Affichage des articles dont le libellé est Fatalis. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Fatalis. Afficher tous les articles

LES FANTASTIC FOUR DE MARK WAID (ET MIKE WIERINGO) AU FORMAT "POCKET"


 Avec l’arrivée du film consacré aux Quatre Fantastiques au cinéma, nombre de nouveaux lecteurs se sont penchés sur une question d’importance vitale : quelles sont les meilleures histoires du quatuor que l’on peut se procurer sans devoir contracter un prêt bancaire pour acheter tout ce qui mérite de l’être ? Très vite, une évidence s’est imposée un peu partout : il faut aller jeter un œil du côté de la collection Pocket de Panini Comics, où l’on retrouve l’intégralité du run de Mark Waid pour une vingtaine d’euros seulement. Et quel run ! On y trouve un grand écart entre des épisodes drôles ou intimistes, centrés sur les liens qui unissent la première famille Marvel, et d’autres plongés dans un drame intense où la cohésion du groupe est mise à rude épreuve par des rebondissements tragiques. L’ensemble débute par quelques chapitres relativement anodins, qui permettent de redécouvrir avec plaisir l’ambiance old school qui caractérise les Quatre Fantastiques et de savourer leur routine, qui n’en est jamais vraiment une. Mais les choses ne tardent pas à évoluer, car l’ennemi juré de l’équipe, Fatalis, décide de revenir sur le devant de la scène. D’ordinaire, son terrain de jeu est la science, au point qu’il se proclame intelligence supérieure à Reed Richards. Mais cette fois, il choisit de recourir à la magie, spécialité de sa mère lorsqu’il était encore un enfant en Latvérie. Fatalis va jusqu’à sacrifier l’âme de la seule jeune fille qu’il ait jamais aimée durant son adolescence afin d’invoquer des démons de l’enfer, chez qui il expédie Franklin Richards. Son objectif : piéger et punir de la manière la plus cruelle la famille du gamin. Évidemment, les Fantastiques se précipitent en enfer pour sauver leur rejeton. Mais Franklin en sortira marqué de séquelles psychologiques profondes, et le sauvetage coûtera cher à Reed lui-même, momentanément défiguré. Fatalis, quant à lui, est châtié comme rarement, au point que l’on pourrait croire (mais juste l’espace d’un instant, vous l'avez deviné) qu’il est mort. À la suite de ces épisodes d’une intensité rare, les Fantastiques décident de pousser leur victoire jusqu’au bout : effacer jusqu’à l’idée même des crimes commis par Fatalis. Cela implique de se rendre en Latvérie, de s’emparer de tout ce qui lui appartenait jusque-là et surtout de libérer un peuple qu’il maintenait depuis trop longtemps sous son joug.



L’antagonisme légendaire qui oppose les Quatre Fantastiques à Fatalis justifie-t-il une intervention en terre étrangère, et une période de régence décidée sans l’aval des Nations Unies par un groupe de super-héros qui reste, à la base, composé de simples citoyens américains ? Tout cela ne pouvait évidemment que mener à un conflit ouvert : les nations voisines guettaient l’occasion de récupérer un peu de territoire et de mettre la main sur des armes ultra-sophistiquées, tandis que Nick Fury tentait de limiter les dégâts, obligé de servir les grandes puissances tout en surveillant le départ de Reed et de sa bande. Bref, on s’éloigne un peu du super-héroïsme pur jus pour plonger dans des considérations géopolitiques plutôt habiles, certes traitées avec la légèreté propre aux comics, mais avec suffisamment de fond pour donner à ces épisodes une saveur particulière. Inutile de dire qu’à leur retour à New York, les Fantastiques sont particulièrement mal vus par une grande partie du public, et qu’ils doivent galérer pendant plusieurs mois pour retrouver la considération de ceux qui, autrefois, les admiraient. Le run de Waid se termine par quelques épisodes un peu moins intéressants, où il est même question de l'inénarrable Galactus. Mais ce dernier est traité avec une superficialité à la limite du grotesque, ce qui fait que cette conclusion n’a jamais fait partie de mes lectures favorites. On y retrouve un Galactus réduit à une forme humaine, invité à vivre quelques temps au milieu des hommes. C’est complètement absurde, totalement à côté du personnage d’origine, et il est bien dommage que la grande prestation de Waid se conclue ainsi. Du côté des dessins, c’est le regretté Mike Wieringo qui assure l’essentiel du travail. Son style, ultra dynamique, puise à la fois dans la BD européenne et le manga. Ses planches paraissent au premier abord d’une grande simplicité et fluidité, mais elles révèlent en réalité la maîtrise remarquable d’un artiste qui avait su redéfinir ce que pouvait être un comic book mainstream moderne, avec une vraie identité graphique. Parmi les autres artistes au menu, on peut citer Howard Porter, Paco Medina ou Paul Smith, mais c’est bien ce duo Waid/Wieringo qui donne sa densité et son rythme à l’ensemble. Ces deux albums très riches forment un récit mouvementé et jamais ennuyeux, qui permet à la fois de saisir tout ce qui fait la particularité du quatuor et de vibrer avec quelques-unes de leurs aventures les plus rocambolesques et tragiques, sans jamais sombrer dans la sinistrose. Toujours plane cette touche de légèreté bienvenue, qui a fait des Quatre Fantastiques l’un des comic books les plus optimistes de l’histoire du genre. Une famille accueillante, toujours prête à vous tendre les bras.



UniversComics, c'est une communauté qui vous attend ici :


www.facebook.com/universcomics



Et la chaîne Youtube !

 

