BRZRKR : LE TOME 3 VIOLENCE ET TRANSCENDANCE POUR FINIR


C'est déjà le troisième et dernier tome pour la série imaginée par Keanu Reeves et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'action, encore l'action, est au centre de son récit. Vous avez aimé tous ces comic books des années 1990 où le scénario pouvait se réduire chaque mois à sa plus simple expression… et bien, bienvenue dans l'univers de B, ou plutôt, Unute, si vous préférez. Un monde où c'est l'ultra violence et le festival Ron Garney qui priment, dans chaque planche. Attention, je ne dis pas forcément cela pour critiquer, juste pour constater que la série se tourne vers un public qui souhaite cela, un peu comme quand on va au cinéma pour assister à un bon gros blockbuster américain. Le tome 3 démarre un peu comme une renaissance, même s'il s'agit en fait de la suite directe du précédent. On y a vu le protagoniste abandonner son corps physique, devenir une sorte de condensé d'énergie explosive, tandis que l'armée américaine se frotte les mains à l'idée de pouvoir utiliser cette puissance formidable qu'il est capable de relâcher, en une seule fois. Car en fait, tout aussi puissant qu'il est, le BRZRKR finit par devenir une sorte de cobaye, une créature manipulée et manipulable, tellement préoccupée par l'idée de retrouver ses origines qu'elle ne devient plus qu'une arme, au service d'un gouvernement toujours prompt à s'immiscer dans ce qui ne le regarde pas. Le rapport avec la doctoresse Diana est également très important puisque cette dernière, qui est sa psychanalyste attitrée, va pouvoir puiser elle aussi dans son pouvoir infini. L'occasion de recentrer le discours et de comprendre que BRZRKR parle avant tout d'une source fondamentale de puissance, dans l'origine n'est pas même terrestre, ou tout du moins bien plus métaphysique que prévue.




C'est une sacrée dualité que celle que renferme la version ultra guerrière et fantasmée de Keanu Reeves. Ce B / Unute est aussi dur à l'extérieur que tendre à l'intérieur : impossible de le blesser, encore moins de le tuer, mais au fond de lui, c'est un être tourmenté, qui aspire à se connaître, renouer avec ses origines. Bref, une proie assez facile pour ceux qui souhaitent l'utiliser. Le grand final va donc se faire dans une explosion totale d'ultra violence et d'énergie libérée et il fallait un Ron Garney en roue libre pour illustrer tout ça. Le dessinateur à ici l'occasion de libérer toute la puissance de son talent, au sens propre comme au sens figuré. Et puis, il doit aussi apporter une touche d'humanité, lorsqu'il s'agit de nous proposer le final que Matt Kindt écrit à l'enseigne d'une certaine forme de métaphysique, de transcendance, où il est question de ce que nous laissons aux autres et de la manière dont nous perdurons, à travers leur présence. C'est assez énigmatique, il n'est pas certain que tout le monde comprenne tout (moi-même, j'ai quelques doutes) et surtout, ça laisse une porte ouverte sur d'autres mini-séries qui vont venir désormais compléter l'univers de BRZRKR. On termine ces trois tomes avec l'impression de quelque chose de beau, de fort, de simple, de décomplexé et en même temps, un poil inachevé.


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