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GREEN LANTERN CORPS INTÉGRALE TOME 1 : RECHARGE


 Hal Jordan a beau être le Green Lantern le plus célèbre et efficace de tous les temps, il n'en est pas moins faible comme un humain. Ainsi, lorsqu'il cède à la peur et devient Parallax, il signe dans le même temps la disparition quasi totale du Corps des Green Lantern, cette police intergalactique dont tous les membres sont dotés d'un anneau vert, pour faire respecter la justice et l'héroïsme, dans tous les secteurs de l'univers. Alors qu'une guerre a éclaté entre les empires de Rann et de Thanagar, et que de nouvelles menaces pointent à l'horizon, les Gardiens de Oa (en gros, les supérieurs hiérarchiques des Lantern) décident qu'il est grand temps de reformer un Corps plus puissant et efficace. Comme d'habitude, Kilowog se charge de l'instruction des nouvelles recrues, tandis que Guy Gardner, toujours aussi arrogant et sûr de lui, commence à jouer les francs-tireurs. Il faut dire que d'étranges trous noirs apparaissent ça et là dans le cosmos, et engloutissent des planètes entières à leur suite. L'Arachnoguilde, des araignées spatiales aussi repoussantes que prédatrices, essaime aux quatre coins de la galaxie et met à rude épreuve ceux qui se dressent sur son chemin. De nombreux Green Lantern sont déjà mort au combat. Tout ceci sert d'introduction à la nouvelle série du Green Lantern Corps, présenté sous la forme d'une mini série en 5 volets intitulée Recharge, écrite par Geoff Johns et Dave Gibbons et dessinée par Patrick Gleason, qui à l'époque fut encensé pour son travail, mais qui démontre clairement qu'il avait encore besoin d'un peu de temps pour devenir celui qu'il est aujourd'hui. Autre personnage important dans cette résurgence de la patrouille verte et téméraire, Soranik Natu, qui est une brillante chirurgienne native de la planète Korugar. Là-bas, les Lantern ont laissé de bien piètres souvenirs, en raison du passif accumulé avec Sinestro. L'ancien dictateur local est passé du côté obscur (jaune) de la force, après avoir mis un monde entier sous sa coupe. Soranik a donc bien des réticences a enfiler l'anneau, puis beaucoup de mal à se faire respecter par les siens. 


Même s'il s'agit des aventures du Corps des Green Lantern, le personnage principal et récurrent s'appelle GuyGardner. Le scénario est en effet confié à un Dave Gibbons qui distille beaucoup d'humour tout au long de ces treize premiers épisodes, où la tête brûlée en provenance de la Terre s'en donne à cœur joie. Non seulement il ne respecte pas toujours le règlement à la lettre, mais certaines de ses remarques flirtent avec la misogynie et le mauvais goût… mais c'est pour ça qu'on l'aime, le Guy, son côté un peu transgressif, capable de penser hors des cases. Ici une de ses premières préoccupations est de pouvoir prendre enfin un peu de vacances et de repos bien mérité. Malheureusement, alors que cela semble enfin possible, Bolphunga se dresse sur sa route et profite du fait que son adversaire a momentanément ôté l'anneau de son doigt. Ce n'est qu'un court interlude de répit pour Gardner, qui va même un certain temps faire parti du "Cadavre", c'est-à-dire une sorte de branche bien particulière des Green Lantern, chargée des opérations secrètes et à qui il est demandé d'agir de manière radicale. C'est pour cela que très souvent les Lantern de la Terre ne sont pas sélectionnés, car leur sens moral et leurs atermoiements peuvent être fatales. Gardner est un fonceur et il est peut-être le seul à pouvoir s'adapter. La mission est de contrer le Dominator, dont le pouvoir grandissant devient un danger pour toute la galaxie. Et même à compter qu'il s'en sorte, Gardner aura ensuite affaire à une sombre histoire d'assassinat d'un de ses collègues, dont il est accusé à tort. En réalité, il est question d'une espèce de virus neuronal qui sévit sur Mogo, la planète Lantern, là où vont en général les membres du Corps pour se ressourcer quand ils traversent des épreuves trop délicates à digérer. Au niveau des dessins, Gleason s'améliore d'un épisode sur l'autre, gagne en confiance, avec tous ces personnages fantasmagoriques dont les différences font le sel de la série. Gibbons dessine lui-même quelques épisodes qui apparaissent dès lors un peu moins sombres, mais aussi avec des scènes plus figées ou artificielles. Si cette intégrale peut sembler un peu difficile à lire au départ, lorsqu'on n'est pas habitué à l'univers des Green Lantern, elle se révèle très attachante sur la durée. Chaque nouvelle aventure ne faisant que renforcer le merveilleux et le drolatique qui caractérisent ces pages. Au final on est impatient de découvrir les seconds et troisième tomes, tant il s'agit là d'une série sous-évaluée et qui mérite vraiment d'être mise en lumière (verte, bien sûr). 






