X-MEN ORIGINS : Les origines des X-men (On ne nous a pas tout dit!)

Me voici réconcilié avec les X-men. Cela fait des mois que je n’avais plus eu l’occasion de lire quelque chose de neuf et de frais, au sujet de nos amis mutants. Mais voici venir huit « one-shot » du plus grand intérêt, les X-MEN : ORIGINS, qui malgré leur titre n’ont rien à voir avec la série régulière du même nom dédiée à Wolverine. Ici, ce sont les premiers pas, les premières manifestations des pouvoirs de huit d’entre les plus grands mutants de la Terre, qui sont passés en revue. Du déjà vu ? Certes. Rien de bien nouveau ? En substance, non. Mais c’est bien illustré, particulièrement bien troussé, et efficace. Que demande le peuple ?

Bref retour sur quatre d’entre eux, avant la suite dans les prochains jours. Tout d’abord, le moins passionnant, c’est curieusement Cyclops, le leader du groupe. Du crash aérien dont il est (pense t’il à tort) seul rescapé avec son frérot Alex, à la rencontre avec le Professeur Xavier, qui a perçu en lui des qualités de meneur d’hommes indiscutables, c’est le numéro le moins décisif, le moins haletant. Tout juste une anecdote : c’est Scott qui va souffler à Magneto l’appellation doc « Brotherhood of Evil Mutant » en lui parlant de son vieux de créer une confrérie pour que les mutants puissent s’entraider. Le COLOSSUS de Yost et Hairsine est lui délicieux. Le jeune Peter Raspoutine met ses premiers pas en temps qu’homme d’acier, non pas pour sauver le monde ou la Russie, mais pour le plaisir de sa petite sœur Illiyana, qu’il a juré de toujours protéger (on sait tous comment cela va finir…). Bien sur le gouvernement communiste n’entend pas renoncer à une arme potentielle aussi dévastatrice, et charge de faire espionner le commandant Vazhin, qui connait la vérité sur le jeune mutant. Hairsine offre des crayonnés subtils et ombrageux du plus bel effet, comme cette scène poignante où Piotr/Peter apprend la mort de son frère cosmonaute, au milieu d’une nature enneigé qui semble refléter sa douleur dans la désolation du paysage silencieux. THE BEAST n’est pas en reste. Hank Mc Coy est en fac, et il s’efforce de sembler moins intelligent qu’il ne l’est vraiment, pour ne mettre la puce à l’oreille de personne, sur ses facultés. Il est aussi victime des brimades de certains étudiants, la classique caricature du joueur de football américain, tout en muscles et rien en cervelle. Jusqu’au jour où Mc Coy intègre l’équipe et met la pâtée à tout le monde, devenant ainsi la star incontestée du campus, mais révélant à des yeux experts ses pouvoirs de mutant. Le voilà donc bien contre son gré, obligé de pénétrer les défenses de la centrale nucléaire où travaille son père, pour sauver ses deux parents d’un vilain absurde, épris de mythologie obscure. La relation filiale chez les Mc Coy est bien abordée, c’est un plus non négligeable. Enfin ICEMAN, alias Iceberg pour la VF. Bobby Drake a de la chance : le jour où il congèle la piscine familiale, ses parents ne sont pas plus choqués que cela, et ils décident au contraire de protéger le fiston en lui faisant promettre de ne jamais utiliser ses dons en public. Bobby e bien compris le message, mais le jour où des loubards décide d’agresser sa petite amie, il est bien obligé de jouer aux hommes glaçons pour calmer le jeu. Erreur fatale qui va le marginaliser : même sa copine prend peur et ne voit plus en lui qu’un « freak ». Rien de bien transcendantal, mais comme c’est bien écrit et bien dessiné, la mayonnaise prend sans problème. Intéressant aussi de noter qu’à chaque intervention du Professeur Xavier, ce dernier finit par « nettoyer » les mémoires et les esprits de tous ceux (famille comprise !) qui ont assisté aux premières manifestations des pouvoirs de ses élèves. Un Xavier qui se dit déontologiquement pur, mais qui finalement recrute en modifiant opinion, points de vue et souvenirs, de tous ceux qui pourraient l’empêcher de parvenir à ses fins. Xavier aurait-il lu toute l’œuvre de Machiavel et s’en serait –il inspiré, pour justifier les moyens mis en œuvre ? La suite prochainement, avec les autre autres one-shot.

