SEPTEMBRE 2017 : NOTRE SELECTION COMICS BD

Le mois de septembre, comme pratiquement chaque année, a été dense et riche en propositions librairie. On s'interesse donc aux sorties de ces dernières semaines, avec notre petite sélection toute personnelle et loin d'être exhaustive. Cinq albums pris à part, en toute subjectivité, mais que nous nous permettons de vous recommander, que ce soit pour offrir ou vous offrir. 
Au passage nous sommes depuis toujours assez contre la manie débordante de présenter aux lecteurs des liens commerciaux. A savoir, ceux-ci permettent aux sites qui les proposent de gagner une petite commission sur chaque achat effectué sur Internet. Certains en ont fait un vrai fond de commerce, et vous recommandent tout et n'importe quoi chaque jour, pourvu que vous sortiez votre carte bleue. Dans notre cas, nous avons l'assurance que vous serez en réalité très peu à utiliser ce moyen d'achat (fréquenter son comic shop de confiance reste la solution que nous encourageons de loin), et de plus, si vous décidez d'acquérir un album avec les liens que nous proposons, sachez que les gains infimes sont automatiquement réinvestis dans l'organisation de nos événements à venir, dont principalement le Printemps des Comics 2018, seconde édition. Pour information, organiser ce type de manifestation est l'assurance, pour nous qui souhaitons en tenir éloignée toute velléité commerciale, d'une perte sèche de plusieurs milliers d'euros. Donc nous ne sommes pas là pour vous ponctionner, et au contraire nous vous remercions chaleureusement pour ce qui serait à la limite un petit geste sympathique pour soutenir notre association qui en a grand besoin. Bonne(s) lecture(s).

En septembre, Snorgleux Comics a fait ses débuts avec deux albums. Le plus susceptible de toucher le coeur du grand public est Animosity, une jolie histoire mettant en scène une fillette et son chien, dans un monde devenu fou, où les animaux se sont "réveillés" et sont dotés de la parole et du moyen de penser comme les humains. Original et important, car soutenir Snorgleux est aussi un moyen de favoriser la pluralité des publications comics en France. Et ce récit vaut qu'on s'y attarde.
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Imaginons un instant que vous n'ayez pas encore lu le Spider-Verse de Dan Slott, avec les dessins d'Olivier Coipel... Séance de rattrapage chez Panini, avec des Spider-Men issus de toutes les dimensions, une véritable orgie à la limite du fan-service, mais qui s'avère être drôlement rythmé, et un des moments forts du run du scénariste. Amateurs de mainstream qui plaira à presque tout le monde, voilà une évidence à posséder.
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Chez Urban Comics, nous aurions pu vous parler de All-Star Batman, mais notre préférence va largement à Nightwing, ou encore à The Flash Tome 1. Nouvelles aventures pour le bolide, qui se retrouve à coacher toute une séries de "speedsters" qui ont transformé la ville, et un nouvel ennemi redoutable du nom de Godspeed. Une sorte d'anti-Flash vêtu de blanc, qui pourrait bien être une menace plus proche de Barry Allen qu'on ne suppose. Carmine di Giandomenico est en grande forme, avec lui la vitesse de Flash explose la page.
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Un petit détour par la Version Originale, avec le retour, chez Marvel Comics, de l'omnibus du Punisher par Garth Ennis et Steve Dillon. Plus de 1100 pages d'aventures rocambolesques, cruelles, sarcastiques, qui ont relancé avec brio un personnage en perdition. C'est déjà sorti aussi en Vf sous ce format, malheureusement épuisé depuis des lustres. Si vous avez donc de bonnes bases en anglais, voilà un ouvrage indispensable. L'occasion aussi de comprendre combien Dillon a été lui aussi capital pour le retour de Frank Castle.
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Enfin, vous allez me dire, mais ce n'est pas du comics! Oui, mais parfois il convient aussi d'aller jeter un oeil sur la franco-belge, ou sur les albums Bd qui font l'actualité, pour les bonnes raisons. Corto Maltese, l'après Hugo Pratt, est une de ces valeurs certaines qu'on retrouve toujours avec un plaisir inégalé. Equatoria, d'abord publié en pages intérieurs du quotidien la Repubblica l'été dernier, est un petit bijou de Pellejero et Canales, et méritait bien qu'on fasse une exception, pour vous parler de cet album sorti chez Casterman. D'ailleurs nous vous proposerons en octobre la review sur UniversComics.