SUPERMAN REBIRTH TOME 1 : LE FILS DE SUPERMAN

Le paradoxe amusant est que même si cet album s'appelle Rebirth, son personnage principal -Superman- est lui tout ce qu'il y a de plus mort! Lana Lang a beau se désespérer et tenter de récupérer le cadavre, pour maintenir sa promesse de l'enterrer dans le jardin des époux Kent, le monde entier ne peut que pleurer la perte du plus grand super héros de tous les temps, qui s'est sacrifié pour le bien commun. Alors qui est donc cet autre Superman, qui débarque pour prêter main-forte à Lana, et prétend que rien n'est perdu et que le défunt pourrait bien revenir rapidement à l'existence? Mais bon sang c'est bien sûr, il s'agit du Superman barbu, à savoir la version d'avant cette folie des New 52, ou encore celle qui est en couple avec Loïs Lane et qui est le père d'un enfant! Force est d'admettre que ce Superman là s'y connaît pour ce qui est de mourir et de renaître. Rappelez-vous, c'est celui qui a été battu sauvagement par Doomsday, monstre alien qu'il a finalement réussi à maîtriser et terrasser, au prix du sacrifice le plus grand. Si lui est revenu parmi nous, pourquoi sa version alternative ne le ferait pas non plus?  C'est un peu cela l'espoir fou qui transparaît à travers le début de Superman Rebirth. On attend de savoir si le mort va se reprendre, et puis les pages passent, et alors on finit par pleurer. Peter Tomasi arrive donc sur le titre avec pour mission de rendre à nouveau attachant et passionnant un héros légendaire et iconique, qui n'a pas toujours été à la fête ces dernières années. Les bonnes intentions étaient bien là, mais très souvent cela se terminait en eau de boudin. L'Homme d'Acier est vraisemblablement un de ceux qui ont le plus eu de mal à trouver une véritable identité lors de ces 5 dernières années. Une nouvelle chance lui est donc donnée, qui prend tout de même l'allure d'un sérieux retour en arrière comme une admission patente de fautes commises. Le dialogue entre Lana et son super ami est bien tourné, et le discours sur l'espoir que fait naître une figure aussi légendaire, les attentes et les grandes aspirations qu'il incarne, est touchant et crédible. Dans les épisodes suivant, c'est la nouvelle existence, la famille de Superman, qui arrive sur le devant de la scène. Vie de couple avec Lois, un enfant à faire grandir en toute discrétion (Jon), et des ennemis qui s'agitent dans l'ombre.