BLOOD HUNT (1/3) : LES VAMPIRES ONT LES CROCS CHEZ MARVEL


 Par "event", le lecteur de comics américains désigne ces grands événements qui bouleversent l'ensemble de l'univers d'une maison d'édition, mobilisant une multitude de personnages et de séries. Chez Marvel, cette pratique est devenue quasi systématique ces quinze dernières années. Il faut bien le reconnaître : si certains de ces récits s'avèrent réussis et laissent des traces durables dans la vie de nos super-héros, d'autres, hélas, se révèlent aussi éphémères et inconsistants que des bulles de savon prêtes à éclater. La bonne nouvelle, c'est que Blood Hunt, une histoire de vampires comme son titre le laisse présager, figure parmi les récits les plus captivants de ces dernières années. Comme annoncé, il est question de vampires et, qui dit vampires, dit forcément Dracula. Cependant, cette fois-ci, le célèbre seigneur des ténèbres ne joue pas le rôle du grand méchant assoiffé de conquête planétaire. Au contraire, il devient l'un des derniers recours sur lequel les justiciers peuvent s'appuyer pour affronter une menace bien plus terrible. Celle-ci émane d’un visage pourtant familier, habituellement l’ennemi le plus acharné des vampires. Tout commence lorsqu’un phénomène étrange frappe les personnages qui puisent dans la Force Noire : ils explosent littéralement, devenant des sortes de nexus déversant une noirceur indicible dans notre dimension. Cette obscurité est si intense qu’elle finit par masquer le soleil derrière une couche opaque et impénétrable. Et, comme chacun le sait, lorsque le soleil disparaît, le terrain est idéal pour une déferlante de vampires. Les Avengers sont les premiers à subir les assauts de cette invasion. Face à une nouvelle équipe de super-vampires (les Sanguinaires), ils essuient une cuisante défaite : Thor, la Sorcière Rouge et Black Panther, pourtant parmi les plus puissants, se retrouvent littéralement laminés. Quant au Docteur Strange, sans dévoiler de détails, disons simplement que Blood Hunt ne manquera pas de laisser des séquelles majeures pour le Sorcier Suprême. Autre excellente nouvelle : les épisodes principaux de cet événement sont illustrés par Pepe Larraz, un dessinateur de génie dont les planches dynamiques et spectaculaires marquent les esprits à chaque fois. Au scénario, on retrouve Jed MacKay, qui a patiemment tissé les fils de cette intrigue ces derniers mois, notamment à travers la série Moon Knight, dont plusieurs protagonistes jouent ici un rôle clé.




Puisque j’évoquais le sort du Docteur Strange, l’une des victimes les plus marquantes de ce début de crossover, il convient de parler de la manière dont ces récits sont désormais publiés par Panini. Ces histoires paraissent sous la forme d’albums en softcover, avec trois sorties prévues jusqu’en mars de cette année. Cette structure est importante, car elle propose un contenu très varié : on y trouve bien sûr les épisodes de la série principale, mais également des récits annexes tirés de titres influencés par les événements du crossover. Cependant, la qualité de ces récits est inégale : certains personnages sont moins connus, et les équipes artistiques qui y participent ne parviennent pas toujours à maintenir le niveau général. Par exemple, Strange Academy met en scène de jeunes adolescents apprenant à maîtriser leurs pouvoirs magiques. Dans le contexte sombre et intense de Blood Hunt, ce ton léger et quelque peu infantile peut sembler hors de propos, voire dispensable. De même, dans la série régulière consacrée au Docteur Strange, le style graphique de Pascual Ferry peut surprendre après le travail minutieux et spectaculaire de Pepe Larraz, qui avait placé la barre très haut. En revanche, l’arrivée de Vincenzo Carratù, chargé des aventures de Dracula, est une excellente surprise. Dracula, personnage central dans l’économie du crossover, bénéficie du talent de ce dessinateur napolitain, qui s’impose comme une valeur montante de Marvel. Sur le plan narratif, Blood Hunt alterne entre le chaud et le froid. Le premier numéro est un véritable carnage, où les héros subissent des défaites cuisantes, mais dès le second, la situation évolue : les survivants trouvent un moyen de contre-attaquer, et un regain d’espoir s’installe parmi eux. Parmi les figures notables du récit, on retrouve un électron libre en la personne du Docteur Fatalis. Ce personnage, dictateur charismatique et calculateur, occupe un rôle clé dans l’intrigue. Ses actions et leur portée influenceront directement les événements à venir, et seront à l’origine du prochain grand crossover Marvel, attendu d'ici peu aux États-Unis et dont la France devrait découvrir les premiers chapitres fin 2025, compte tenu du décalage habituel. Blood Hunt repose sur un ressort dramatique classique : un monde au bord de la destruction face à une invasion presque impossible à stopper. Comme souvent, les pertes seront nombreuses, mais elles s’accompagneront de résurrections et de révélations. Et, fidèle à la tradition Marvel, chaque conclusion ne sera qu’un point de départ pour de nouvelles aventures. Sur le plan artistique et narratif, si l’ensemble n’est pas exempt de défauts, il reste bien supérieur à d’autres sagas que nous avons pu voir ces temps derniers. En somme, Blood Hunt mérite qu’on s’y attarde, et pourrait bien convaincre les amateurs de carnages du genre.


La communauté comics BD de référence sur Facebook :

FANTASTIC FOUR L'HISTOIRE D'UNE VIE : OBSESSION FANTASTIQUE


 L'histoire d'une vie, c'est Spider-Man qui en avait inauguré le concept. Qui consiste à raconter l'évolution d'un ou plusieurs personnages de l'univers Marvel à travers les décennies, tandis qu'il est réellement affecté par le passage du temps, c'est-à-dire la vieillesse, les drames, et un univers qui change au point de devenir petit à petit hostile ou méconnaissable. Bien entendu, cette aventure narrative n'a de sens que si jamais les éléments les plus significatifs de ce personnage sont maintenus en place. Ainsi, avec les Quatre Fantastiques aujourd'hui, nous allons retrouver le Docteur Fatalis, Galactus, le Silver Surfer, ou des ennemis comme le Penseur fou, sans oublier des faits comme le mariage de Ben et Alicia et la naissance de Franklin Richards. Mais tout ceci est amené différemment. Tout d'abord, la manière dont se forment l'équipe n'est pas tout à fait la même, tout en restant assez identique. Ensuite, le Docteur Fatalis n'est pas un collègue d'université de Reed Richards, mais un scientifique, tout comme lui, qui va l'aider dans ses travaux pour contrer la venue prochaine de Galactus, avant de déraper et d'utiliser ses talents pour asseoir une forme de domination mondiale, qui est selon lui la seule façon d'unir la planète et d'affronter ce qui va venir. Galactus, parlons-en... C'est une véritable obsession pour Richards, c'est-à-dire Mister Fantastic. Il est entré en contact télépathique avec l'alien et il sait que le dévoreur de planète va venir tôt ou tard boulotter la terre. Il a beau avertir les autorités internationales, personne ne semble prendre la menace au sérieux. Du reste, c'est tout à fait crédible quand on voit qu'aujourd'hui le climat est déréglé et que tout le monde sait que nous allons affronter une crise majeure, sans pour autant que nous ayons l'air de nous en émouvoir réellement (je parle bien sûr des responsables politiques). La venue de Galactus, qui peut advenir dans 5, 10, ou 30 ans est une telle obsession pour Reed qu'elle finit par provoquer le délitement de sa vie sentimentale et personnelle. L'histoire d'une vie tourne donc à l'histoire d'un gâchis, à tout point de vue. 