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THE THANOS IMPERATIVE (dans LA COLLECTION HACHETTE DE REFERENCE)

On trouve du cosmique ces temps-ci, dans la collection Hachette de référence, avec Thanos Imperative, récit en six parties à classer du coté des événements d'outre espace, qui viennent régulièrement ébranler l'univers Marvel, et qui commence par une mise en bouche, Thanos Imperative Ignition. La mise à feu, quoi. On croyait à l'époque le grand méchant mort, tué par sa némésis Drax le Destructeur, mais il n'en est rien. L'amant de la mort ne le reste jamais bien longtemps. C'est pourquoi il est dorénavant prisonnier des Gardiens de la Galaxie, et le sort qui lui sera réservé fait l'objet de débats entre ces derniers, qui ne sont pas tous d'accord sur le sens à donner à cette résurrection et à cette détention. Pendant ce temps, il se passe d'étranges phénomènes à la limite de la faille qui sépare notre univers de celui apparu quelque temps auparavant, comme conséquence des soubresauts cosmiques imaginés par Abnett et Lanning. Cet autre univers qui pointe le bout de son nez, c'est le Cancerverse, et la mort y a été bannie. La vie toute triomphante, donc, et ce n'est pas forcément un bien. Nova s'y rend pour remettre un peu d'ordre mais il fait une rencontre fort déplaisante : Adam Magus, la version distordue d'un Adam Warlock devenu fou, et dont la puissance de frappe est particulièrement redoutable. Les dessins de Brad Walker, bien qu'un peu figés par moments, sont plaisants. Il évoque un peu un Tom Raney plus posé et moins porté aux distorsions physiques, pour rester dans les artistes qui se sont déjà illustré sur ce type de série. Cerise sur le gâteau, la révélation de l'être qui se cache derrière tous ces préparatifs de guerre. Un vieux fantasme de lecteurs Marvel. Un héros de légende, une de ces figures inattaquables qui a marqué durablement notre enfance (on fait durer le sispens mais depuis vous dvez l'avoir lu, non?)... Ici c'est devenu un vilain tout puissant, bien décider à être celui qui va mettre le cosmos entier à sa botte. Tout ceci est bien sur une suite directe de ce qui a été narré dans War of Kings/Realms of Kings, qui succédaient aussi à Annihilation. Et  nous montre que la balance entre la vie et la mort doit toujours être scrupuleusement respectée, car la première citée n'est pas forcément un bien absolu, si elle n'est pas placée dans la perspective (certes effrayante) de la seconde.

Que faire quand la mort d'un personnage, désormais légendaire, rend toute idée de réutilisation absurde et profanatrice? Et bien, on peut toujours convoquer son avatar d'une autre dimension, d'un autre univers. Du coup, place au Captain Marvel du Cancerverse (oups, c'est dit), qui a su vaincre la mort (contrairement au notre) et qui depuis est même parvenu à l'anéantir. Tuer la mort, ça c'est original. Thanos, pour le coup, se voit investi d'une mission inattendue : en tant que Vrp parfait de la mort, en tant que nihiliste suprême, personne d'autre que lui n'est mieux armé pour rétablir l'ordre dans un monde où il n'est plus possible de passer l'arme à gauche. Thanos souffre, de surcroît. Il ne voulait pas revenir à la vie, ambitionne de vite retrouver l'oubli, et quand on sait les ambitions et la fourberie du titan, on peut s'attendre au pire. Les forces du bien (Gardiens de la Galaxie, Nova, Quasar, en tête de gondole) vont se retrouver attaquées par une version distordue de nos Vengeurs, et bénéficier de l'aide inattendue de celle qui les a trahis sur notre bonne vieille Terre 616 : la Sorcière Rouge, qui confirme donc sa tendance, tous univers confondus, à retourner sa cape et mettre ses compagnons dans l'embarras. Faites confiance à Wanda, et vous êtes surs d'avoir un bon gros coup derrière la tête, dès que vous tournerez le dos. L'ensemble fonctionne assez bien, c'est mouvementé et ça donne la pèche, c'est illustré brillamment par Miguel Sepulveda, avec l'aide de coloristes inspirés. Il manque un peu la fraîcheur et la (fausse) naïveté des sagas tissées par Starlin, mais peut être que je manque moi même de cet innocence qui m'avait tant fait vibrer à l'époque. Thanos Imperative se termine par le sacrifice émouvant de deux héros importants, dont l'un est vite revenu, tandis que l'autre a perdu sa place au sein du MarvelVerse au profit d'un successeur plus jeune et branché. Si vous avez délaissé Marvel cette dernière décennie et que vous voulez rattraper le temps perdu, il y a des volumes chez Hachette qui devraient vous parler. 



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