Pas de chance en effet, l'Eradicator est de la partie. Celui ci n'accepte pas le sans mêlé du fils de Superman, et oeuvre pour une idée malsaine de la pureté de la race. Un combat dantesque va s'engager plusieurs épisodes durant, avec une escapade sur la Lune, où on apprend que Bruce Wayne a décidemment des ressources insoupçonnées. Certes il est riche, mais là on arrive à un autre niveau. Superman est poussé dans ses derniers retranchements, avec comme ressort dramatique le fait qu'il le combat plus seulement pour la Terre, ou pour Lois Lane, mais aussi pour Jon, qui peu à peu apprend à être le digne héritier d'un super paternel, qui le guide avec prudence et fermeté. Vous savez quoi? Ce petit jeunot a le potentiel pour être un personnage vraiment intéressant,d 'autant plus que Robin/Damian Wayne est son acolyte dans le titre SuperSons...
Le nouveau-ancien Superman, qui avait tout fait ces dernières années pour rester le plus discret possible, durant les New 52 (il était là dans l'ombre) et qui va devoir reprendre le manteau de l'héroïsme, avec en plus une progéniture à gérer, réussit en tous les cas à occuper la scène avec aisance. Doug Mahnke fait du boulot sérieux au dessin, notamment en caractérisant à merveille notre sauveur malgré lui, plus massif et sauvage que son alter ego défunt, subitement plus charismatique, en quelques cases à peine. Son trait est un peu dur, figé, mais il est opportun de signaler que les planches sont bien construites, épiques, et chargées en souvenirs, avec de nombreuses scènes tirées de la légende, qui font qu'on réalise assez vite que oui, le vrai Superman nous manquait. Ensuite c'est Pat Gleason qui officie (au scénario aussi) et c'est simplement beau, expressif, souple, on apprécie énormément. Alors certes le récit s'essouffle un peu vers la fin, et ne termine pas avec le panache pressenti au départ, mais cette version Rebirth de Superman reste conseillable, qui plus est gérée par des artistes compétents et forts talentueux. Bref, à lire. 



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BATMAN UNIVERS 1 : NOUVELLE REVUE ET NOUVEAU BATMAN

Pour suivre les aventures de Batman en kiosque, il y a du nouveau. Tout d'abord la revue mensuelle éditée par Urban Comics change de nom et repart du premier numéro. Batman Univers est donc sa nouvelle incarnation. ensuite... c'est un nouveau Batman qui vous attend, et il est très différent de l'habituel Bruce Wayne grimé en chauve-souris. C'est que depuis la fin de Endgame le Dark Knight a disparu (voire même on le donne pour mort) et que la nature (encore moins la mairie de Gotham et les forces de police du GCPD) a horreur du vide. Du coup les grandes manoeuvres commencent pour trouver un remplaçant à qui offrir une splendide armure rutilante, qui a fait frémir et s'esclaffer nombre de lecteurs à son apparition lors des premières preview, en raison d'un look qui n'est pas sans rappeler celui de Chappie, sorti l'an dernier au cinéma. Le commissaire Gordon étant le candidat idéal (tout le monde le sait, allez, ce n'est plus un spoiler...) pour cette mission, voilà que ce pauvre Jim, qui devrait normalement envisager une douce retraite bien mérité, au soleil, se retrouve à jouer aux justiciers costumés. En voilà de la promotion, merci au duo Snyder et Capullo qui assure toujours un service de qualité, pour peu qu'on adhère à ce bouleversement.
Du coté de la série Detective Comics, on se concentre plutôt sur les réactions du corps de police, à ce nouveau Batman. Pour l'occasion, c'est Bullock la "star", lui a quelque peu du mal à accepter l'arrivée d'un remplaçant qui est esthétiquement loin de la version traditionnelle. Je ne sais pas vous, mais moi depuis que la série Gotham a démarré, j'ai désormais une image de ce personnage qui correspond plus à l'avatar télévisuel qu'à celui des comics, où finalement il n'a jamais vraiment eu la place et l'importance qu'il aurait pu recevoir. Manapul et Buccellato sont aux commandes, ce qui est fort réjouissant, sauf que le premier cité ne dessine que le Sneak Peek (rapide anticipation sur ce qui va suivre), et laisse la place à Fernando Blanco pour le gros du travail, et ce n'est pas la même chose, je vous assure. 

