Alex Ross aurait bien eu tort de ne pas donner suite à son chef d'oeuvre intemporel, Marvels (chroniqué ici). C'est donc en toute logique que quelques années plus tard, il propose Eye of the Camera, c'est à dire l'oeil de l'objectif en français. Ce qui pouvait être un gros one shot dans l'idée initiale (on le ressent à la manière dont démarre l'ensemble) se dévoile comme une mini série en six volets, qui reprend l'idée originelle de Marvels. On continue de suivre le journaliste Phil Sheldon, qui nous raconte à travers ses yeux et celui de son objectif photographique, l'essor des super héros Marvel, depuis leurs toutes premières apparitions. Un regard qui se veut moins enchanté et emporté que lors de la première fois. Ici, il est clair que ces héros en costumes bigarrés ne sont plus vus comme de petites "merveilles" qui font rêver, mais aussi comme les éléments indissolubles d'une équation portant au désastre. Ils inspirent tout autant la peur que le respect, la défiance que l'espoir. Les nuances de gris ont pris leurs quartiers, et le monde n'est plus aussi enchanté qu'on aurait pu le croire. De plus, ce constat est appliquable à la vie quotidienne du journaliste, qui aprend être atteint d'un cancer du poumon, et voit son existence basculer vers le drame. L'issue est fatale dans les six mois à un an, à moins de recourir à la chimiothérapie et aux rayons, ce qui n'est pas l'option retenue par le photographe. Sauf qu'on lui commissionne un dernier ouvrage, un recueil qui pourrait être la manière de montrer au monde ce que sont, qui sont vraiment ces héros et super vilains, des Fantastic Four à l'hystérie anti mutants. La vérité, et rien que la vérité, voilà une raison de s'accrocher à la vie, et de reprendre du servce, dans une société en mutation rapide et permanente, et où le microcosme super-héroïque n'en finit plus de s'étendre.
Roger Stern, pour sa part, est venu jouer le rôle de consultant avisé, de celui qui sait et reconnecte ensemble les pièces du puzzle de la tapisserie de la continuity. On l'imagine bien s'amuser avec Kurt Busiek, un autre de ces scénaristes historiens qui connaissent leur sujet sur le bout des doigts. Ici on assiste à nombre de héros qui chutent, avec un Captain America traître à la patrie, Iron Man qui assassine un haut dignitaire en direct, le procès de Hank Pym, et en contre partie, des vilains qui s'amendent, comme Galactus qui vole à notre secours, ou l'Homme Molécule, décisif contre les assauts du Beyonder. Qui a connu ces heures de gloire en aura un pincement au coeur, pour sûr, pour les autres, c'est une sacrée leçon d'histoire, et une sacrée bonne histoire!
Pour cette suite, plus de Alex Ross et son style photo réaliste impressionnant, mais place à un dessinateur inattendu à de telles hauteurs, un certain Jay Anacleto. Et là, c'est un vrai festival. Anacleto produit des planches plus "organiques", moins iconiques mais d'une minutie et d'une attention aux fonds de cases stupéfiantes. Tout est crédible, des costumes au matériel, qui évoluent au fil des ans (les costumes civils, mais aussi héroïques, notamment après les premières Guerres Secrètes), en passant par les expressions des personnages qui se tournent vers le lecteur, et dont on perçoit aisément la peine, la douleur, l'espoir. La moindre scénette est traitée comme une splash page décisive, et rien ne tombe jamais dans la facilité. C'est tout simplement beau, et constitue l'écrin que méritait cette mini série, très adulte et intelligente dans son propos, qui est aussi, n'en doutez pas, une réflexion sur la place et le rôle que jouent ces comics fantastiques au sein de notre vie à tous, et la manière dont ils ont évolué, puisqu'étant avant tout les fruits d'une société toujours plus prompte au cynisme et au désenchantement. Les super slips à hauteurs d'hommes, simplement un vrai récit qui parle d'Humanité, veuillez m'excusez pour la majuscule.
Roger Stern, pour sa part, est venu jouer le rôle de consultant avisé, de celui qui sait et reconnecte ensemble les pièces du puzzle de la tapisserie de la continuity. On l'imagine bien s'amuser avec Kurt Busiek, un autre de ces scénaristes historiens qui connaissent leur sujet sur le bout des doigts. Ici on assiste à nombre de héros qui chutent, avec un Captain America traître à la patrie, Iron Man qui assassine un haut dignitaire en direct, le procès de Hank Pym, et en contre partie, des vilains qui s'amendent, comme Galactus qui vole à notre secours, ou l'Homme Molécule, décisif contre les assauts du Beyonder. Qui a connu ces heures de gloire en aura un pincement au coeur, pour sûr, pour les autres, c'est une sacrée leçon d'histoire, et une sacrée bonne histoire!
Pour cette suite, plus de Alex Ross et son style photo réaliste impressionnant, mais place à un dessinateur inattendu à de telles hauteurs, un certain Jay Anacleto. Et là, c'est un vrai festival. Anacleto produit des planches plus "organiques", moins iconiques mais d'une minutie et d'une attention aux fonds de cases stupéfiantes. Tout est crédible, des costumes au matériel, qui évoluent au fil des ans (les costumes civils, mais aussi héroïques, notamment après les premières Guerres Secrètes), en passant par les expressions des personnages qui se tournent vers le lecteur, et dont on perçoit aisément la peine, la douleur, l'espoir. La moindre scénette est traitée comme une splash page décisive, et rien ne tombe jamais dans la facilité. C'est tout simplement beau, et constitue l'écrin que méritait cette mini série, très adulte et intelligente dans son propos, qui est aussi, n'en doutez pas, une réflexion sur la place et le rôle que jouent ces comics fantastiques au sein de notre vie à tous, et la manière dont ils ont évolué, puisqu'étant avant tout les fruits d'une société toujours plus prompte au cynisme et au désenchantement. Les super slips à hauteurs d'hommes, simplement un vrai récit qui parle d'Humanité, veuillez m'excusez pour la majuscule.
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