que Pack écrit son scénario au fur et à mesure que les idées lui viennent, durant le travail, et qu'il n'y a absolument pas pensé avant. Cotés dessins, c'est Stephen Segovia et Harvey Tolibao qui sont censés sauver la mise et nous faire passer la pilule. Sans être mauvais, leur travail n'a pas le charme ou le caractère suffisant pour gommer tous les défauts déjà évoqués. Voilà donc une revue intéressante pour le rapport quantité/prix (une mini complète pour moins de six euros, voilà ce qu'on attend de Panini) mais au contenu frelaté et soporifique. Faut-il donc avoir aussi peu de créativité pour employer de manière aussi superficielle un héros comme le Surfer, qui offre encore tant de possibilités narratives?

Rating : OOOOO

LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...