Comme tout bon personnage Marvel qui se respecte, Deadpool est le produit de la vision de nombreux auteurs qui se sont relayés pour tenir en main le destin du personnage. Le mercenaire est né grâce au dessinateur et scénariste Rob Liefeld qui a admis dans une interview avoir été un temps jaloux de la réussite de Todd MacFarlane, car celui-ci pouvait dessiner à loisir le splendide costume de Spider-Man dans les années 90. D'ailleurs Deadpool partage avec Peter Parker non seulement les yeux du masque mais également une certaine approche désinvolte, l'habitude de faire de nombreuses jokes dans le feu de l'action, l'envie perpétuelle de blaguer avec des remarques excentriques et avec une dose de folie furieuse qui ne fait qu'empirer au fil des ans. Sauf que le sens de l'humour de Wade Wilson est bien plus cynique, et dès ses premières apparitions sous la plume de Fabian Nicieza nous nous rendons compte qu'il s'agit là d'un des princes du non-sens et du calembour. C'est ce même scénariste qui a l'idée d'insérer de nombreux éléments de la culture pop à l'intérieur des dialogues avec des références à certaines séries télévisées, des acteurs ou des films; c'est ce qui fait une partie du charme de Deadpool, ces clins d'oeil continus au lecteur qui renvoie à des références partagées. Joe Kelly, le scénariste chargé d'écrire la première série officielle consacrée à Deadpool, a complété la transformation du mercenaire qui passe du statut de criminel à celui de anti-héros tout en conservant une ambiguïté morale qui fait partie du code génétique de Wade. C'est Joe Kelly qui parvient aussi à faire comprendre au lecteur la souffrance que traverse le personnage; souffrance physique et émotionnelle avec une histoire terrible de guérison du cancer, pouvoir mutant et corps horriblement ravagé. Kelly à l'intuition aussi de pousser Deadpool vers une veine parodique rendant le protagoniste conscient qu'il est avant tout un personnage de bande dessinée, lui permettant de rompre le fameux quatrième mur et de dialoguer directement avec les lecteurs. Ce que fera plus tard Daniel Way, qui s'amusera beaucoup avec la schizophrénie de Wade en introduisant plusieurs voix dans la tête du personnage, chacune identifiée par une couleur et une police de caractère différente, qui servent à résumer les personnalités discordantes qui cohabitent dans la tête du mercenaire. Ce dernier parle parle et parle encore, sans jamais s'arrêter, depuis des décennies. Maintenant que nous sommes sur le point de le retrouver en action sur grand écran une seconde fois, avec Cable et Domino, l'heure était venue de ressortir l'anthologie en librairie.
Comme à l'occasion de chaque sortie cinématographique, Panini nous propose logiquement une anthologie permettant de se familiariser avec, ou de redécouvrir, les moments forts du ou des personnages qui débarquent sur grand écran. Cette seconde parution s'ouvre bien entendu avec la première apparition du personnage, dans la série New Mutants, au numéro 98. Il débarque sur scène pour éliminer Cable, après avoir été richement payé (comme le veut la tradition des mercenaires) par un certain Tolliver. Un premier affrontement qui tourne court puisque Domino lui plante des couteaux dans le dos. Mais il y a une astuce derrière ce face à face, car Tolliver a profité de la confusion pour introduire dans la place un sosie de Domino (ce n'est donc pas encore la vraie, dans ce récit) et rendre son entrée en scène plus crédible. Fabian Nicieza et surtout Rob Liefeld sont les artisans de cette toute première fois qui s'inscrit pleinement dans les travers (mais aussi les qualités, allez soyons gentils) des comics de l'époque. Le dessin se gausse des perspectives et des proportions et fait la part belle au spectaculaire, à l'envie d'en jeter à la figure du lecteur, alors que Deadpool est encore bien