NEW AVENGERS / TRANSFORMERS : Des vengeurs et des gros camions

Revenons quelques mois en arrière, juste avant le début de la grande saga "Civil War". Les Vengeurs de l'époque ont enrolé Spider-man et Wolverine dans leur roster, pour se relancer suite à la tragique conclusion de "Disassembled". Leurs nouvelles aventures sont truculentes, fichtrement bien illustrées, et donne un sacré coup de fouet au titre, confié à Bendis. Mais de cette époque là, tout n'a pas été publié en Vf, preuve en est ce crossover entre les deux compagnies, Marvel et IDW Publishing, qui fait que la route des Avengers et celle des Transformers se croisent. Une aventure quasi irréelle, surfant bien entendu sur la vague imminente des films de Michael Bay. Stuart Moore envoie nos super héros en Latvérie pour enquêter sur une structure alien métallique, qui semble au centre d'un conflit entre les deux états voisins de la Latvérie justement, et de la Symkarie. Cette dernière possède l'arme nucléaire, et la première est dirigée d'un gant de fer par Fatalis : imaginez donc les étincelles qui peuvent faire s'embraser l'Europe de l'Est. Mais une fois sur place, rien ne va plus. Les Vengeurs commencent par se prendre la tête entre eux, et la tension monte inexorablement (on découvrira par la suite qu'un mécanisme de Fatalis exacerbe les tensions et l'excès de testostérone) alors qu'ils sont attaqués dès qu'ils pénètrent dans le complexe mystérieux. Cap est touché à la tête (juste ko, par chance...) et Spidey est capturé par la suite par ... Megatron! Car oui, les Vengeurs se retrouvent face à face, à la fin du premier épisode, avec une horde de camions parlants (ce qui ne manque pas de choquer Wolverine), les Transformers d'Omega Prime, et la seule manière intelligente de réagir qu'ils trouvent est de donner l'assaut (car oui, les héros n'ont pas toute leur tête, j'ai déjà expliqué pourquoi). L'occasion de sourire bêtement en voyant Miss Marvel se faire repousser dans son élan par un ... air-bag, qui se révèle être l'arme défensive par excellence face à une héroïne à la puissance pourtant remarquable. Que dire de plus? Pas grand chose... C'est vraiment du comic-book de consommation, reservé exclusivement aux fans hardcore des deux groupes de personnages. Tyler Kirkham n'est pas mauvais aux dessins, mais l'anatomie des héros est souvent trop anguleuse et hormi les premiers plans, ils souffrent d'un manque de caractérisation. Cette mini série est composée de 4 parties, et d'un combat assez bourrin et stérile du début à la fin, tout juste sauvé par l'humour pas toujours très frais de Spidey (qui invite Fatalis à venir jouer à la X-box chez lui, par exemple...). Même si on a vu pire, par le passé, pour ce qui est de ce type de projet purement commercial, New Avengers/Transformers est quand même bien dispensable...

BATMAN R.I.P Rest in peace Bruce Wayne ?

Pour apprécier pleinement Batman:RIP, est-il pour autant nécessaire d'avoir lu toute la production Batmanesque des mois précédents ce nouvel arc narratif? Probablement, serait-on tenté de dire, vu que Grant Morrisson préparait le terrain depuis quelques temps, avant d'ouvrir franchement les hostilités. Batman RIP, Rest in Peace, donc. Plus de Batman, ou plus précisément, plus de Bruce Wayne. Inutile de préciser que les chances de voir le biliardaire play-boy quitter définitivement la scène sont de l'ordre d'une sur un milion. Autant demander à Bendis de se laisser pousser les cheveux. Faisons donc semblant, un instant, qu'un grand tournant historique va advenir sur les pages de Batman. Pour commencer, Bruce va devoir élucider un mystère inquiétant : l'identité du "Black Glove", de cette organisation secrète composée de vilains inconnus, mais graphiquement superbes, avec un Tony Daniel en très grande forme pour les faire briller de mille feux. Bonne idée que de ne pas aller puiser dans les puits taris des ennemis historiques du Batman, pour présenter ces "new entry" menaçantes. Car personne ne s'en doute vraiment, sauf le Batman, mais il se trame quelque chose de gros, d'effrayant, à Gotham. Ses nouveaux ennemis vont avant tout s'en prendre à sa psyché, car franchement, dans quel état de délabrement doit se trouver l'esprit d'un justicier hanté par la mort, qui se déguise en chauve souris, et vit dans la conspiration et se nourrit de la peur des autres, depuis des années? Quand un tel esprit touche le fond, et sort des rails, la catastrophe est de celles qui laissent des traces, en profondeur. Un Bruce Wayne fragile, rongé de l'intérieur, qui dévoile tous ses secrets par amour avant de s'en mordre les doigts. Qui doit lutter avant tout contre ses propres démons, contre son propre passé contaminé. Voilà le menu. Morrisson est au mieux de sa forme dans ce Batman:RIP, il parvient à la fois à insuffler ce souffle dément et quasi psychotrope à travers toute l'histoire, tout en en préservant la lisibilité, ce qui reste son défaut majeurà ce jour. Tony Daniel est excellent, et le travail du coloriste qui embrase ou étouffe les planches avec une impressionante gamme de couleurs est remarquable. Par contre, méfiez vous : un super héros dont ne repêche pas le corps criblé de balles, et qu'on ne soumet pas à une sérieuse analyse Adn, ne peut forcèment pas mourir, vous devriez le savoir. Encore qu'on peut avoir le corps, les images, et se tromper pour autant (n'est ce pas Steve Rogers?). Fichus encapés, même quand on croit avoir entre les mains la "dead line" de leur carrière, la loi des séries mensuelles finit toujours par les ramener à la vie.

