Ce ne sont pas les événements qui manquent chez DC Comics en ce moment, encore moins les histoires aux multiples ramifications qui jouent la carte du long terme. Par exemple, voici venir le tome 1 (enfin, coronavirus permettant, acquérir des albums en ce moment n'est pas la priorité, ni une sinécure) de Leviathan. Vous le savez peut-être, derrière cette appellation se cache l'organisation terroriste menée normalement par Talia Al Ghul, la mère de Damian Wayne et ancienne flamme de passage de Bruce Wayne. Parmi les missions qu'a reçu Brian Bendis en débarquant sur la franchise Superman, il y en avait une toute simple, épurer la situation des agences de contre espionnage, et autres sociétés secrètes, dont il devenait bien difficile de tenir l'actualité à jour. C'est chose faite dès le départ, car l'assaut de Leviathan met dos au mur un peu tout le monde, de Kobra en passant par l'Argus d'Amanda Waller, qui en prend aussi pour son grade. C'est donc Superman qui va se retrouver coincer au milieu de toute cette histoire de lourds secrets qui explosent, de faux semblants continuels. Il faut dire que sa famille et ses alliés sont impliqués, avec un Jimmy Olsen sous couverture qui assiste à l'explosion des Kobra, ou une Lois Lane qui mène l'enquête alors que son père est impliqué dans de sordides machinations. Un père avec qui le temps est venu d'être un peu plus honnête, notamment pour ce qui est de la double identité Superman/Clark Kent. On dit qu'il ne faut pas confonde boulot et vie privée, mais là, pour le coup l'étau se resserre pour l'Homme d'acier, qui a beau faire semblant et jouer les grand naïfs, sait que le petit jeu ne durera plus longtemps.
Brian Bendis, pour ceux qui l'appréciait chez Marvel, reproduit désormais chez DC toutes ses petites habitudes, en bien comme en mal. Les dialogues sont prolixes et jouent sur la redondance et le coté cocasse (Amanda Waller et Jimmy Olsen dans le lit de Lois et Clark) alors que souvent des double pages étalées obligents le regard du lecteur à embrasser l'amplitude de l'espace pour suivre l'action chronologique. Au dessin Steve Epting fait partie de ces dessinateurs rassurants, qui ne déçoivent jamais. Ici il donne un petit coté sombre et ombrageux à l'univers de Superman, qui correspond parfaitement au ton de la saga, qui a de petits accents de ce qu'il illustra à l'époque du Captain america de Brubaker. Le numéro spécial Superman Leviathan Rising est lui signé Paquette, qui dans un ton plus frais mais tout aussi soigné, démontre qu'il traverse un pic de forme appréciable. Les amateurs de conspirations et de fausses pistes vont se lécher les babines, les autres seront un peu surpris de retrouver un Superman qui délaisse les menaces cosmiques ou les kryptoniens enragés, pour quelque chose de terre à terre en apparence, mais qui est l'antichambre de bien des chnagements, d'où la fameuse chute chorégraphiée des dominos : une fois le premier tombé et les autres correctement positionés, il n'y a plus grand chose à faire, si ce n'est observer. Lire, dans le cas présent.
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