ARROWSMITH TOME 2 : UCHRONIE GUERRIÈRE ET MAGIQUE
ARROWSMITH : GUERRE ET MAGIE SELON KURT BUSIEK CARLOS PACHECO ET JESUS MERINO
Kurt Busiek possède une véritable science de la narration, ce qui lui permet d'unir et de porter à bout de bras les différents aspects qui se répondent dans l'histoire principale. On aborde des sujets comme le thème de la guerre et de ses horreurs, les motivations du jeune protagoniste, ses relations avec les autres, les réactions des personnes impliquées dans la guerre. Le scénariste construit des psychologies simples mais pas simplistes, sans surcharger une tapisserie déjà dense en événements et en informations de tout type. On apprécie grandement, sur ce point, la riche chronologie historique publiée en épilogue à cette édition, qui permet de comprendre à quel point il n'a pas été aisé de réécrire l'histoire du monde politique, en la corrigeant, en la déviant pour l'amener à l'univers ici dépeint. Le regretté Carlos Pacheco, après bien des titres de super-héros, peut prendre en main ici une histoire dans laquelle il doit alterner des créations et créatures magiques avec des moments plus terre-à-terre. Le résultat est efficace et fascinant, avec une mise en page régulière et une construction des planches admirable. L'attention portée aux expressions, la capacité de briller dans les moments de bravoure comme dans les scènes intimistes, tout ceci est remarquable, d'autant plus que le dessinateur espagnol n'a jamais été aussi bon que lorsqu'il bénéficie de l'encrage d'un Jesus Merino orfèvre en la matière, bien plus qu'un simple aide de camp, littéralement un cocréateur graphique ajouté. Le message clairement lisible entre les pages de cet Arrowsmith est une condamnation de la guerre, qui, même nimbée de magie, de lutins et de créatures fantastiques, reste horrible, dévastatrice, inhumaine ; mais c'est aussi une condamnation de ceux qui dirigent la guerre d'en haut, qui la dirigent sans penser à ceux qui la combattent physiquement, ou qui la subissent au quotidien, même s'ils ne veulent pas faire souffrir ou s'impliquer. C'est terriblement d'actualité, ces jours derniers. La magie dans l'univers d'Arrowsmith n'est pas un outil pour réduire le nombre de morts ou styliser la destruction. Entre les mains de la folie humaine, elle est simplement une arme de plus, encore plus meurtrière et plus spectaculaire. Un constat mis en lumière par une histoire qui ne cache pas ses tranchées remplies de cadavres, ses innocents massacrés, la difficulté, même en présence d'un "mal incarné" fantomatique, à trouver suffisamment de clarté pour distinguer nettement le "bien" du "mal". Arrowsmith n'est pas qu'un simple comic book où la fantastique et l'uchronie permettent de rêver et de frissonner, c'est une œuvre toujours moderne et d'une réelle ambition artistique et philosophique, que vous pouvez redécouvrir chez Delcourt, à partir de cette fin de semaine.
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