FANTASTIC FOUR ANTITHESE : NEAL ADAMS DESSINE (ENFIN) LES FANTASTIQUES


Il faut faire un tout petit effort d'imagination pour se replonger dans le passé glorieux, comme s'il s'agissait d'un épisode jusqu'ici non raconté et enfin dévoilé de la carrière des Quatre Fantastiques. Un album qui commence sur un tempo plutôt agité, mais des bases archi connues, avec
 une nouvelle tentative de Annihilus pour conquérir notre planète, ou pour être plus exact notre univers positif. Oui, le grand méchant vient de la zone négative (comme vous le savez tous?) et assez rapidement les Fantastiques parviennent à l'y  ramener. Mais à peine le temps de souffler et voici qu'un météore se dirige en plein sur New York, menaçant de provoquer une véritable catastrophe en termes de pertes humaines. Les 80 kgs qui vont s'abattre sur la ville ne sont pas en fait un simple rocher comme vont le découvrir les quatre héros, après avoir dévié intelligemment la trajectoire du bolide. Il s'agissait en fait du Silver Surfer en pleine perdition, venu chercher de l'aide et annoncer une nouvelle terrible : Galactus n'est plus! En fait il a été terrassé au combat et projeté dans la zone négative par un nouvel ennemi qui est apparu à travers une déchirure de l'espace. Voici venir l'Antithèse!
Du coup le Surfer et les Fantastiques unissent leurs forces pour s'en aller récupérer Galactus revenu à sa forme humaine (le simple Galan) et piégé dans la zone négative; mais pour la seconde fois en moins de 24 heures, ils vont se retrouver de nouveau face à face avec le seigneur des lieux, Annihilus donc, tout en devant faire très attention à ne pas perdre le seul ancrage leur permettant de revenir en arrière, dans le bon "univers positif". Oui en gros, je vous avais prévenu, le genre d'histoire qu'on était habitué à lire il y a une trentaine (quarantaine) d'années de cela, quand c'était la routine. Nous sommes d'ailleurs là à une époque où Valeria venait à peine de naître, comme l'indique Reed Richards à un moment donné, dans une bulle de dialogue. Etonnamment cela n'empêche pas la Torche Humaine de faire un mot d'esprit en employant l'expression "hashtag" comme le font aujourd'hui les jeunes (et moins jeunes) qui utilisent Twitter. Les Mystères de Marvel. 




Pourquoi cette Antithèse alors? Tout d'abord parce que pour la première fois Neal Adams dessine vraiment les Fantastiques. Une mini série en quatre volets, sur le tard d'une carrière brillante, mais tout de même! Le meilleur est derrière lui, mais l'évidence s'impose d'elle-même, Neal est toujours très habile et spectaculaire quand il s'agit de faire vivre une (splash) page, de créer un dessin, une séquence, qui prend le lecteur par les tripes et lui fait chavirer le cerveau. C'est un peu moins soigné quand il faut s'occuper des gros plans, des visages, des répétitions graphiques un peu plus banales (en gros la discussion, les moments "faibles") mais d'un autre côté, on devine que cette parution n'est pas non plus le challenge de toute une carrière. Mark Waid pour sa part a déjà écrit les FF (période Heroes Return) et c'est tel un vieux briscard des comics qu'il est en mesure d'écrire à peu près tout et n'importe quoi, et de le rendre un minimum intéressant. Ici nous avons droit à la crème cosmique, de Galactus au Silver Surfer, des retournements de situation assez originaux (ce qui arrive à Reed Richards, que nous tairons pour ne rien spoiler) et des développements crédibles et logiques des rapports familiaux unissant le quatuor vedette. Il y a d'ailleurs un mouvement de bascule des enjeux entre la première et la seconde moitié de l'album. Comme si le classicisme des premières pages subissait tout de même l'ambition de donner naissance à une vraie nouveauté, un twist qu'on n'avait pas venu venir, et qui mériterait presque une longue aventure à lui seul. C'est tout ceci qui fait de cette publication une lecture honnête qui fait son office, et qui ne devrait pas décevoir, ni le marvelophile chevronné qui veut sa dose de nostalgie, ni le nouveau venu qui n'a pas besoin d'un dictionnaire des personnages en dix volumes pour saisir l'essentiel. Bref, si cette Antithèse ne pourra rien pour vous au bac de philosophie, elle vous fera au moins passer une heure agréable après les épreuves. 

Les comics 24h/24

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