THE INFINITY WAR : La guerre du pouvoir de Jim Starlin

Adam Warlock est certes parvenu à vaincre Thanos, à la fin de Infinity Gauntlet, mais cela n'a pas été sans conséquences. Il a du, par exemple, endosser brièvement le manteau de la toute puissance, et on ne sort pas indemne d'une telle expérience. Adam avait tenté d'expulser le bien et le mal de sa psyché, pour mener à terme sa mission, et ces deux conceptions vont lui causer du fil à retordre. A commencer par la partie mauvaise de son être, incarnée par le Mage, un des personnages légendaires qui ont émaillé les sagas cosmiques des seventies publiées sur des Masterworks encore inédits en France, et chroniqués sur notre site. Le Mage est mégalo, sans pitié, arrogant et agressif. Lui aussi veut mettre la main sur la création, et pour ce faire, il ne peut compter sur les gemmes du pouvoir, dont l'harmonie a été rendue caduque par une décision du Tribunal Vivant, à la fin du Défi de Thanos. Sa force de frappe dérive donc d'une autre source, plusieurs cubes cosmiques retrouvés à travers le cosmos et les dimensions, qui lui permettent notamment de lever toute une armée de doppelgangers, c'est à dire de doubles démoniaques des héros Marvel. Des versions monstrueuses et vouées au mal de Spidey, des X-Men, d'Iron Man, qui cherchent à se débarasser des originaux, pour prendre leur place, et faciliter le masterplan du Mage. Mémorable la grande scène des retrouvailles entre superslips, au sommet du 4 Freedom Plaza, quand la vérité explose littéralement aux yeux de tous. Il va falloir que nos héros s'unissent pour contrer les machinations de leur nouveau grand ennemi, et parmi les forces du bien, pour une fois, il faudra compter avec Thanos, le grand repenti de la saga précédente de Starlin.



Thanos est une figure ambigüe, et Starlin avait à l'époque décidé que l'heure était venue d'en mettre à jour toutes les incohérences, les oppositions, les états d'âme. Personnage culte chez nombre de lecteurs, il assume ici un rôle inédit de leader, tout en conservant une part obscure suffisament présente pour que personne ne puisse (à raison) lui faire confiance. Starlin s'amuse comme un fou à mettre en scène l'ensemble de l'univers Marvel, à présenter des combats homériques entre forces du bien, et du mal, et à retourner régulièrement le rapport des équilibres en présence. Jusqu'à bien entendu réactiver momentanément les pouvoirs des gemmes de l'infini, qui auront à l'époque été source de bien des ennuis, mais aussi de bien du plaisir pour le fan de comic-books. Aux dessins, Ron Lim finit par contre par devenir lassant. Lui qui avait fourni de bien belles planches sur Silver Surfer, et en relevant Georges Perez sur le saga précédente, semble là moins concerné, et a tendance à bacler son travail, en négligeant les fonds de case, et en esquissant à peine certains visages qui deviennent inexpressifs, lors des réunions de groupe. On lui a demandé de travailler vite et bien pour fournir à temps six volets de quarante pages chacun, et il fait ce qu'il peut, c'est à dire qu'il se débrouille dans l'a peu près. Comparé à Infinity Gauntlet, Infinity War est moins épique, moins dramatique, mais garde cette saveur des souvenirs propres au début des nineties, et met en scène une incroyable variété de personnages, en proie à une situation dramatique, avec une touche so cosmic que nous assure le maître Jim. Jamais republiée sous forme d'album indépendant par Panini, la saga existe, pour les lecteurs de VO, dans un joli Tpb très fourni, qui récupère aussi les tie-in de la série Warlock and the Infinity Watch, en complément du récit principal. Un pavé très flashy et corpulent, qui ne trompe pas sur la marchandise. Pour la VF, vous pouvez toujours récupérer les trois fascicules proposés à l'époque par Semic, qui existent aussi sous la forme d'un de ces "albums reliés" qui ont marqué notre adolescence. Sur les sites aux enchères, ou les forums spécialisés, vous devriez vous les procurer pour une grosse dizaine d'euros, au maximum. Une expérience à tenter, si ce n'est déjà fait.

Rating : OOOOO (une note nostalgique?)

CYBORGS TOME 1 : RONIN (CHEZ SOLEIL)

 Tous les amateurs de science-fiction et d’anticipation ont rendez-vous chez Soleil pour le premier tome d’une nouvelle série en cinq albums...