Il est intéressant de noter que la fin de cet album est beaucoup plus réussie que le début. La difficulté pour Mark Russell était d'écrire quelque chose d'autre, de s'éloigner du canon établi, sans décevoir les fans tatillons. La manière dont se déroule la rencontre du quatuor, son premier voyage dans l'espace, la découverte des pouvoirs, tout ceci est semblable et en même temps réellement différent de ce qu'ont raconté Stan Lee et Jack Kirby. Le rapport entre Reed Richards et Ben Grimm est vraiment explosif car ce dernier n'accepte pas la manière dont il a été utilisé, ce qui a littéralement détruit sa vie personnelle. La Femme Inivisible l'est à tout point de vue, comme d'ailleurs n'importe femme dans la societé des années 1960 ou 1970. L'obsession de Richards finit par lui coûter son épouse, et si dans les comics traditionnels le flirt de Susan avec Namor n'est jamais poussé très loin, ici il va en être bien différemment. La famille "fantastique" va aussi connaître un terrible drame et c'est finalement avec le temps qu'elle pourra se recomposer, ou même pour être plus précis, enfin être pleinement composée. Du coup, plus les enjeux s'élèvent, plus la tension grimpe, plus les Quatre Fantastiques méritent enfin cette appellation qu'on leur prête souvent, c'est-à-dire de la plus célèbre et formidable famille Marvel. Les deux dernières décennies, pour simplifier les deux derniers épisodes, sont vraiment poignantes; le temps a fait son effet, les FF sont enfin devenus ce qu'ils devaient être, et pour autant le moment est arrivé d'affronter enfin la grande menace pour laquelle ils semblent s'être réunis depuis le départ. Une autre excellente surprise de l'album est la qualité du dessin de Sean Izaakse. Il est particulièrement efficace d'un bout à l'autre, ajoute une touche de modernité à ses planches tout en respectant le traditionnel Marvel style. Ses personnages sont tous très bien dessinés et il infuse de la conviction et du détail dans ces six numéros, pour en faire quelque chose d'esthétiquement réussi. Si les premières pages pouvaient nous faire redouter une saga qui a tendance à s'éloigner de son sujet, en réalité L'histoire d'une vie nous semble aboutie et vraiment pertinente car elle parvient à rétablir en cours de route  la situation, pour déboucher sur ce que nous attendions, c'est-à-dire un autre regard fascinant sur la longue et prolifique carrière des Fantastiques.  Après Spider-Man, une autre bonne surprise à classer au rayon de ces hommages vibrants à un univers narratif entré dans la légende.



Et si vous souhaitez nous soutenir, rendez-vous sur la page


FANTASTIC FOUR DE JOHN BYRNE OMNIBUS : FANTASTIC 80s CHEZ PANINI




 Fantastic Four! Une famille, une légende, un des titres emblématiques de l'univers Marvel, qui évoque tout de suite la grande époque de Stan Lee et Jack Kirby, des pionniers du super héroïsme tel que nous l'aimons. Mais quand on parle des Fantastiques, il y a d'autres grandes épopées à découvrir, si on veut passer des heures de lecture inoubliables avec le quatuor le plus célèbre de la bande dessinée américaine. Il y a donc une autre période dans l'histoire de la famille Richards qui est considérée comme essentielle, celle de John Byrne. Panini Comics publie un Omnibus très attendu, qui comprend non seulement les premiers épisodes du run des années 80 de Byrne, mais aussi d'autres tirés des années précédentes. Oui, parce que le grand John a tout d'abord exécuté le dessin des autres (Marv Wolfman surtout) avant de prendre seul les commandes du vaisseau. Le volume s'ouvre ainsi sur les #61-62 de Marvel Team-Up, un mensuel dédié aux aventures de Spider-Man, en compagnie d'un invité de passage. Écrit par le légendaire Chris Claremont, avec qui Byrne a travaillé (je ne vous apprend rien...) sur Uncanny X-Men, il est centré sur le Tisseur de toile qui combat le terrifiant Super Skrull, aidé d'abord par la torche humaine, puis par Miss Marvel. Des histoires amusantes, voire agréables, où lecteur peut admirer ce que le dessinateur peut faire avec Johnny Storm, une sorte d'apéritif avant le grand repas qui va suivre. Arrive donc la période Wolfman, qui est clairement un cycle d'épisodes à vocation cosmique. Les grands personnages qui traversent ces pages sont ceux qu'on peut côtoyer quand on s'embarque pour les étoiles. Galactus, bien entendu, mais aussi Terrax, ou encore Blastaar. Point d'orgue de ces numéros, le vieillissement accéléré des Fantastiques (sauf La Torche) qui deviennent des vieillards décrépis, placés dans des caissons de survie. Et puis finalement la jeunesse revient, et le quatuor est plus bondissant que jamais, pour d'autres aventures. Qui seront cette fois l'apanage du grand Byrne, en solitaire. Byrne, qui a un don inné pour raconter des histoires simples, alliant super héroïsme classique et attention aux dynamiques personnelles des personnages. Les grandes lignes de la narration sont toujours entrecoupées de micro événements, de pistes qui n'attendent qu'à être explorées ou approfondies, et la richesse de la prestation se dévoile sur la distance. 




Les premiers épisodes de Byrne sont intéressants, mais ils manquent encore d'ambition, et ne sont que le tour de chauffe avant ce qui va suivre; On peut y retrouver des ennemis récurrents, comme l'alchimiste Diablo, ou des bandits plus classiques, comme Hammerhead. Le souffle épique gagne du terrain lorsque Ego, la Planète vivante, fait son apparition, mais surtout avec le #236, à l'occasion du vingtième anniversaire des Fantastiques. Reed et les siens sont enfermés dans une cité miniature "sous cloche" où ils vivent un quotidien parallèle, loin de celui réel où ils sont des super-héros. C'est Fatalis qui les a piégés et installés dans cette parodie d'existence. Liddleville a été "édifiée" uniquement pour satisfaire les machinations du dictateur de la Latvérie, et c'est une trouvaille très agréable, qui va être reprise plusieurs fois dans les comics, notamment dans un arc narratif du Punisher, qui va vivre plus tard le même type de (més)aventure. L'aspect plus "humain" n'est pas en reste, puisque Reed Richards continue de tenter de trouver une solution au problème de la métamorphose de Ben Grimm. La création des Fantastiques, c'est en grande partie sa responsabilité, et si son meilleur ami est devenu une chose en pierre, il n'a de cesse de mettre au point une technique pour lui rendre son corps d'autrefois. Une tentative qui va avoir des effets néfastes, amenant une régression spectaculaire et horrible chez l'infortuné compagnon. Il est aussi question de Frankie Raye, une des nombreuses compagnes de la Torche, qui vit un véritable cauchemar : voilà qu'elle a la capacité de prendre feu, et qu'une sorte de pellicule enveloppe son épiderme. Voici donc venir Nova, peut-être la compagne idéale pour Johnny, si ce n'est qu'un destin plus grand, dans les étoiles, semble l'attendre. Et c'est des étoiles que vient le grand danger; le retour de Galactus n'est jamais une bonne chose, et cette fois encore il va falloir que les FF trouvent un stratagème pour empêcher le géant de bouloter notre planète, faute de quoi il ne restera rien à écrire et Byrne sera déjà au chômage... Le tout avec cette touche plastique ultra reconnaissable, ce trait souple et soigné, qui est certes desservi par une mise en couleurs assez criarde, le papier brillant n'arrangeant pas les affaires de l'ensemble. Si vous ne souhaitez pas investir dans cette omnibus (erreur!) vous pouvez fouiner dans les brocantes à la recherche de vieux numéros de Nova, chez Lug. Mais vous aurez des trous dans votre collection, et des pages en petit format qui ne rendent pas justice au contenu de ces épisodes. Un bon conseil, donc, investissez vite avant que le tirage soit épuisé. 



