BATMAN : LA NOUVELLE AUBE

Après l'excellent Sombre Reflet paru le mois dernier, retour sur Terre avec la sortie de La nouvelle Aube, à savoir l'adaptation en un seul album librairie de la série Batman The Dark Knight, de David Finch. Celle ci aura eu une durée de vie très brève, avant elle aussi de repartir de rien (ou presque) à l'occasion du vaste relaunch souvent évoqué sur ces pages. Une aventure classique au parfum ésotérique, qui ne parvient jamais à vraiment passionner, même si globalement elle est loin d'être inintéressante. D'emblée, nous voici replongés dans l'enfance de Bruce Wayne, lorsqu'encore tout gamin il passait des après-midi entières en compagnie d'une très jolie fillette un peu lunaire, une certaine Dawn Golden. Si les premiers moments furent tendus, Bruce ne tarda pas à se rendre compte des charmes de sa compagne de jeu. Aujourd'hui, bien des années et des drames plus tard, Dawn a disparu, et le Dark Knight mène l'enquête, à sa manière obsessive et brutale. La première piste le porte sur les traces de Killer Croc, immonde bête mi humaine mi reptile, ce qui n'est pas sans faire écho à la célebrissime saga Hush. Petit clin d'oeil en passant : les deux récits sont encrés par le même artiste, un certain Scott Williams, référence en la matière s'il en est. Batman poursuit ses investigations, se rend dans un vieux club miteux où il met la main sur un collier ayant appartenu à son amour d'enfance. Tout semble presque trop simple, jusqu'au moment où quelqu'un parvient à pirater les systèmes de transmission de la Batmobile (réputée inviolable) , isolant le justicier d'Alfred, qui le chaperonne depuis le manoir Wayne. C'est alors que le Pingouin, plus abject et visqueux que jamais, entre en scène, avec une armée de sbires équipés jusqu'aux dents. 



Autre personnage qui apparaît dans cet album, le démon Etrigan, que les lecteurs français les moins attentifs à l'univers Dc ne connaissent peut être pas. Reportez vous aux notes succinctes mais utiles que propose Urban Comics pour en savoir plus. Une présence fort à propos, puisque peu à peu l'histoire bascule dans l'ésotérisme, avec notamment les sales habitudes du paternel de Dawn Golden, qui avait des plans assez sinistres pour sa jolie petite fille. Finch est vraiment un dessinateur hors pair, capable de planches de toute beauté, plastiquement parfaites. Mais cela fait-il pour autant de lui un scénariste du même acabit? La réponse est non, évidemment. Si le premier chapitre est bien mené et promet beaucoup, il a tendance à se perdre par la suite, entre des intrigues secondaires survolées (le vol de la Batmobile par une jeune pirate informatique, qui souhaite sauver sa famille) ou carrément éludées (la rivalité entre le jeune inspecteur Forbes et le commissaire Gordon, dont le fin mot de l'histoire nous échappe pour le moment). De plus, la fin de ce premier story-arc est étonnamment bâclée et rapide. On croit que les ennemis de Batman et Etrigan triomphent, et puis non, en une seule case, ils ont perdu! Si vous me demandez pourquoi, j'avoue être incapable de vous l'expliquer concrètement. Un album à réserver donc aux admirateurs de Finch (voire de Jim Lee, dont le style est vaguement similaire) et de poses plastiques remarquables (Jay Fabok, qui dépanne Finch en fin de récit, est lui aussi à la hauteur de son maître illustre). Qui promet beaucoup, sans pour autant maintenir complètement ses promesses. Une lecture mi figue mi raisin, toutefois présentée dans un bel écrin par Urban Comics, qui soigne ses parutions, c'est évident. Avec un bémol : le craquement sinistre quand on ouvre cet album, et l'impression de décollage immédiat qui guette couverture rigide et intérieur fragile. Une impression, pas une réalité, pour le moment. Mais tout cela résistera  au temps? 

Rating : OOOOO

CYBORGS TOME 1 : RONIN (CHEZ SOLEIL)

 Tous les amateurs de science-fiction et d’anticipation ont rendez-vous chez Soleil pour le premier tome d’une nouvelle série en cinq albums...