DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF MADNESS : CRITIQUE "ANTIPASTI"


 Voici venir le second grand moment capital de l'histoire du Marvel Cinematographic Universe. Bien entendu, j'exagère grandement. Pour être exact, disons qu'il s'agit de la seconde étape fondamentale; la première étant le film Avengers Endgame qui marquait la fin d'une époque, le couronnement de la grande menace qui pesait sur la tête de nos héros, c'est-à-dire Thanos. Dès lors, un chapitre était clos et il était possible d'en ouvrir un autre. C'est ainsi qu'il faut voir Doctor Strange, deuxième du nom. Les années ont commencé à s'accumuler, les invraisemblances également, et la nécessité de rafraîchir quelque peu le cast et l'échiquier font que le multivers constitue le meilleur outil à employer pour ouvrir de nouvelles pistes. Imaginez donc : vous êtes allés si loin et avez placé la barre si haut que désormais chacun de vos choix est prisonnier d'une forme de continuité cinématographique pesante, et se heurte aux dures lois de la physique et de la réalité. La bande dessinée et un long métrage, ce n'est pas la même chose. Dans le premier cas, tout est possible, il suffit d'avoir quelqu'un pour inventer une histoire et pour la dessiner; dans l'autre, il faut tenir compte du fait que les années passent pour les acteurs, c'est un univers plus réaliste, qui ne  peut s'émanciper totalement de toute idée de crédibilité temporelle. Alors, pour justifier ce qui ne peut pas l'être, et dans le même temps pour recoudre tous les déchirements, réparer les incompréhensions et invraisemblances, et raccrocher tous les wagons disséminés ça et là, le multivers est un couteau suisse bien pratique. Nous l'avons vu venir ces deux trois dernières années, il a été formalisé par la série Loki sur Disney plus, puis le dernier Spider-Man, et désormais il explose sous nos yeux ébahis, dans un feu d'artifice d'effets spéciaux et de bonds à travers les dimensions. Tout ceci ressemble autant à un pot pourri de tout ce qui a été fait auparavant qu'à une manière de remercier les fans qui ont eu la patience d'aller voir chaque film, jusqu'à ce climax. On aurait presque envie de dire que le scénario, l'histoire de ce film, n'est qu'un détail; c'est sa finalité qui compte. Le long-métrage s'ouvre avec un cauchemar du Docteur Strange, dans lequel il finit par trahir une adolescente du nom d'America Chavez, elle-même dotée de pouvoirs formidables, qui lui consentent de créer des portes ouvrant sur d'autres univers. Stephen Strange siphonne les pouvoirs d'America pour combattre une créature mystique ultra puissante, mais c'est un échec et il succombe dans cette tentative désespérée. À son réveil, le "vrai Strange" se rend au mariage de son ancienne petite amie, Christine, dans une scène douce amère où on comprend que de grands pouvoirs n'impliquent pas forcément un grand bonheur. Fort heureusement, une de ces habituelles scènes de chaos catastrophique en pleine ville le tire de sa torpeur et il se retrouve à combattre un monstre "oculaire" bien gélatineux, en compagnie de la même adolescente qu'il avait croisée dans ses songes. Car oui, en fait, ce n'était pas seulement un rêve mais une manière d'assister en spectateur à ce qui se produit dans d'autres univers. Rêver n'est pas inventer, mais une forme de voyeurisme multiversel. (à suivre)

(retrouvez la critique complète et notre dossier Comics, cinéma et séries dans le numéro du mois de juin d'UniversComics Le Mag', sortie prévue le 4 juin. 84 pages, gratuit)



LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : LE PETIT FRÈRE


 Dans le 128e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Le petit frère, album que l’on doit à Jean-Louis Tripp, édité chez Casterman. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- La sortie de l'album Carnets de campagne que l'on doit à Mathieu Sapin, Kokopello, Morgan Navarro, Louison, Dorothée de Monfreid et Lara et c'est co-édité chez Dargaud et au Seuil

- La sortie de l'album Chroniques décalées d'une famille ordinaire et vice-versa que l'on doit à Séverine Tales et aux éditions Payot Graphic

- La sortie de l'album Année zéro que l'on doit au scénario d'Ana Roy, au dessin de Mademoiselle Caroline et c'est édité chez Delcourt

- La sortie de Gertrude Stein et la génération perdue que l'on doit au scénario de Valentina Grande, au dessin d'Eva Rossetti et c'est édité au Seuil

- La sortie de l'album Orson Welles, l'inventeur de rêves scénarisé que l'on doit au scénario de Noël Simsolo, au dessin d'Alberto Locatelli et c'est édité chez Glénat

- La sortie en intégrale d'Une semaine sur deux, un album que l'on doit à Pacco et aux éditions Fluide glacial




 

 

LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...