Allez, on va faire semblant. Semblant de croire que Reed Richards et Susan, son épouse, sont morts, ainsi que leurs enfants. Victimes de la conclusion des récentes secondes Secret Wars (et pas du conflit qui opposait la Fox à Disney, ces derniers ayant résolu l'affaire à coups de chèques trillionaires). Du coup il reste Ben Grimm, héros au grand coeur, bourru, pas doué pour les discours, mais finalement le roc sur lequel s'appuyer quand les temps sont durs. Il reste aussi Johnny Storm, mais lui, comme ses pouvoirs le laissent deviner sans ambages, c'est une tête brûlée, qui multiplie les conquêtes (Medusa) et les echecs, et accuse le coup de la perte de sa famille. Il n'en laisse rien paraître au premier abord, mais il suffit de le voir rivaliser d'imprudence sur un circuit automobile, ou faire de la chute libre depuis l'espace, pour comprendre que la Torche n'a plus vraiment goût à la vie ces jours-ci.
Chip Zdarsky reçoit donc la tâche tant désirée d'écrire ce qui reste des Fantastiques. Vont-ils revenir? Allez, la vraie question est, quand vont-ils revenir. Pour l'instant il en reste deux, souvent conflictuels, et ils vont devoir se serrer les coudes, pour passer un cap. On a droit aussi au Doctor Doom, au cast de la série. Mais le dictateur est dans sa phase (faussement?) "j'ai choisi le repentir et de m'améliorer", et il apporte à Ben un objet personnalisé, que seul lui pourra activer, et lui permettant d'apprendre les dernières volontés de Reed. Qui, ça tombe bien, sont une parfaite déclaration d'intention pour l'existence de ce titre Marvel-Two-In-One, featuring, ce mois-ci, Spider-Man.
Jim Cheung au dessin, c'est un choix qu'on ne refuse pas. Planches minutieuses et appliquées, chargées, on dirait une sorte de version 2.0 d'Arthur Adams, moins baroque, plus canonique dans le style. Une évolution et un talent qui ont fait mouche ces mois derniers, et aujourd'hui Marvel a saisi le refrain, voilà un des dix meilleurs artistes sous contrat du moment, attention à ne pas le perdre.
Zdarsky choisit justement d'évoquer le manque, la perte de repères, la nécessité d'aller de l'avant pour des héros qui se reposaient trop sur le concept de famille, pour avoir une autonomie crédible en tant que justiciers, voire en tant qu'hommes, tout court. La relation qui s'est instaurée avec ce nouveau Fatalis est aussi potentiellement intéressante, et le mensuel ressemble fort à un de ceux qu'on va suivre avec une grande attention tout au long de l'hiver. Des débuts sages mais pondérés, intelligents, qui ont notre sympathie.
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