Au sommaire de ce premier numéro, la nouvelle série consacrée à Robin, à savoir Robin : Son of Batman. Le titre est éloquent : il s'agit dorénavant d'assumer pleinement la filiation héroïque du jeune Damian, qui d'un autre coté va devoir laver la honte et le déshonneur procurés par la branche Al'Ghul de la famille. Beaucoup d'informations dans cette introduction qui est dense, à la limite du trop plein, mais qui a le mérite de ne jamais ennuyer, et de régaler avec un Patrick Gleason en grande forme. Peter Tomasi lui nous prouve qu'il est totalement à l'aise avec le personnage qu'il gère depuis longtemps, et qu'il a encore nombre de choses à nous raconter. Dans Batgirl, ce qui devait arriver arrive déjà. Barbara Gordon va croiser le chemin du nouveau Batman dans la ville, celui dont on parle dès l'introduction de notre article du jour, et dont l'identité est forcément épineuse dans le cas qui nous concerne. L'occasion probable pour tout se dire, à coeur ouvert, sauf qu'il y a toujours un trouble fête pour électriser la situation. Épisode signé Stewart, Fletcher et Babs Tarr, dont le style ne me parle pas plus que ça. Reste pour compléter le menu le sneak peek et l'épisode du mois de Grayson. Peu à peu Tim Seeley et Tom King laisse planer un doute : Dick Grayson pourrait-il être aussi un assassin, puisque durant chacune de ses missions un agent meurt, frappé par un bâton, ce qui finit par être suspect? Bon, la formule semble plaire à pas mal de monde, mais le coté spy-story décalé avec un humour froid et une touche sexy à la James Bond, je ne suis pas trop preneur. Néanmoins je reconnais le talent quand je le vois, et Mikel Janin est un des dessinateurs les plus propres et classieux en ce moment chez Dc comics. Donnez lui une série mensuelle, et de suite ce sera un régal pour les yeux. Vous l'aurez compris, ce Batman Univers n'est pas le mensuel de la décennie, mais son sommaire est assez riche et de qualité, ce qui en fait une lecture sainement recommandable pour les amateurs du Dark Knight, ici dans une version alternative et surprenante. 




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BATMAN SAGA #25 EN KIOSQUE : ZERO YEAR PART III

Un petit point sur Batman Saga #25 qui entame sa troisième année d'existence. Scott Snyder est toujours aux commandes de la série phare (Batman) et nous abordons en juin le troisième volet de Zero Year, qui se veut une réécriture des premiers exploits de Bruce Wayne à Gotham, avant même qu'il endosse le manteau et la cape du héros. Ce mois-ci l'histoire se lit très vite; il s'agit d'un long passage à tabac, Bruce étant la victime de la férocité de Red Hood et de son gang. Les relations entre Philip Kane, qui dirigeait alors les Entreprises Wayne, et Edward Nygma (futur criminel bien connu...) sont quand à elles devenues détestables, et nous atteignons le point de non retour. Capullo reste aussi bon qu'à l'accoutumée aux dessins, mais c'est l'ensemble de la saga qui ne fonctionne pas si bien que cela. Snyder a décidé de reformuler les origines de Batman à sa façon, mais depuis le début il y a certains éléments qui ne passent pas, et sont loin d'être crédibles. En supplément, une back-up très brève revient sur les années de 'formation' de Bruce Wayne, cette fois occupé à donner des coups dans une arène norvégienne. Le second annual de la série est publié ce mois avec un long récit qui voit Batman se laisser enfermer dans l'asile d'Arkham, pour ensuite y tester la sécurité en simulant une évasion. Mais la soirée tourne au drame quand il se retrouve nez à nez avec l'Anachorète, la plus vieille occupante du lieu, qui a des reproches très particuliers à lui formuler. Une aventure psychologique assez agréable, sans pour autant présenter quoi que ce soit de bouleversant. Le texte est de Marguerite Bennett et les dessins (sans vraie personnalité) de Wes Craig. 