FANTASTIC FOUR TOME 3 : LE HERAUT DE FATALIS

Puisque c'est aussi à l'étoffe des ennemis qu'on reconnait la grandeur des héros, il est nécessaire que les Fantastic Four se coltinent ce bon vieux Fatalis, quel que soit l'auteur qui tient les commandes de la série. Dan Slott ne fait pas exception. C'est lui qui écrit le mensuel actuel, après une longue période de disette où le quatuor avait quitté la scène. Les débuts ne furent pas si pyrotechniques que cela, entre épisodes un peu tristounets permettant de réintroduire les personnages dans l'univers Marvel (mais sans brio), et un mariage entre Ben Grimm et Alicia Masters, qui peut ravir les nostalgiques mais laisser totalement indifférents les autres. Le second véritable arc narratif place enfin la barre plus haut, et utilise notre dictateur préféré pour corser les enjeux. Doom, c'est la face cachée des Fantastiques. Là où ils font de la famille une force motrice, Victor est muré dans une solitude atavique. Les FF sont remplis d'espoir, d'amour, Fatalis est un triste sire débordant de haine. La science est porteuse de progrès, de lendemains qui chantent, pour les Richards, elle n'est que prétexte à dominer et détruire, pour leur némesis. Bref, ils ont peu de points en commun, mais sont indispensables les uns aux autres.
Si on retrouve la Latvérie, c'est aussi à cause d'une nouvelle venue, Victoire, que Fatalis a doté de pouvoirs cosmiques pour défendre sa patrie. Et surtout pour en user afin d'arriver à ses propres buts. Pour le coup, il voit gros, très gros, puisque son plan consiste à faire venir Galactus en personne sur Terre. En général, quand ce dernier débarque, c'est pour tenter de se remplir la panse, et de faire des planètes qui croisent son chemin une sorte de goûter appétissant. Pour autant, rappelons-le, Galactus a dans le passé formulé une promesse, celle de ne plus jamais essayer de se rassasier avec la Terre. Von Doom, lui, n'a rien promis du tout, et certainement pas de ne pas essayer d'utiliser le gigantesque alien pour en faire une invraisemblable batterie énergétique!  




Les Fantastiques croient bien faire. Galactus en Latvérie, ça ne promet en effet rien de bon. Mais s'agissant de la violation du territoire d'un état souverain, Fatalis a donc de bonnes raison pour exercer son courroux. Sauf que sa folie l'amène à attaquer ses ennemis en les réduisant à l'impuissance d'ingénieuse façon, avec notamment un Reed Richards congelé et étiré à la limite de ses facultés, qui fait froid dans le dos (sans jeu de mot). Mais s'il y a un membre qu'il ne faut pas sous-estimer, c'est Susan, l'épouse, qui trouve un stratagemme facétieux pour ridiculiser Doom... Bref il s'en passe, avec cette pointe d'humour irrévérencieuse signée Dan Slott, qui démontre bien que nous sommes en 2020, et plus à l'ère des affrontements dramatiques dans la sinistrose. Coté dessin Aaron Kuder et Paco Medina dans un style différent, mais avec un résultats invariablement correct et agréable à regarder, sont les artistes en charge de la partie graphique. Rien d'inoubliable sur cet aspect également, mais incontestablement, la série commence à trouver un rythme de croisière intéressant, en se replongeant dans ce qui constitue son adn, ses habitudes décennales. De quoi convaincre une bonne majorité de lecteurs de poursuivre l'aventure. 



Achetez cet album chez Panini Comics


Suivez-nous chaque jour sur Facebook

DOCTOR DOOM #1 #2 : LE DICTATEUR EN SOLO AVEC CANTWELL ET LARROCCA

Rien de plus charismatique qu'un grand méchant qui parfois l'est un peu moins, et dont les motivations sont teintées d'une étrange forme de noblesse, et couvertes par un voile tragique. Alors bienvenue en Latvérie, contrée imaginaire du bloc de l'est, royaume d'un certain Victor Von Doom, le dictateur local. Derrière un sinistre masque de fer (il est défiguré) et doté d'une cape et d'une armure au style gotico-médiéval, le bonhomme a pour principal passe-temps la conquête du pouvoir, et l'envie de se débarrasser de ses ennemis et rivaux de toujours, les Fantastic Four. Sauf que ces dernières années les choses ont bien changé, et c'est un Fatalis (pardon, Doom!) 2.0 qui est désormais le héros de sa propre série, écrite par Christopher Cantwell. 
Doom n'est pas du genre à avoir des faiblesses, mais il reste toutefois un être intimement tourmenté, d'autant plus qu'il a parfois des visions d'un futur radieux, où son existence aurait connue une évolution pacifique et familiale. Tout ceci le perturbe, et son air bougon finit par l'emporter, quand le monde communie dans la liesse générale : une sorte de trou noir artificiel a été conçu sur la Lune, pour s'attaquer au problème de la pollution de notre planète. Bref on y jettera tout et n'importe quoi, et le fonds de l'air en sera plus sain. Victor, tel un Nicolas Hulot à l'énième puissance, est de son coté persuadé que sur le moyen long terme, cette idée engendrera une catastrophe invraisemblable. Mais comme il est la seule voix dissidente, et que c'est un dictateur guère fréquentable, son opinion compte autant que celle d'un opposant à Emmanuel Macron au moment de voter dans l'assemblée. Et bien évidemment, le présage va devenir réalité, mais pas forcément de la manière dont on pourrait s'y attendre. Et là la série devient vraiment palpitante. 




En guest star dans ces pages, nous trouvons aussi Kang (une autre version du même personnage, en fait) qui va avoir une importance réelle pour Fatalis, dans le second numéro. Et surtout, nous avons un dictateur qui n'est pas aussi intouchable que nous le connaissons. Face aux événements qui s'enchaînent et qu'il ne maîtrise pas, devant la pression des gouvernements du monde entier, qui cible en lui l'ennemi à abattre du moment, Victor Von Doom en devient presque fragile, et montre toutes ses failles. En fait, dès lors qu'il sort de sa coquille, de son domaine (de son armure, au sens propre, à un moment) nous avons un personnage qui redevient humain, avec ce que cela implique comme problématique évidente. Le second numéro est haletant en ce sens, car il place Doom dans une position presque inédite, et se termine par un coup de théâtre choquant, qu'on ne voit pas venir. Tout ceci est illustré par Salvador Larroca, qui épure et clarifie son style, revenant lorgner vers la bonne époque, celle où il était un des artistes les plus appréciés des lecteurs. Sans esbroufe et avec concision, il propose un Doom qui renoue avec un classicisme bienvenu, et contribue à donner envie de lire ce titre, qui colle bien à l'actualité, et emmène son "héros" vers des territoires inconnus et périlleux. 



