VENOM : AUX ORIGINES DU SYMBIOTE

Demain, ce sera la review du film, chez nous. On revient donc ce mercredi sur Venom, forcément.
Un des personnages les plus controversés et appréciés de l'univers de Spider-man est assurément Venom, qui avant d'être cet agent gouvernemental associant symbiote alien et Flash Thompson privé de ses deux jambes, a longtemps et surtout été le fruit de la frustration et du sentiment d'impuissance d'Eddie Brock, journaliste raté et à la carrière ruinée par un faux scoop trop facile. Mais ce que vous ne savez peut être pas tous, c'est qu'au départ, Venom devait être une femme ! C'est David Michelinie, scénariste du Spidey d'alors, qui crache le morceau : C'est un personnage que j'ai d'abord introduit dans la série Web of Spider-man, et qui devait être une femme. J'ai commencé avec le costume alien que Parker avait ramené de la planète du Beyonder (voir : Guerres secrètes) et que Tom De Falco avait utilisé durant son run. Ce qui m'intriguait, c'était l'idée que quelque chose puisse inquiéter Parker sans pour autant déclencher son sens d'araignée. Dans Web of SM 18, on voit ainsi une main pousser Peter sous le métro, sans que le sens de celui ci réagisse. Je voulais que le personnage soit une femme, au départ. Sur le point d'accoucher. Son mari se précipite au dehors pour héler un taxi, mais le chauffeur de ce dernier, absorbé par un combat que livre au même moment le tisseur de toile, ne fait pas attention à l'homme pressé, le renverse, et le tue. Son épouse en perd la raison, et l'enfant, par la même occasion. Par la suite, elle en arrive à blâmer le tisseur et le rend responsable de ce qui est arrivé. Le costume alien est attirée par la haine que ressent cette femme et s'unit à elle pour se venger de Parker, qui l'a rejeté. C'est Jim Salicrup qui fit changer d'avis Michelinie, lorsque celui ci repris les commandes du titre phare, Amazing Spider-man : A l'occasion du numéro 300, Salicrup voulait introduire une nouvelle et terrible menace pour l'Araignée. Je lui exposais mon idée, mais une femme, même si en symbiose avec le costume alien, ne semblait pas assez effrayante et crédible pour notre histoire. C'est alors qu'est apparu le récit impliquant le journaliste Eddie Brock. Comme quoi, dans la vie réelle comme dans nos comic-books, le destin ne tient parfois qu'à un fil. Mais passons maintenant à d'autres origines vénomesques, de sombres origines...

Pour écrire les "Sombres Origines" de Venom, Zeb Wells n'a pas souhaité trop se familiariser avec le personnage. Il n'avait lu auparavant que ce qui fut publié sur Amazing Spider-Man 300, de manière à ne pas se laisser influencer par les versions successives du costume alien, et à produire un récit frais et vivant. L'objectif est en partie atteint. Dark Origin reprend le cours de l'existence d'Eddie Brock, depuis sa tendre enfance, jusqu'à ses premiers amours. Le fil conducteur semble être le mensonge, l'incapacité d'accepter la réalité telle qu'elle se présente à lui, par manque de courage, de vision, ou d'éthique. Brock trouve toujours un subterfuge pour plier les événements à sa volonté, et parfois le destin lui donne un coup de pouce, comme lorsque Spidey intervient et le sauve d'une agression, en compagnie de sa fiancée. Celle ci, assommée, se réveille et imagine que son chevalier galant s'est débarrassé seul des malfrats. Bien sur, Eddie ne la dément pas. On trouve aussi, bien entendu, cette bourde incroyable, quand le jeune journaliste aux dents longues révèle au public du Daily Globe l'identité d'un assassin tueur de flics et de pécheurs en tous genre (un cinglé visionnaire qui se révélera être un gradé de la police lui même. Au passage, il a trucidé la légendaire Jean DeWolf, une des plus émouvantes figures féminines jamais apparues dans le cast de Spider-Man). Eddie se laisse induire en erreur par un mythomane, et sa carrière s'effondre avant même de prendre son essor. Son bouc émissaire sera le tisseur de toile, qui a arrêté le vrai coupable. Dès lors, il ne reste plus que la cerise sur le gâteau, la rencontre fatale entre un costume extra terrestre (un symbiote) rejeté par Peter Parker, et un homme aigri et revanchard, qui va offrir à la créature son enveloppe charnelle pour créer un monstre hybride, qui va marquer indiscutablement les nineties, décennie sombre à souhait, truffée d'anti héros et de récits bien glauques. C'est Angel Medina qui assure la partie graphique. Je l'avais adoré sur Warlock and the Infinity Watch, mais là il exacerbe un tantinet trop les postures et les réactions de Venom, à en devenir irritant. Certes, il fournit tout de même un travail global de qualité, et surtout plein de mouvement et d'expressivité. Par contre, Zeb Wells devra nous expliquer pourquoi Ann Weying, la petite amie de Brock, que nous connaissions blonde, devient ici une afro américaine un peu trop stéréotypée. Une bourde que personne ne corrigea à l'époque chez Marvel, ce qui ne fait pas très sérieux, à bien y repenser! 
Et à demain pour ce qu'on a pensé du film!


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