loin (forcément) d'avoir le charisme qu'il aura par la suite. On aborde l'humour déjanté et les caractéristiques de l'anti-héros qui commencent à se dessiner avec des épisodes de sa première série régulière (un qui singe le pouvoir et les responsabilités de Spider-Man, puis un diptyque avec le Punisher) grâce à Joe Kelly ou Jimmy Palmiotti, puis on file vers la série Cable & Deadpool où ces deux-là sont associés, comme le voudra une longue tradition qui nous rapportera les team-up souvent brouillons et loin d'être inoubliables. Dans X-Men Origins : Deadpool, on retrouve Wade Wilson en phase d'écriture de son autobiographie, à sa manière déjantée, avec Duane Swierczynski. On lira aussi tout unn florilège d'aventures brèves plus récentes, tirées de Prelude to Deadpool Corps (une tentative de variations sur le thème avec des avatars loufoques) ou encore une jolie cérémonie totalement inattendue, puisque la célébration du mariage entre Deadpool et Shiklah, pourtant la promise de Dracula. Un petit pavé de 300 pages qui devrait donner des idées à ceux qui vont au cinéma pour apprendre à aimer le personnage, et donne un aperçu loin d'être complet, mais assez intrigant, sur la créature la plus incontrôlable de l'univers Marvel. Désormais en "couple" avec Cable, sans oublier Domino, et la X-Force à l'horizon...
Comme à l'occasion de chaque sortie cinématographique, Panini nous propose logiquement une anthologie permettant de se familiariser avec, ou de redécouvrir, les moments forts du ou des personnages qui débarquent sur grand écran. Cette seconde parution s'ouvre bien entendu avec la première apparition du personnage, dans la série New Mutants, au numéro 98. Il débarque sur scène pour éliminer Cable, après avoir été richement payé (comme le veut la tradition des mercenaires) par un certain Tolliver. Un premier affrontement qui tourne court puisque Domino lui plante des couteaux dans le dos. Mais il y a une astuce derrière ce face à face, car Tolliver a profité de la confusion pour introduire dans la place un sosie de Domino (ce n'est donc pas encore la vraie, dans ce récit) et rendre son entrée en scène plus crédible. Fabian Nicieza et surtout Rob Liefeld sont les artisans de cette toute première fois qui s'inscrit pleinement dans les travers (mais aussi les qualités, allez soyons gentils) des comics de l'époque. Le dessin se gausse des perspectives et des proportions et fait la part belle au spectaculaire, à l'envie d'en jeter à la figure du lecteur, alors que Deadpool est encore bien loin (forcément) d'avoir le charisme qu'il aura par la suite. On aborde l'humour déjanté et les caractéristiques de l'anti-héros qui commencent à se dessiner avec des épisodes de sa première série régulière (un qui singe le pouvoir et les responsabilités de Spider-Man, puis un diptyque avec le Punisher) grâce à Joe Kelly ou Jimmy Palmiotti, puis on file vers la série Cable & Deadpool où ces deux-là sont associés, comme le voudra une longue tradition qui nous rapportera les team-up souvent brouillons et loin d'être inoubliables. Dans X-Men Origins : Deadpool, on retrouve Wade Wilson en phase d'écriture de son autobiographie, à sa manière déjantée, avec Duane Swierczynski. On lira aussi tout unn florilège d'aventures brèves plus récentes, tirées de Prelude to Deadpool Corps (une tentative de variations sur le thème avec des avatars loufoques) ou encore une jolie cérémonie totalement inattendue, puisque la célébration du mariage entre Deadpool et Shiklah, pourtant la promise de Dracula. Un petit pavé de 300 pages qui devrait donner des idées à ceux qui vont au cinéma pour apprendre à aimer le personnage, et donne un aperçu loin d'être complet, mais assez intrigant, sur la créature la plus incontrôlable de l'univers Marvel. Désormais en "couple" avec Cable, sans oublier Domino, et la X-Force à l'horizon...