Trois autres séries complètent le sommaire. Dans Detective Comics, Batman est toujours confronté à la version New 52 de Wrath. Cet ennemi lui ressemble beaucoup, aussi bien par le costume, que par ses activités professionnelles le jour. Il souhaiterait d'ailleurs racheter une partie des entreprises Wayne! En attendant, il continue de faire monter la pression, dans un face à face tendu avec Bruce (sans le masque) et à tuer des policiers, son péché mignon. Jason Fabok dessine toujours ce titre, c'est donc léché mais très sombre. Batman & Nightwing continue d'explorer le processus de deuil entamé par Bruce Wayne, depuis la perte de Damian, son Robin de fils. A l'aide d'un exercice de réalité virtuelle, il n'a de cesse de rejouer les derniers moments tragiques de son existence, jusqu'à ce que l'aide de Dick Grayson lui permette enfin de vaincre ses démons et de franchir un cap vers l'acceptation. Peter Tomasi et Patrick Gleason jouent les psychologues bon marché dans un épisode qui vaut surtout pour la réaction de ... Alfred le majordome. Pour conclure, Batgirl est dans un pétrin impossible. Son père, le commissaire Gordon, la recherche activement pour le meurtre (inévitable?) de son frère, psychopathe incurable. Pour ne rien arranger, même sa vie privée, en tant que Barbara Gordon, n'a rien d'une sinécure. Son petit ami est victime de chantage et de règlement de compte entre bandes, et quand l'héroïne entre dans la danse pour lui prêter main forte, il n'est pas dit que les choses s'arrangent. Loin de là. Oeuvre de Gail Simone et Fernando Pasarin, ce titre est plutôt intéressant et prenant, avec un destin funeste qui s'acharne sur une jeune fille de plus en plus désemparée. 


BATMAN SAGA 22 EN KIOSQUE : LA 900 eme DE DETECTIVE COMICS

Ce mois-ci dans Batman Saga, on fête un anniversaire. Pour être précis, c'est la série Detective Comics qui est à l'honneur, puisqu'il s'agit du 900 eme numéro. Certes, Batman a fait son apparition sur ces pages après une grosse trentaine de parutions, il n'empêche que c'est un résultat historique, que nous obtenons en additionnant les sorties d'autrefois, à la nouvelle version née en même temps que les New 52. C'est aussi l'occasion de replacer le personnage de Man-Bat au centre des débats. Kirk Langstrom est un scientifique de génie, mais qui joue de malchance. Si au départ ses intentions sont louables (il souhaite guérir les personnes atteintes de surdité grâce à des expériences génétiques sur les chauve-souris, appliquées à l'homme), il devient la victime de ses propres inventions, et se transmute en une créature horrible et surpuissante, qui est un peu le pendant animal de Batman (les mots "bat" et "man" étant judicieusement inversés). La situation empire quand des personnes mal intentionnées (le nouveau Pingouin, rebaptisé Pingouin Empereur) dérobe le sérum de Langstrom, et lâche sur Gotham une version virulente qui se transmet par voie aérienne. Les habitants de la ville subissent des mutations spectaculaires, et c'est le chaos le plus total. Il faudra bien l'intervention de Batman, de Kirk Langstrom et de sa femme, pour remettre un peu d'ordre dans la ville. Une histoire somme toute classique et sans grosses surprises, qui bénéficie du trait noir et ultra raffiné de Jason Fabok, le meilleur épigone à ce jour de Finch. Numéro anniversaire oblige, on lira ensuite toute une série de back-up qui permettent de mieux comprendre ce qui vient de se passer : de la réaction de l'épouse de Langstrom, au récit d'un flic qui a subi lui aussi la mutation, en passant par les agissements du Pingouin Empereur qui se remplit les poches grâce son plan diabolique, on ne nous épargne presque aucun détail. Une trame à facettes multiples, et aux points de vue variés, et aussi un double petit récit mettant en scène Batman et son ami Superman, face à un feu-follet infernal qui semble même capable de mettre la pâtée au kryptionnien. C'est Alex Maleev qui s'illustre sur ces pages, alors ça vaut la peine d'y jeter un oeil, forcément. 

