ULTIMATE X-MEN L'HOMME DE DEMAIN : LE PREMIER OMNIBUS VOUS ATTEND


 Des mutants partout. et forcément, des humains mécontents, frustrés, bien décidés à laisser la haine s'exprimer. C'est la situation qui sert de préambule à la série Ultimate X-Men, de Mark Millar. Le paroxysme de tout ce qu'on nous a déjà raconté auparavant. Les Sentinelles, ces robots chasseurs de mutant  sont autorisés à intervenir en plein New-York et ne se privent pas de traquer leurs proies en public, d'ailleurs souvent solidaire avec les machines destructrices. En face, les individus dotés du facteur X se divisent en deux factions. Celle soutenue par Charles Xavier défend la cohabitation entre les espèces, et entame une campagne de recrutement pour créer un groupe de jeunes mutants volontaires et enthousiastes. Et l'autre, la bande de Magneto, qui revendique la suprématie mutante, et organise des attentats pour se faire entendre, semant mort et discorde, alimentant la peur et l'effroi. Au milieu, le plus badass de tous, Wolverine, que Magneto décide d'envoyer en mission chez Xavier, pour l'assassiner. Infiltré comme une taupe chez les X-Men, Logan apprend peu à peu que les valeurs et les méthodes de Charles peuvent aboutir à un résultat louable, d'autant plus que Jean Grey, la rouquine désinvolte et télépathe du groupe, lui a tapé dans l'œil et partage avec lui ses nuits endiablées. Le lecteur s'amuse vite à découvrir les différences existantes entre cette version Ultimate des mutants, et celle plus classique de l'univers Marvel traditionnel, et les détails du recrutement des membres sous les ordres de Cyclope. La première vraie mission consiste ainsi à aller secourir Bobby Drake, un jeune mutant qui maîtrise la glace, avant d'aller se frotter à la confrérie des mauvais mutants, où officient la sorcière Rouge et Quicksilver, frères et sœurs, et enfants de Magneto. Pas de tergiversation ou d'introduction lente et poussive, Ultimate X-Men démarre pied au plancher et déroule sa trame dans un festival d'action et de rebondissements, sans perdre personne au passage : quiconque a déjà croisé les X-Men au détour de l'un de leurs comic-books se rendra compte que nous ne sommes pas en terrain si inconnu que cela…. Gambit, par exemple, vous connaissez ? Le cajun se retrouve affublé d'une jeune orpheline dont les parents viennent d'être assassinés par des mafieux et il tente tant bien que mal de la protéger de Hammerhead et ses sbires. Nous passons ensuite aux choses sérieuses et nous retrouvons le groupe de mutants de Xavier engagé dans une tournée promotionnelle à travers l'Europe. Mais dès la première étape à Londres ils doivent modifier leur plan pour se rendre au large de l'Écosse, là où sévit le fils caché du mentor télépathe, qui vient de se réveiller d'une longue léthargie et qui possède le don d'investir le corps de ses victimes tout en les consumant. Face à légion les X-Men ont fort à faire et sont poussés dans leurs derniers retranchements; ils ne sortent pas indemnes de la bataille puisque le jeune Bobby Drake est sérieusement blessé et se retrouve à l'hôpital. En toile de fonds, les intrigues sentimentales ne manquent pas, avec notamment Hank Mc Coy qui renonce à l'amour de Tornade parce qu'il n'est pas certain que les sentiments de cette dernière sont réels (Xavier l'a t-elle poussé à le désirer?) et qui entame une correspondance assidue, sur le chat, avec un faux profil qui va causer bien des ennuis, ou bien la dualité Scott Summers/Wolverine, à couteaux tirés pour les beaux yeux de Jean Grey.



Les Ultimate X-Men, c'est une version plus désabusée, plus ironique, plus "à la page" des mutants que vous connaissez. Peu à peu, les personnages et leur background s'affichent, dans une version différente de la mouture traditionnelle. Si le titre va peu à peu perdre en intensité, les 20/30 premiers épisodes sont de très bonne facture et se relisent toujours avec délectation. Mark Millar a utilisé ces pages comme tremplin pour le grand saut, qui le conduira ensuite aux sommets de la gloire, avec cette touche irrévérencieuse qui désacralise tout ce qu'il aborde. Adam Kubert se permet d'épater la galerie avec des planches qui assurent le service pour ce qui est du dynamisme et de l'action. Le cadrage et le découpage permettent de rendre encore plus vivant cette lutte pour la suprématie, et les personnages présentés sont plus jeunes et "branchés" que les X-Men traditionnels. Seul hic, c'est aussi le cas dans les dialogues, où certaines remarques détonnent, ou ne semblent pas pertinentes dans la bouche de ces mutants là; mais encore une fois, il s'agit d'une autre version, dont il faut accepter et apprécier la subtile différence, au risque de voir Xavier utiliser ses pouvoirs sur ses propres élèves, où Tornade combattre à distance, en restant cachée loin des sentinelles qu'elle foudroie. Outre Kubert, notons Esad Ribic (ici encore à la recherche d'un style personnel, avec des dessins d'une qualité bien moindres par rapport à ce qu'il fournit aujourd'hui) ou encore Chris Bachalo, qui semble se limiter dans la folie et l'inventivité, on l'a vu plus inspiré avant et après. A défaut d'être toujours subtil et d'une profondeur fascinante, Ultimate X-Men est un titre qui n'a pas honte de sa nature, c'est à dire un divertissement riche en vitamines, qui joue avec les codes d'une série mythique, qu'il décompose et recompose pour en faciliter l'accès. En Omnibus, pour ne rien louper ! 




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