Certes, les super-héros sont habitués à être l'objet de farces cruelles, ou de machinations diaboliques ourdies par des ennemis retors. Wally a du mal a accepter le retour de Barry, mais Hal Jordan (Green Lantern) le rassure, lui qui fut le meilleur ami du revenant. C'est bien notre bon vieux Allen, en chair et en os, qui est "ressuscité". Un vieux dicton, plein de sagesse, dit qu'il faut toujours écouter son instinct, aussi lorsque Wally part combattre le mal en duo avec son aîné, rien ne va vraiment entre les deux Flash unis contre les criminels. Barry est plus violent et vindicatif qu'autrefois, et semble perdre les pédales aux plus mauvais instants. Au point même de laisser Wally dans la panade, de le laisser mourir (pense t-il à tort) durant une mission, et d'annoncer son trépas en direct à la télévision. Un Barry qui a l'air d'être omnibulé par l'idée de reconnaissance, de paraître le seul et unique vrai Flash aux yeux de l'opinion. Qui peut bien être, que peut bien être, ce Barry Allen cynique qui s'évertue à détruire la légende de Flash, à même faire payer la ville pour avoir osé honorer un nouveau bolide à sa place, pour l'avoir trop vite oublié? Waid nous narre, en quelques mois, un récit truffé de fausses joies et d'amères révélations, un peu cousu de fil blanc (qui pouvait vraiment penser à un retour de Barry dans ces circonstances?), mais qui pouvait être crédible, à une époque où l'absence d'Internet et de spoiler quotidien permettait encore d'entretenir ce genre d'enthousiasme ingénu. L'occasion aussi de retrouver Eobard Thawne et le Nega-Flash, un grand méchant comme on aime les voir mordre la poussière. Aux dessins, à noter principalement le travail de Greg LaRocque. Classique, attentif aux anatomies et au mouvement, ses planches sont de petits modèles de lisibilité et d'action super-héroïque, sans fioritures. Après lui, les derniers épisodes sont l'œuvre de Mike Wieringo, qui installe sur le titre son trait plastiquement très souple, qui va faire des ravages dans le coeur de bien des lecteurs. On découvre également une partie des Teen Titans, Starfire et Nightwing, à la rescousse de Wally West, tandis qu'un gros annual nous présente l'apparition d'un "vigilante" urbain et violent qui sera vite oublié, et que le couple Linda Park/Wally West passe enfin aux choses sérieuses, malgré le retour de Magenta, séduisante blonde mais schizophrène sur les bords, qui va déclencher une belle vague de jalousie. Le tout est servi accompagné d'une riche partie rédactionnelle, avant les articles toujours lumineux d'un Yann Graf indispensable. Les Chronicles, quoi, ça va sans dire.
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