Le sommaire de Batman Saga prévoit aussi deux autres séries. Tout d'abord, Batman and Red Hood, en lieu et place de Batman and Robin. Forcément, puisque Damian n'est plus, et que Bruce cherche par tous les moyens à surmonter le deuil de son fiston, en passant par tous les stades classiques de ce genre de situation. Ce mois-ci, c'est la rage qui prédomine, et le pauvre Jason Todd en fait les frais. Batman n'hésite pas à la ramener en Afrique, là où le pauvre second Robin a trouvé la mort, autrefois, des mains du Joker, afin de vérifier si par hasard le traumatisme ne lui ferait pas venir à l'esprit de bons conseils sur "comment revenir à la vie". Vous avez dit cruel et insensible? Tomasi et Gleason poursuivent leur bonhomme de chemin avec un titre souvent chargé en pathos et en psychologie, suffisamment en tous les cas pour le rendre recommandable. Pour finir, place aux femmes, et à Batgirl. Barbara aussi se sent coupable, puisqu'il a bien fallu mettre un terme aux agissements de son frère psychopathe, quitte à le supprimer (encore que sans le corps, qui veut bien croire à sa disparition?) pour sauver le reste de la famille. La méchante du jour, c'est Shauna Belzer, et sa marionnette, mais la pire nouvelle, c'est la traque qui se prépare, aux ordres du commissaire Gordon. Batgirl n'est plus en odeur de sainteté, à Gotham. Le travail graphique de Sampere et Rodriguez est toujours aussi propre, et Gail Simone mène sa barque avec une parfaite connaissance de l'univers de l'héroïne. Bref, c'est plutôt sympathique. Comme souvent, avec la revue Batman Saga. 


BATMAN AND ROBIN #1 : QUAND DAMIAN ET BRUCE FONT EQUIPE

Toujours dans la série : Dc reboot son univers narratif, voici venir le titre mettant en scène BATMAN AND ROBIN. Si Bruce Wayne a récupéré son costume historique, c'est désormais son fils Damian qui joue au jeune side-kick, ce qui au moins à le mérite d'épurer cette etrange tension dans la relation entre l'adulte mûr et le jeune éphèbe acrobate, qui a souvent caractérisé les relations entre les deux personnages. Mais je m'égare. Dans la version 2.0 du duo de Gotham, les dissensions et la divergence de point de vue, fruits de la différence d'âge, occupent une bonne partie du scénario. On sent que Bruce souhaite le meilleur pour son fils (au moins sous le costume de Robin) mais que celui ci est bien trop arrogant et impulsif pour adopter pleinement les méthodes du géniteur. C'est assez classique et convenu, mais Peter Tomasi le rappelle pour que les éventuels nouveaux lecteurs ne perdent pas la dynamique des récents événements. On a aussi le soulagement de voir, dans cette épisode, que toute la mise en place de Batman Inc, et les franchises à travers le monde, ne sera probablement pas effacé et oublié. En effet, c'est à Moscou que le grand adversaire du jour fait des siennes. Nobody trucide du Batman soviétique, et s'impose comme une menace à prendre très au sérieux. Tomasi poursuit son oeuvre avec un fil conducteur cousu de fil blanc, mais qui ne pouvait être différent, de toute manière, vu le titre de la série. Le père et le fils sont enfin réunis dans leurs vicissitudes super héroïques, tout ou presque les sépare, mais ils vont devoir apprendre à utiliser leurs différences pour renforcer leur union et leurs qualités. Damian a eu un tuteur de qualité en la personne de Dick Grayson, mais l'heure est venue pour lui de jouer dans la cour des grands, avec le Batman originel. J'ai un peu de mal avec cette optique et la profusion de séries liées à l'univers de Gotham. J'ai même tendance à considérer que le plus intéressant provient des héroïnes (Batgirl, Batwoman) plutôt que de ces redites certes lisibles et sympathiques, mais qui manquent d'eficacité ou de mordant. Batman and Robin manque d'une touche de folie, d'originalité, qu'ils ne trouve pas non plus dans les dessins de Patrick Gleason, au demeurant assez réussis. Scolaire et appliqué, c'est déjà ça.


PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...