Redécouvrez un grand classique en "Marvel Epic Collection"
Doom, Iron Man, et Merlin. 


Suivez UniversComics sur Facebook. Likez la page

INFAMOUS IRON MAN : FATALIS SE GLISSE DANS L'ARMURE

Soyons sérieux un instant : est-il vraiment envisageable que Victor Von Doom puisse s'amender, et qu'au terme des Secret Wars il soit devenu quelqu'un d'autre, désireux de se racheter une conduite, au point de pouvoir prétendre légitimement au statut de héros, et de se glisser dans l'armure d'Iron Man? Chacun peut avoir son idée sur le sujet, bien sûr, mais il convient de se poser la question des motivations de l'ancien dictateur, de ce qui peut pousser un type aussi riche et aussi puissant à continuer de briguer et tramer contre ses pairs. Que veut et que vaut-il réellement? Une scène extraite du passé récent, avec the Hood en élément déclencheur, permet d'aborder brièvement cette question. Tout comme elle sert de révélateur sur un des grands moments fondateurs de la carrière de Fatalis : la libération de sa propre mère, dont l'âme était détenue par un démon mineur. A sa première publication, un gros problème s'est posé pour cette série signée Bendis, le fait qu'elle soit consécutive à la fin de Civil War II, et que du coup elle portait en son sein un énorme spoiler quand au destin d'un des principaux héros impliqués dans cette saga. 
Infamous Iron Man est au fond un comic-book plus introspectif et psychologique qu'autre chose. On observe avec fascination, on veut comprendre, et certains points échappent à la logique. Pourquoi cette intérêt pour Stark et sa technologie? La rédemption entamée est-elle un vaste bluff qui sert un dessein plus grand et énigmatique? L'absence de Reed Richards laisse t-elle un vide si grand que Doom en perd ses motivations à faire le mal? Ou est-il poussé à semer le bien, comme plus grand esprit de la planète, désormais? 

Une scène en ouverture avec Maria Hill et Diablo se révèle être assez savoureuse en terme d'écriture, d'humour, de justesse. On apprécie ce Bendis là, quand les dialogues sont efficaces et font mouches, quand on a l'impression d'avoir sous les yeux la version papier d'un épisode d'une bonne série télévisée. Et puis Alex Maleev reste un artiste qui sait régaler, pour peu qu'on adhère à son style, ses ambiances sombres et poisseuses. C'est toujours du grand art. Nous avons aussi les soubresauts des Secret Wars sur un Fatalis marqué à jamais, et les vrais liens qui unissent Victor et Reed Richard, comme en témoigne une conversation avec Ben Grimm, assez juste et touchante.
Infamous Iron Man réussit le tour de force de proposer un récit en ton mineur, mais sincère et humain. Une chose improbable voire absurde (le rachat de Doom, après des années au dictateur) mais pour autant fascinante et intrigante sur l'instant. Un album qu'on peut adorer ou détester, probablement aussi si vous êtes ouvert d'esprit aux comics moderne, ou pour vous Marvel s'est arrêté à la fin du XX° siècle. 



MARVEL DELUXE : DOOMWAR (LA GUERRE DE FATALIS)

J'en ai vu certains un peu perplexe, à l'annonce de la sortie, début novembre, de Doomwar en Marvel Deluxe. Il est clair que cette mini série a quitté l'orbite des souvenirs de plus d'un lecteur. Comme on est du genre sympas (en général) on vous rafraîchit la mémoire, avant de décider si ça vaut un achat, ou pas.

Rien de va plus au Wakanda, royaume africain fictif, qui doit son immense fortune à sa haute technologie, et surtout à ses mines de vibranium, un métal précieux et fort utile pour l'armement et l'industrie lourde. La Panthère Noire, qui en était le souverain jusque là, a été défait et grièvement blessé par Fatalis, et même s'il s'est depuis remis de cet assaut, son pays est plongé dans le marasme. Sa soeur, Shuri, a assuré la régence et a endossé à son tour le costume de la Panthère. Mais n'a pu empêcher un coup d'état fomenté par la faction des rebelles intégristes Desturi. Ces derniers ont capturé puis sommairement condamné à mort Tornade, l'épouse de T'challa, qui a décidé de demander de l'aide aux X-men, le groupe de mutants auquel appartient toujours Ororo. Mais c'est encore et toujours Fatalis qui est à la source du conflit : c'est lui qui manipule tout le monde, y compris les Desturi, pour mettre enfin la main sur toute la réserve de vibranium rafiné que contient la chambre forte du palais royal. La Panthère a beau avoir prévu un système de sécurité des plus complexes et sophistiqués, le souverain de Latvérie a plus d'un tour dans son sac, et ses motivations, bien qu'entâchées de méthodes expéditives et meurtrières, semblent même louables sur le fond. Il n'aspire qu'à la paix universelle et la fin de tous les conflits sur Terre. Une Terre à sa botte, cela va de soi. 

Jonathan Mabery est un scénariste qui me semble des plus prometteurs. Ceci étant dit, l'arrêt du titre "Black Panther" avait fini, à un moment donné, par lui couper l'herbe sous le pied. Fort heureusement, ses projets pour le personnage n'ont pas été jeté aux orties, et Marvel lui a donné le feu vert pour cette mini série en 6 parties, cette "Doomwar", ou guerre de Fatalis en VF, qui réunit dans un même effort le Wakanda et ses héros, les X-men, les Quatre Fantastiques, et bien sur Victor Von Doom. Scot Eaton est plutôt rassurant aux dessins, bien loin de ses débuts brouillons et caricaturaux, tels que je me les remémore sur Silver Surfer, dans les années 90. L'ambiance est à la géo politique mâtinée d'ésotérisme, pour un conflit aussi bref que nerveux. Dans les deux derniers épisodes, Deadpool est aussi de la partie. A l'instar de Wolverine, Wade Wilson est omniprésent et pointe le bout de son facteur auto guérissant dans n'importe quel titre, pourvu qu'il contribue à le faire vendre. Ici il participe au contraste saisissant, entre son humour décalé et sa verve insouciante, et la froideur machiavélique d'un Fatalis qui aime s'entendre parler. Seul petit point négatif : lorsque Fatalis accède au contrôle complet de toutes les créations basées sur le vibranium de la planète, nous aurions souhaiter en savoir plus, voire même constater certaines répercussions dans d'autres titres Marvel. Mais sans pour autant tomber dans un énième crossover qui n'en finit pas, pour ne pas dire grand chose au final. Probablement est-ce donc mieux ainsi, que Maberry ait pu développer seul sa saga, pour la conclure selon ses plans initiaux, sans la diluer dans d'insipides tie-in. Sans être indispensable, voici tout de même un récit qui mériterait donc d'être relu, ou redécouvert.


