SPIDER-MAN SEASON ONE : Séance de rabâchage

Vous connaissez quelqu'un, dans votre entourage, qui ignore tout des origines de Spider-Man? Entre les films au cinéma, les dessins animés et les comic-books (dernière en date la version Ultimates du héros), la genèse du tisseur de toile fait partie de l'imaginaire populaire. Season One n'est donc qu'une redite, une énième variation sur le thème, censée apporter une touche de fraîcheur et de modernité au mythe de Peter Parker. Tout y passe diligemment. L'adolescent chahuté en cours et assez peu sociable (même Flash Thompson est de la partie), l'expérience scientifique et la morsure de l'araignée radioactive, la découverte des pouvoirs à base de bonds sur les façades d'immeubles pour éviter une voiture, ou encore l'utilisation des nouveaux pouvoirs pour gagner un peu d'argent (ici dans une émission de tv, une sorte de late show) après s'être tricoté un joli costume trop grand. Le point focal de la prise de conscience de ses responsabilités, Parker le trouve là encore après la mort de son oncle Ben, assassiné par un malfrat qu'il aurait pu arrêter aux studios télévisés, s'il s'en était donné la peine. C'est donc presque un copier-coller total de ce que nous savons déjà tous qui nous est donné à lire par Cullen Bunn. Les petits détails sont tout au plus de l'ordre de l'anecdote, comme lorsque les lycéens s'envoient des sms ou des tweets, ou quand l'oncle Ben tente de convaincre Peter de l'accompagner pour prendre des photos du Vautour, qui plane sur la ville. Tout le reste n'est que vide et attente vaine d'une étincelle susceptible de justifier l'achat, pour le lecteur qui a déjà lu un tant soi peu les aventures de Spider-Man. Peine perdue, ce season one est calibré pour le novice pur, possiblement pas trop âgé. 


Il y a de plus une déficience grave dans ce season one : l'absence de ce petit coté soap opera qui rythmait le quotidien de Peter, dans les années lycée. Sans une présence féminine le renvoyant à ses propres échecs et incapacités, telle que Betty Brant ou Gwen Stacy, la vie du jeune homme perd une partie de son intérêt. Ici on croit percevoir l'ombre d'une possible histoire avec une journaliste du Bugle, chargée par J.J.Jameson de rédiger un réquisitoire à charge contre le tisseur. Mais en réalité, il ne se passe rien de bien folichon. Les combats aussi sont creux. Spidey doit affronter le Vautour, pour un premier vrai baptême super-héroïque. Mais comme le choc manque d'émotion et de pathos, on se contente de voir le vieux vilain filer une rouste à l'inexpérimenté Peter, avant que celui ne se rachète et comprenne qu'il a probablement un avenir dans ses beaux collants.
Neil Edwards, aux dessins, est propre et appliqué. Sans génie ni coup d'éclat, il se contente de garder une lisibilité évidente pour servir le récit de Bunn. Ni bon ni mauvais, ce season one est juste redondant, et absolument pas calibré pour le lecteur habitué. Un peu plus d'originalité dans les origines du héros n'aurait pas été de refus. 




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