Certes, il s'agit là de la suite logique de Harbingers (l'intégrale est déjà disponible), toutefois nul besoin d'avoir lu ce qui a précédé pour comprendre quels sont les enjeux de Imperium, sorti chez Bliss comics. Tout d'abord nous avons affaire à une guerre, où tous les coups sont permis. Le but ultime est une utopie, le rêve fou d'un monde qui vivrait en paix et en harmonie, ceci grâce aux psyotiques de Toyo Harada. Un endroit parfait où la haine, les guerres et les maladies, ont été éradiqué. Harada, justement; voilà un personnage très intéressant, un de ceux qui dernièrement se sont révélés les plus complexes, en dehors des deux grands concurrents que peuvent être Marvel et DC. Pour simplifier, disons qu'il ressemble un peu à Tony Stark ou Magneto, avec du Lex Luthor et du professeur Xavier, tout cela ensemble. Désormais il opère en première ligne, pour que sa croisade connaisse le succès. C'est la raison pour laquelle il s'est emparé d'un super porte-avions américain, et qu'il a fondé à la frontière avec la Somalie, une sorte d'état utopique où il tente de mettre en application ce qu'il professe depuis toujours. Mais tenter d'imposer ses vues au monde entier n'est pas si aisé, et plus le temps passe, plus la Terre se rapproche de ce qui ressemble bien à un troisième conflit mondial, cette fois nucléarisé à outrance. Face à lui nous retrouvons la Fondation Rising Spirit, qui possède sa propre milice aux pouvoirs variables et artificiels, les HardCops. S'ils tentent de mettre un terme à la folie apparente de Harada, il est difficile de savoir qui a vraiment raison : il n'y a pas que des bons et des mauvais dans cette histoire, mais uniquement des individus pris au jeu de visées géopolitiques, de rêves personnels et d'ambitions dévorantes.
Joshua Dysart évite agréablement, surtout dans les premiers trois quarts de ce gros album, de tomber dans la simplification à l'extrême, et l'approfondissement des personnages se fait toujours dans un esprit de construction crédible. Il donne en plus à son récit un cast de présences secondaires vraiment intéressant. Harada est ainsi entouré de mercenaires et de profils embarrassants et pervers, qui finissent par miner la justesse de ses ambitions, même chez le lecteur le plus optimiste. Que dire du Seigneur Vigne, cette pousse extra-terrestre formatée depuis sa création pour se complaire dans le carnage, et exterminer Harada? Ou encore d'un robot "sentimental" et existentialiste, qui passe son temps à fréquenter la psychologue de bord?
Ce pavé publié par Bliss Comics contient quatre arcs narratifs de quatre épisodes chacun. On regrettera juste que le dernier se contente d'être un vaste pugilat où tout le monde tape sur tout le monde, y compris Gravedog, le traître du Rising Spirit, qui change de camp et de casaque selon des idéaux de toutes manières manipulés et manipulables. Reste le plaisir de voir Livewire en action, avec en prime de beaux rappels de ses origines.
Du coup on a différents dessinateurs qui s'alternent, et notre préférence revient à Doug Braithwaite en ouverture, d'une précision et d'une classe folle. Scot Eaton est plus incertain, alors que Cafu fait de belles choses, épaulé par Juan Jose Ryp pour des séquences dans le passé. On en termine avec Khari Evans, pour une unité d'ensemble qui se tient, même si personne ne peut faire jeu égal avec Braithwaite. Imperium n'est certes pas la série référence du nouvel univers Valiant, mais ces seize épisodes sont suffisamment denses et intelligents pour justifier pleinement un achat.
Ce pavé publié par Bliss Comics contient quatre arcs narratifs de quatre épisodes chacun. On regrettera juste que le dernier se contente d'être un vaste pugilat où tout le monde tape sur tout le monde, y compris Gravedog, le traître du Rising Spirit, qui change de camp et de casaque selon des idéaux de toutes manières manipulés et manipulables. Reste le plaisir de voir Livewire en action, avec en prime de beaux rappels de ses origines.
Du coup on a différents dessinateurs qui s'alternent, et notre préférence revient à Doug Braithwaite en ouverture, d'une précision et d'une classe folle. Scot Eaton est plus incertain, alors que Cafu fait de belles choses, épaulé par Juan Jose Ryp pour des séquences dans le passé. On en termine avec Khari Evans, pour une unité d'ensemble qui se tient, même si personne ne peut faire jeu égal avec Braithwaite. Imperium n'est certes pas la série référence du nouvel univers Valiant, mais ces seize épisodes sont suffisamment denses et intelligents pour justifier pleinement un achat.
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