Venez parler comics avec nous 24h/24 sur

FANTASTIC FOUR #1 : LES F4 SONT (PRESQUE) DE RETOUR AVEC DAN SLOTT

Les Quatre Fantastiques sont de retour après un intermède de 2 ans, durant lesquels il avaient disparu de la scène. Le plus drôle c'est que la plupart de ceux qui regrettaient cette absence n'achetaient plus le magazine, qui plafonnait à 30 000 copies vendues chaque mois. Mais le manque a fini par l'emporter, et la hype est indéniable, il s'agit là de la sortie la plus importante de l'été chez Marvel. 
L'histoire commence comme une sorte de prolongement à Marvel two-in-one; les époux Richards et leurs enfants sont toujours considérés comme morts et disparus, et ce sont Ben Grimm et Johnny Storm que nous suivons au quotidien, entre une balade romantique dans New York, et un match de baseball. Si La Chose s'est résigné à accepter le tragique destin de ses compagnons, Johnny lui veut absolument garder la flamme (jeu de mot) quitte à aller au devant d'une grosse désillusion. Ce premier numéro joue plus sur l'absence que sur le retour, on parle beaucoup des Fantastic Four, mais ils ne sont pas là, et ils ne seront d'ailleurs pas réunis ce mois-ci! Vous avez tellement attendu que vous pouvez bien patienter encore 30 jours. 
Dan Slott propose des débuts chargés en promesses, qui se concentrent avant tout sur le côté émouvant, les sentiments, l'humain, qui subsistent après que les plus grands héros de la terre se soit effacés. Le style de Sara Pichelli est simple, direct, sans fioritures, est convient très bien aux expressions faciales, aux attitudes des deux membres "survivants". Il y a du positif dans ses planches, dans les couleurs de Marte Garcia. Il y en a beaucoup moins dans la backup story consacrée à Fatalis, qui est de retour en Latvérie. Marche arrière toute pour le dictateur, qui a cessé de jouer les héros, et bien entendu se retrouve encore horriblement défiguré . Le style de Simone Bianchi, beaucoup plus torturé et inquiétant, colle aux personnages, alors que les couleurs de Marco Russo insufflent encore davantage dans ces pages un climat de pression et de danger imminent, dans un état ravagé, comme le corps qui pourrait le diriger une fois encore. C'est au passage le premier vrai travail chez Marvel pour le jeune protégé de Simone, et on lui souhaite une brillante carrière, tant nous suivons avec intérêt et affection son parcours depuis quelques années. Voilà donc, les Fantastiques sont de retour, et le plus amusant là-dedans c'est qu'ils le sont sans y être. Que nous n'avons rien lu d'explosif, de bouleversant, de déterminant pour la carrière du quatuor, car Slott prend son temps, pour un départ en sourdine, qui pourtant donne la banane! 


Likez la page UniversComics, rendez-vous sur Facebook



LA MORT DE BEN GRIMM - R.I.P THE THING (ALMOST DEAD)

(Almost) Dead. C'est la rubrique (irrégulière) qui revient sur le trépas des plus grands héros des comics, et démontre combien finalement la mort se soigne très bien, avec le bon traitement.

Ben Grimm is dead. La chose. Ce bon vieux Ben. Et pourtant vous l'avez vu en pleine forme dans Marvel Two-In-One pas plus tard que mercredi dernier (ceux qui lisent en Vo). Quelque chose cloche, non? Remontons le temps jusqu'en 2004. C'est alors Mark Waid qui écrit la série Fantastic Four, et les dessins sont de Mike Wieringo, et Howard Porter. Les FF connaissent des drames terribles, à cause de ce qui ressemble bien (sur le moment...) à l'affrontement définitif avec Fatalis. Ce dernier a enlevé Franklin Richards, et le garçon doit séjourner quelque temps en enfer! Doom s'empare aussi de l'esprit de la toute petite Valeria, dont il a permis la naissance grâce à sa technologie, et pousse les Fantastiques dans leurs retranchements. Reed finira par triompher de son ennemi, le condamner à son tour aux enfers, non sans être défiguré lui aussi, cruelle symétrie. Pour se venger, il s'en va occuper le Château de Fatalis en Latvérie, qu'il libère du joug et des souvenirs du dictateur. Toutefois, les Nations Unies s'insurgent, les pays voisins attaquent, et Reed choisit en définitive de vivre reclus à jamais dans une dimension de poche, où il pourra cohabiter avec son grand ennemi, devenant son éternel geôlier. Sauf que celui-ci le trompe une fois encore, que les autres Fantastiques arrivent maladroitement à la rescousse, et que Fatalis s'empare de l'esprit de Ben Grimm, menaçant de briser le corps de Johhny Storm avec ses grosses paluches de brique. Pas le choix, en dernier ressort, Reed abat une Chose possédée, et les Fantastiques sont anéantis, à jamais (rires).

Causes de la mort? Rayon de plasma à haute intensité, en pleine poitrine, à bout portant. Reed tente de le ranimer une heure durant, et on observe un trou béant là où s'est produit l'impact. Repose en paix, Ben. Enterrement, testament, les larmes, la culpabilité, les FF qui se séparent. Bref, la Chose est morte, vraiment morte, ce n'est pas juste une grippe ou la varicelle. Sauf qu'un jour... Reed téléphone à sa femme, partie se reposer chez ses parents. Il lui annonce qu'il va ramener Ben! Carrément. Logique, quand vous perdez un proche, il suffit de repérer où s'en est allée son âme, d'aller la chercher, de la replacer dans un corps conservé en parfait état (et qui possède toujours un "résidu psychique", et ne me demandez surtout pas pourquoi ni ce que c'est...). Quitte à inventer, en suivant les plans de Fatalis, une machine à se téléporter dans l'au-delà, paradis comme enfer. Mark Waid se lâche complètement. Autant jusque là son run m'avait semblé de grande qualité, plein d'idées chouettes et gonflées, autant là ça sent le dérapage les amis. 
Les FF vont dans l'au delà, des anges les repoussent, mais pour autant, rien ne les arrête. Et fatalement, ils finissent par tomber sur un Ben à forme humaine, qui leur explique que c'est bel et bien la fin de l'aventure pour lui, et qu'ils doivent l'accepter et se résigner. Mais les Fantastiques sont têtus, pas question de laisser leur ami en paix au Paradis (un peu égoïste comme manière de procéder, non?). Alors ils insistent, ils rusent, et au dernier moment Ben a des remords, se rappellent qu'en fait, si, la vie de famille a du bon, que la dynamique de groupe lui manque, que sans lui il n'existe plus rien. Changement d'avis, et convocation devant Dieu lui-même, pour un entretien décisif. Et là, roulement de tambours...



