BATMAN (1989) DE TIM BURTON : LE DARK KNIGHT DES ANNÉES 80

1989. 10 ans après le Superman de Richard Donner, c'est autour de Tim Burton de recevoir l'honneur de porter à l'écran les aventures d'un des principaux super héros de l'univers DC Comics : Batman. Si aujourd'hui nous regardons ce film avec un œil bienveillant et nous avons l'habitude de lui tisser un bon nombre de louanges, il convient tout de même de prendre le recul nécessaire, pour se rendre compte à quel point il s'agit d'un long-métrage boursouflé et qui manque cruellement de rythme. Là où Burton réussi son coup, c'est dans la manière de nous présenter la ville de Gotham, l'atmosphère poisseuse et qui suinte la criminalité, qui part ailleurs était un phénomène sinistrement quotidien pour les américains de la fin des années 80 et des années Reagan. 
Un des grands problèmes du film c'est tout simplement Batman en lui-même; difficile pour le spectateur français de ne pas apercevoir, derrière Michael Keaton, une sorte de Julien Lepers encore moins expressif, grand bourgeois un peu pataud, qui vit dans son manoir et qui dans sa bat-cave a besoin d'une paire de lunettes pour consulter ses caméras de surveillance. Au moins ce Bruce Wayne là n'est pas qu'un célibataire endurci, puisqu'il a très vite une relation avec une journaliste interprété par la belle Kim Basinger (Vicky Vale), qui à chacune de ses apparitions à l'écran dégage un magnétisme sexuel évident, pour peu que vous soyez encore aujourd'hui attirés par les crêpages et le maquillage des eighties. Il se trouve que c'est mon cas.


Et puis bien sûr impossible de parler de Batman sans son antagoniste préféré, le Joker. Compte tenu de la date de sortie, personne d'autre que Jack Nicholson n'aurait pu interpréter ce psychopathe baroque, et on peut même affirmer que sans le moindre maquillage, l'acteur était déjà le meilleur choix pour faire vivre Jack Napier sur grand écran. Car oui, Burton choisi de mettre tout de suite un nom sur le vilain, il nous raconte son existence qui précède l'accident, le transformant à jamais, et en faisant ensuite un dingo rococo, qui alterne crimes sans remords, opérations coup de poing et délires arty, comme une scène totalement absurde où il déturpe avec ses hommes les œuvre d'un musée, en exécutant une danse aussi cocasse que pathétique.  Ah oui les années 80, quel réservoir inépuisable!
Ajoutons à ceci un final aussi bancal que délirant, qui a très mal vieilli pour le coup. Avec un Joker qui parade en plein Gotham City (que fait la police?) sur un char, distribue des millions de dollars aux badauds, et fait flotter des ballons géants, qui sont en fait chargés de poison. Auparavant il s'était posé à bord de son hélicoptère joliment décoré d'un dessin à son effigie, ce qui n'est pas le comble de la discrétion. S'en suit une course poursuite dans la cathédrale de Gotham (quand Batman réalise de surcroît que c'est Jake Napier qui a assassiné ses parents!) et un ultime moment de suspens, avec Vicky, Batman et le Joker suspendus dans le vide, et le clown du crime qui semble paniquer et au bord de faire dans ses pantalons, ce qui est assez "out of character" au bout du compte.
Bref, le Batman de Tim Burton est un document d'époque qui trahit son âge et ses intentions, et qu'on peut difficilement revoir avec sérieux. 



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