WOLVERINE WENDIGO : Histoire de griffes

Voici venir un one-shot directement issu de la série de comics digitaux on line de "Monsters, Myths and Marvels". Comme le veut cette série, les auteurs explorent la vaste gallerie de monstres et autres créatures inquiètantes qui hantent l'univers Marvel. Cette fois, il s'agit du Wendigo, qui opère sur le sol canadien, d'où la présence de Wolverine, qui a en plus le mérite d'attirer son vaste groupe de fans inconditionnels, toujours prêts à suivre les évolutions de ce bon vieux Logan. Le Wendigo et notre mutant ont en outre un second point commun, ils sont tous les deux apparus pour la première fois sur les pages de Incredible Hulk 180, en 1974 (mon année de naissance!). Se transforme en Wendigo toute persone coupable de cannibalisme, ou qui a été mordue par le monstre, sorte de Yéti des forêts du Québec. Ici, une troupe de comédiens tourne un film d'épouvante, avec un faux Wendigo un peu obsédé qui profite des scènes d'actions pour peloter la poitrine de l'actrice principale : humour, soyons indulgents et rions un peu. Mais voilà que surgit derrière la miss le véritable Wendigo, qui la décapite dans la foulée. La terreur s'installe parmi la troupe de comédiens, qui va recevoir le secours de Wolverine, justement. Sauf que lorsque vous racontez cela à la police locale, il y a de fortes chances que personne ne vous croit. Frank Tieri et Paul Gulacy font un travail honnête, une petite aventure sympa et distrayante, bien illustrée, avec soin, et un joli panel d'ombres et de formes en bonus. Par contre, la seconde aventure de Wolverine, qui vient compléter cette histoire de Wendigo, est totalement inutile. Suite à une autre de ses proverbiales beuveries dans un bar, le mutant griffu est victimes des machinations de Loki, et à son réveil après le verre (empoisonné) de trop, voilà qu'il confond Thor et ses amis avec le perfide Sabretooth et toute un cast d'ennemis traditionnels des X-men. Baston, et rien d'autre, du comic-book alimentaire sans intérêt. Logan aurait pu faire un effort de logique plus rapidement : depuis quand Sabretooth se balade avec un marteau et balance des eclairs? Le temps qu'il y parvienne, ça rempli quand même des pages, c'est l'essentiel. Pour amateurs de Wolverine et fans du Wendigo, ça se laisse lire, c'est déjà ça.

En kiosque : DARK REIGN 5 (Non, ce n'est pas une blague...)

J'avais prévu de recenser et chroniquer le numéro de DARK REIGN de février, malgrès un évident manque de temps libre en ce début de semaine. Toutefois, et c'est la bonne nouvelle, ce sera très vite fait, de manière télégraphique. Ce numéro 5 est en effet totalement dispensable, à des années lumière des promesses initiales des tous premiers, qui laissaient entrapercevoir la possibilité d'un sacre comme "meilleure revue Panini en kiosque". Le mirage fut de courte durée, le retour sur Terre brutal. Au programme ce mois ci, Les Vengeurs Noir, "La Cabale". Un one-shot en cinq petites parties, qui décide d'approfondir les ambitions, de faire le point sur la situation, de certains membres de la Cabale, justement, ce groupe de vilains aux dents longues qui servent de lieutenants d'Osborn, pour ses basses oeuvres. L'occasion de retrouver Fatalis, Hood, Emma Frost, Namor ou Loki. Le problème, c'est que c'est absolument indigent, que ça n'apporte rien de plus à ce que nous savons déjà, à peine l'occasion pour des artistes mieux inspirés par le passé (Remender, Fraction...) de toucher un petit cacheton, et pour Daniel Acuna, aux dessins, de prouver qu'il a vraiment un sérieux problème avec les couleurs dégoulinantes (je me rappelle de ses prouesses dans Marvel Universe, sur Green Lantern, ça n'était guère mieux...) Et ne comptez pas sur le crossover Thunderbolts/Deadpool pour relever le niveau. Humour cinquième degré, nous avons là une aventure typique des revues pour jeunes lecteurs, du genre "le magazine des super héros pour les 4-12 ans". Ce qui n'est pas non plus un crime, il faut bien varier les coeurs de cible, mais au sein d'une revue comme "Dark Reign", et ce que cette tragique époque de la continuité Marvel signifie, c'est particulièrement déconcertant. Pourquoi ne pas avoir proposé ces quatres épisodes du crossover dans un album spécial (entre les Marvel heroes, icons, mega, hors série, on a du choix...) que seuls les fans des blagues pourries (euh pardon, décalées) de Deadpool auraient acheté? Du coup ça fait deux mois que le mensuel Dark Reign ne sert plus à grand chose... Fermons les yeux sur l'appendice final, dont le seul titre, "Kreveur de Skrull" se suffit à lui même. Bon sang, Panini nous a vendu en février une parodie de sa revue "Dark Reign", et le véritable magazine doit encore sortir à ce jour, dites moi que c'est ça?? ps : il n'empêche, si vous y tenez à votre poster géant complet de Thor et des dieux d'Asgard, il va quand même vous falloir acheter Dark Reign 5. Toutes mes condoléances.