En kiosque : SPIDER-MAN 121

Grand final pour la saison 1 du Spider-man post "Brand new day". L'arc story "Character assasination" nous dévoile donc ses derniers petits trucs, et l'heure du bilan final est venue. Avec en prime le destin de Vin Gonzales, ce policier si dévoué, en apparence, qui partage son appartement avec Peter Parker (dans les anées 80 on appelait ça un cothurne, et c'était Osborn fils qui s'y collait, vous vous souvenez?). Le mystère du meurtrier aux traceurs, c'était donc (également) lui! Que de plans retors et de machinations pour enfin parvenir à capturer le tisseur de toile, et que d'entorses à une loi qu'il est censé faire respecter. Heureusement qu'une fois envoyé justement en prison, il va se faire sauver les fesses par un Spider-man lui aussi incarcéré ( et avec un bras en echarpe ) et toujours prêt à sauver la veuve et l'orphelin, même quand ces derniers mériteraient bien une bonne punition exemplaire. Puis ce sera le moment du grand combat, du réglement de compte définitif, en direct live devant les caméras américaines, entre le monte en l'air et Menace, alias Lily Hollister, la nouvelle fiancée d'Harry Osborn, qui a refusé, cela dit en passant, sa récente demande en mariage. Un Harry qui va intervenir juste à temps pour éviter une déroute fatale à notre Parker bien embarassé, le tout sous le costume du Green Goblin, qu'il s'était juré de ne plus endosser. Pendant ce temps, le papa psychopathe, devenu grand maître de la sécurité des Etats-Unis, ne semble pas décider à punir sévèrement la belle Lilly, au contraire : probablement a t'il trouvé en elle une recrue idéale pour ses plans diaboliques. Romita Junior a déjà mieux fait, y compris sur les titres arachnéens, je vous le confirme, mais les amateurs de son style cabossé et de son dynamisme toujours d'actualité devraient apprécier. Marc Guggenheim fait ce qu'il peut pour sauver les meubles d'une première saison souvent banale et décevante, et même s'il y parvient avec du suspens et de l'action dans la dernière ligne droite, tous les lecteurs qui suivent le titre depuis plus d'un an continuent probablement de nourir une rancoeur secrète qu'il n'ont pas fini d'entretenir.
Amazing SpiderMan Extra 3 nous offre ce que Marvel définit une "coda", c'est à dire un bref épilogue à la saga qui vient de se conclure. L'occasion de retrouver l'Infirmière de nuit, étonamment rajeunie et embellie ces mois derniers à chaque fois que nous l'avons rencontrée, et de revoir Flash Thomson, héros de guerre de retour du front, probablement mutilé à jamais : un tournant inattendu et bouleversant pour un des personnages historiques de la série. Bon sang, pourquoi tant de méchanceté, comment va t'il pouvoir reprendre une vie normale, avec ce qui lui est arrivé? En bonus une petite aventure en tandem de Spidey et Wolverine, dont l'action se déroule dans un bar, entre morale philosophique et dépression latente, autour d'un verre. J'ai déjà du lire ça pas mal de fois par le passé, ça a le mérite de remplir le mensuel pour atteindre le nombre de pages requis, mais ça ne fait pas globalement avancer grand chose. Moi je vous le dis, elle a intérêt à être béton, la saison 2, pour que Spider-man ne passe pas à la trappe de mes choix, pour 2010.

LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR

 Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...