Si la seconde partie de Grounded avait été à la hauteur de la première, Mark Sable aurait probablement accouché d'un chef d'oeuvre. Mais ce n'est pas le cas, malheureusement. Toute la période de la prime enfance, la volonté d'avoir des pouvoirs, les tentatives ratées, tout cela est réjouissant, frais, truffé d'humour, sensible et bien écrit. L'entrée dans l'école pour jeunes surdoués est également bien vue, mais c'est une fois les étudiants mis en place, et menacés par des ennemis qui désirent atteindre les parents à travers la progéniture, que le récit devient trop confus et brouillon par moments. Sable veut poursuivre sur une voie ironique et drôle, avec de nombreux clins d'oeil aux comic-books que nous lisons chaque mois, mais la corde finit par s'user quelque peu alors que tout l'aspect action/suspens/aventure souffre d'un manque de clarté et d'enjeux véritables. Le dessinateur est Paul Azaceta, dont je ne rafole pas spécialement, pour être honnête. Son bref passage sur Amazing Spider-Man avait été un ratage mémorable, par exemple. Mais là il s'applique à rendre des planches jouant admirablement bien sur la naïveté apparente du propos, magnifié par les couleurs pertinentes de Nick Filardi. Interprété comme une sorte de métaphore, de parabole de l'entrée dans l'âge adulte, Grounded reste une mini série surprenante et décalée, avec de longs moments de fulgurance et une conclusion plus poussive qui gâche les possibilités entrevues. L'album en Vf est sorti chez Angle Comics (un très bel objet fort soigné, soulignons le) et la Vo est aux éditions Image. Mérite assurément que vous vous y penchiez, si vous ne connaissez pas encore.
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