Dieu est Jack Kirby! Métaphysique appliqué au neuvième art, avec un dessinateur/créateur dans tous les sens du terme, qui finit par prendre ses outils, et "réparer" ce qui avait été défait durant le run de Waid. Cosmétique de l'extrême par un scénariste qui ose un des trucs les plus incroyables de l'histoire des comics américains. Une sorte de reboot esthétique, un pied de nez sidérant, qui renvoie les FF au statu-quo initial, par une intervention toute puissante, celle là même que l'artiste insuffla aux héros en leur donnant corps la première fois.
Ben Grimm, du coup, va beaucoup mieux. Ces épisodes vraiment déroutants et hors du commun ont été publié en France par Panini dans la défunte revue Marvel Legends. 



Suivez-nous aussi chaque jour sur Facebook
Et vous aurez le meilleur de Marvel Comics 24h/24

A lire aussi : 




SECRET WARS : LA SAGA EN UN SEUL VOLUME CHEZ PANINI COMICS. BILAN

Chez Panini Comics, l'heure est venue de dévorer les récentes Secret Wars d'une seule traite, dans un bel album librairie. C'est aussi l'opportunité de dresser un rapide bilan de cette saga, qui allait bouleverser, dans l'intention, l'univers Marvel. Rappelez-vous ces teaser qui tombaient, avec le retour de toutes les grandes aventures de l'histoire marvélienne, et le lecteur lambda qui s'interrogeait, ne comprenait pas. Alors voilà, tout ceci est derrière nous, mais on y revient, encore. 
Avons-nous eu droit à une parenthèse surprenante et de qualité, ou juste à une opération commerciale de bas étage, qui se sera révélée au final décevante? La vérité est probablement cachée quelque part entre les deux. Je n'ai pu m'empêcher de louer l'idée au départ, surtout que certaines séries ressemblaient à des paris casse-gueule audacieux, qui méritaient d'être soulignés et supportés. Comment ne pas être étonné et admiratif devant le travail de Mike Del Mundo avec un titre aussi peu vendeur que Weirdworld, ou bien l'excellente revisitation du monde Marvel à la sauce Western proposée dans 1872? D'autres séries ont également été capables de placer la barre assez haute. Nous avons beaucoup apprécié la nouvelle mouture de Infinity Gauntlet; nous avons adoré la Civil War dessinée par Yu, et les aventures de la brigade des Thors ont été fichtrement bien menées. Ou bien soulignons l'humour sympathique présent dans le titre confié aux guerres très secrètes de Deadpool, où les dessins magnifiques de Andrea Sorrentino sur Old Man Logan. A côté de tout ceci nous avons tout de même eu entre les mains une bonne moitié de parution dont la qualité est fort discutable, voir véritablement passable ou mauvaise. Certaines déceptions viennent des attentes placées en des artistes de grande qualité, par exemple Renew your vows, avec Spider-Man et Adam Kubert, n'a pas été capable de correspondre à toutes nos espérances. Même chose pour les Guardians of Knowhere de Deodato Jr, qui ont été fort dispensables, où toutes les séries mutantes en règle générale, qui ne sont pas parvenues à tirer leurs épingles du jeu. Parfois le résultat était même à la limite du lisible, comme ce fut le cas avec les Ghost Racers, qui partait d'une bonne idée mais ont abouti à quelque chose de vraiment laid. Siege également m'a laissé complètement sur ma faim.

Il est louable que Panini ait décidé de tout publier en VF; s'il avait fallu faire le choix, les critères retenus auraient probablement fait crier au loup un grand nombre de lecteurs, et la plupart d'entre vous auraient été déçus, mais il faut aussi être honnête : connaissez-vous quelqu'un qui a acheté l'intégralité des mensuels Panini et les a tous lus avec un plaisir égal, ou tout du moins avec une véritable envie? Pour ma part je le répète, le pourcentage était d'environ 50/50, une moitié capable de vraiment me motiver, l'autre moitié à lire tout en bâillant ou en pensant que puisque j'avais investi quelques euros sur cet achat, autant le rentabiliser, quitte à s'en faire saigner les yeux. Né au départ comme un crossover cataclysmique qui devait bouleverser l'univers Marvel, Secret Wars se termine en fait de manière beaucoup plus intimiste, avec un final brillant et sensible, qui est aussi un hommage poignant aux Fantastic Four, qui nous quittent momentanément. Mais lorsque la trame principale adopte ce caractère personnel et introspectif, il est clair qu'il n'y a pas grand-chose à raconter à côté, lorsqu'il faut faire vivre plus de 40 autres mensuels, condamnés à être un simple exercice de style éphémère. La plupart des séries proposées par Marvel manquaient cruellement de caractère et d'ambition, et il aurait été souhaitable que les conséquences pour le nouvel univers Marvel soient beaucoup plus profondes et marquées. Au lieu de cela nous avons quelques nouveautés intéressantes, comme Miles Morales ou bien le vieux Logan qui s'insèrent dans la réalité unique, mais aussi une énorme majorité de trames potentielles ou de concepts fascinants qui sont passés à la trappe, et qui nous laisse en héritage un panorama all new all different qui ressemble quand même un poil trop à ce que l'on connaissait avant. Secret Wars méritait beaucoup mieux, aussi bien durant son déroulement qu'au niveau de ses ramifications. Gageons que ces prochaines années on s'en rappellera comme une excentricité parmi d'autres, à l'heure où les pseudo coups de théâtre et les relances velléitaires mais sans trop d'ambition se succèdent, à un rythme trop serré pour ne pas perdre en route les lecteurs les plus anciens ou exigeants. Je ne fais pas partie des pessimistes qui estiment que Marvel file droit dans le mur, loin de là, mais il est incontestable qu'il va falloir rendre à la Maison des idées une ligne directrice claire et, crédible au risque de mettre en danger des décennies de continuité, qui font tout le charme de nos super héros préférés. Vous avez dit Legacy?

Bon allez, reste mon dernier conseil : le dessin de Ribic est d'une beauté lumineuse, et la trame de Hickman tient la route, et fait de cet album, comprenant l'histoire principal, un investissement évident. Notre verdict? L'achat. 


