Imaginez un instant que tous les héros de la planète aient oublié qui ils sont, leurs identités, leurs actions, leurs passés. Ils ne sont plus que copies vierges essayant désespérément de se remémorer des bribes de ce qu'ils ont vécu autrefois, et en attendant, ils doivent s'inventer une nouvelle vie, jour après jour, qui reste fort différente de l'ancienne. La situation est un peu à part pour Bruce Banner, qui a reçu dans son sommeil d'étranges billets griffonnés, sur lesquels figurent les noms de personnes qu'il devrait retrouver, pour remettre de l'ordre dans cet imbroglio. Il s'en est allé chercher un officier de police du nom de Frank Castle, pour mener à bien sa mission. Le Punisher a d'étranges visions, et une irrésistible envie de tirer sur la gâchette, mais il essaie de se contenir, luttant contre ce qui est sa véritable nature, pour faire triompher la loi, la vraie. Au contact de Banner, Castle va redevenir peu à peu lui-même, et se lancer dans une quête pour reconstituer le puzzle. Les deux compères vont tenter de rafraîchir la mémoire de Daredevil, qui au passage retrouve Karen Page, sans que l'on sache bien au départ s'il s'agit d'elle ou d'une version imaginaire. Il faut ensuite s'occuper du cas de Elektra, mais aussi de Black Panther.
Le lecteur découvre aussi fugacement ce que sont devenus le Faucon et Captain America par exemple. Le pitch de départ de Donny Cates est vraiment intéressant, et il faut admettre que les deux trois premiers épisodes ont un rythme d'enfer, et soulèvent beaucoup de questions, mais peu à peu, quand on commence à entrevoir la réponse, on a l'impression que le final risque d'être en dessous des promesses initiales.
En tous les cas, il s'agit là d'une série qui rend hommage au 20 ans du célèbre label Marvel Knights, et globalement cela mérite d'être lu. Par contre le point négatif, c'est la succession des dessinateurs tous les 15 jours. En effet un nouvel artiste prend toujours la place de celui qui l'a précédé. Je vous l'ai déjà dit, je n'aime pas ce procédé, à moins que cela corresponde à une exigence artistique valable, ce qui n'est pas le cas ici -c'est juste pour gagner du temps et aller vite-. On a des choses fort intéressantes visuellement, comme le premier numéro qui est de Travel Foreman -que j'adore véritablement- mais nous avons aussi du Niko Henrichon, qui fait un travail fort honorable et mériterait une plus grande exposition.
Une parution intrigante donc, mais nous sommes en appréhension devant le final probable, et nous espérons grandement nous tromper.
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