En kiosque : X-MEN 157 (X-women et gros nichons)

Que sont donc devenus les X-men ? L’occasion idéale de faire le point sur l’évolution de nos chers mutants nous est donnée ce mois ci, avec la revue éponyme et mensuelle. Un arc narratif complet en quatre mouvements, ça ne se refuse pas. Voici donc venir la « consoeurie », terme qui par ailleurs, retenez moi si je me trompe, n’existe pas officiellement dans le vocabulaire, puisqu’on devrait parler, même au féminin, de « fratrie ». Il s’agit de quatre numéros d’Uncanny X-men la série phare, le tout à la suite. Madelyne Prior (ou plutôt la Reine Rouge) y fait son retour, dans une forme à mi chemin entre l’ectoplasme et la sorcière, et elle cherche un point d’encrage physique pour effectuer son grand come-back définitif parmi nous autres, pauvres humains. Elle décide d’investir le corps de Bettsy Bradock, alias Psylocke, à mois que ce ne soit celui de Kwannon, alias Revanche, à moins que ce ne soit l’inverse. Nous y revoilà, dans l’eternel débat autour du devenir de la belle ninja, qui fut la source de tant de migraines par le passé. Je dois dire que cette fois encore, j’ai quelques doutes sur le fait de savoir si j’ai bien tout compris. En tous les cas, Madelyne et ses associés (la soeurerie, donc) investissent le Qg des X-men, à San Francisco, et ne tarde pas à faire tomber nos héros et héroïnes comme des mouches. Jusqu’à ce qu’Emma Frost se reprenne, et permette un formidable retournement de situation, en tandem avec son compagnon (et ex mari de Madelyne) Scott Summers. Baston, explosions, excursions psychiques, le tout à tambour battant, à la limite de la confusion, voilà pour le fond de ces quatre numéros.

Mais cela ne nous dit pas où en sont les X-men. Aujourd’hui, je m’arrêterais uniquement sur le travail graphique de Greg Land et Terry Dodson. Les X-women sont bonnes, plus que jamais. Même Madelyne, qui est le clone de Jean Grey, a désormais une poitrine généreuse qui semble avoir poussée durant son séjour dans les limbes (naturelle ou pas ?). Entre Reine Rouge, Reine Blanche et petites dentelles, le coté sado-maso un peu désuet qui a toujours embaumé l’atmosphère, sur nos titres X, est devenu particulièrement explicite ces mois derniers. Diablo a particulièrement raison quand il définit Emma : « l’équivalent humain d’un sac à main à 10 000 dollars ». Bling-bling et corsets moulants, serait-ce ça, le look ultime des mutants de début de siècle ? Scott dort lui sur le canapé. Trop de chair tue l’amour, le pauvre ne sait plus forcément où donner de la tête, et gageons que le souvenir d’une certaine rousse finit par perturber ses relations avec une blonde explosive. J’ai parfois l’impression de lire un soap-opera qui ne se cache plus derrière la façade d’un comic-book de science fiction, mais derrière le mince paravent d’une Bd érotique qui flirte avec les pulsions réprimées d’un public, qui a parfaitement assimilé le concept de la lutte contre le mal en porte-jarretelle et talon aiguille. Comme si pour être résolument moderne, il fallait toujours chercher ce petit zest érotique qui peut faire basculer la série dans le trash glamour au rabais. Oubliez donc les grandes sagas Claremontesques et les héros sublimés, et bienvenus dans l’ère du « dans le fond tous pourris », où chacun des personnages porte en soi l’ombre de pêchés inavoués ou inassouvis, où les différentes tonalités de gris vont jusqu’à faire oublier la lumière, l’espoir. Les X-men finiraient-ils par prendre la lettre qui les caractérise au pied de la lettre ? Pas sur que ça fasse bander les anciens lecteurs.

LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR

 Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...