Rejoignez nous ! La communauté FB www.facebook.com/universcomics

A lire aussi : 







TIME RUNS OUT TOME 4 : LA FIN DE TOUT POUR LES AVENGERS DE JONATHAN HICKMAN

L'heure est venue d'en finir et de faire tomber les derniers masques. C'est un peu cela, le constat qui domine dans ce "Time runs out" chapitre quatre. Le Docteur Strange en est le héros malgré lui. Il a beaucoup sacrifié pour accéder à un niveau de pouvoir jamais atteint, et percer les secrets de la fin de tout, qui menace inéluctablement la création. Avec les Prêtres Noirs à son service, Stephen Strange va enfin parvenir à se frayer un chemin jusqu'aux bibliothèques encore existantes, là où il va se retrouvé piégé et vaincu par des soeurs Noires. Le lecteur attendait ce moment, car cela faisait des mois qu'il tentait de percer l'identité secrète de Rabum Alal, qui semblait être le maître de la dernière chance, en coulisses. En fait, le mystère est éventé quand Strange se retrouve en présence de Fatalis. Ces deux-là se connaissent bien, et le dictateur de Latvérie n'est pas seulement un technicien et un politicien retors, c'est aussi un mage très porté sur le mysticisme, comme nous le rappelle l'album splendide (et présenté en format géant) qui associent les deux personnages, réédité par Panini le mois dernier. Pour une fois, l'humanité pourrait bien devoir une fière chandelle à Fatalis. Si d'habitude il est ce fou avide de pouvoir qui s'asseoit sur les libertés d'expression et individuelles, cette fois le voilà unique rempart contre ce qui va arriver, à savoir défier les Beyonders qui sont en train de précipiter la fin de tout. Les héros sont tous mobilisés, et prêts à se sacrifier sans arrière pensée, comme Thor et Hyperion, qui sont ensemble dans un dernier baroud d'honneur poignant, dont l'issue est forcément l'anéantissement. Reed Richards et sa science insondable a du prendre le maquis, alors que les Beyonders dcident d'en finir, une bonne fois pour toutes. C'est la fin les amis, la disparition de l'univers Marvel, des univers tout court. Une fois à court de temps, il ne reste... rien. 



Jonathan Hickman a accompli un boulot monstre tout au long de la période qualifiée de Marvel Now. Ce n'est plus un scénariste, c'est un architecte, et il a tout construit patiemment, des fondations aux dernières tuiles, dotant sa création de multiples tiroirs et rebondissements secondaires, pour obtenir une fresque de la démesure. Nous avons vraiment adoré son ambition, mais le prix à payer est un manque de rythme au format comic-book traditionnel, c'est à dire le fascicule mensuel. Hickman écrit toujours avec les idées larges, très larges, et il faut pouvoir porter un regard circulaire sur ses intentions pour comprendre en quoi on frôle au génie, comment il parvient à gérer un nombre impressionant de pièces sur l'échiquier. Jamais un scénariste n'avait poussé plus loin l'idée de la fin de tout. même Starlin avec le Thanos de la grande époque optait pour la sacrifice de la moitié des créatures du cosmos. Le Beyonder dans les premières guerres secrètes paraisait être un dieu capricieux, mais jamais aussi porté sur l'extermination de tout. Infinity, Annihilation, et autres épopées cosmiques, sont porteuses de catastrophes démesurées, mais pas de fin des univers, à travers les dimensions, les possibilités. Hickman lui casse tout. Le dessin est bon, mais varié, avec une série d'artistes qui se relaient aux commandes des deux séries Avengers et Illuminati. Bien sûr, sortent du lot Mike Deodato et son photo-réalisme adapté au super-héroïsme (un poil sombre, quand même, la mise en couleurs) Stefano Caselli (clair, très lisible) et Kev Walker, qui comparé aux deux premiers joue dans une division moindre. Les quatre tomes de Time Runs out d'une seule traite sont très efficaces, et ce qui se fait de plus chouette et définitif en matière d'apocalypse universelle. A relire au format album pour se faire une opinion globale. 


A lire aussi : 



INFAMOUS IRON MAN #1 : VICTOR VON DOOM ENDOSSE L'ARMURE

Soyons sérieux un instant : est-il vraiment envisageable que Victor Von Doom puisse s'amender, et qu'au terme des Secret Wars il soit devenu quelqu'un d'autre, désireux de se racheter une conduite, au point de pouvoir prétendre légitimement au statut de héros, et de se glisser dans l'armure d'Iron Man? Chacun peut avoir son idée sur le sujet, bien sûr, mais il convient de se poser la question des motivations de l'ancien dictateur, de ce qui peut pousser un type aussi riche et aussi puissant à continuer de briguer et tramer contre ses pairs. Que veut et que vaut-il réellement? Une scène extraite du passé récent, avec the Hood en élément déclencheur, permet d'aborder brièvement cette question. Tout comme elle sert de révélateur sur un des grands moments fondateurs de la carrière de Fatalis : la libération de sa propre mère, dont l'âme était détenue par un démon mineur. Gros problème de cette nouvelle série signée Bendis, le fait qu'elle soit consécutive à la fin de Civil War II, et que du coup elle porte en son sein un énorme spoiler quand au destin d'un des principaux héros impliqués dans cette saga. De plus, un simple raisonnement peut facilement vous laisser entendre ce qui a pu se passer, et vous ruiner la surprise (vous avez remarqué que Tony Stark laisse son armure entre les mains de Doom? A votre avis, c'est un choix où il n'est plus là pour s'opposer? En récompense écrivez à "Marvel spoiler" qui vous enverra une copie gratuite de ce premier numéro).
Infamous Iron Man est au fond un comic-book plus introspectif et psychologique qu'autre chose. On observe avec fascination, on veut comprendre, et certains points nous échappent encore. Pourquoi cette intérêt pour Stark et sa technologie? La rédemption entamée est-elle un vaste bluff qui sert un dessein plus grand et énigmatique? L'absence de Reed Richards laisse t-elle un vide si grand que Doom en perd ses motivations à faire le mal? Ou est-il poussé à semer le bien, comme plus grand esprit de la planète, désormais? Une scène avec Maria Hill et Diablo se révèle être assez savoureuse en terme d'écriture, d'humour, de justesse. On apprécie ce Bendis là, quand les dialogues sont efficaces et font mouches, quand on a l'impression d'avoir sous les yeux la version papier d'un épisode d'une bonne série télévisée. Et puis Alex Maleev reste un artiste qui sait régaler, pour peu qu'on adhère à son style, ses ambiances sombres et poisseuses.
Bref un premier numéro qui donne assurément envie d'aller plus loin, et de vérifier si toutes nos plus folles théories seront confirmées. Mais qui est publié trop tôt, et vient se heurter avec Civil War II et requiert un ordre de lecture précis et rigoureux, afin d'éviter de voir la surprise éventée. Encore que la couverture, et la connaissance de l'identité du protagoniste soient déjà suffisants en eux-mêmes. Marvel a si hâte de passer à la suite? 


A lire aussi : 



PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...