La collection Marvel Select s'agrandit, avec le second tome des aventures des New X-Men de Grant Morrison. L'arme XII , dont la version en Marvel Deluxe dépasse souvent la centaine d'euros sur les sites d'enchères en ligne, est donc enfin reproposée pour le grand bonheur de tous.
On peut aimer -ou pas- Grant Morrison, selon les goûts et les aspirations qui nous sont propres. Mais même ses détracteurs devront admettre que durant son passage chez les mutants, il a su faire bouger les lignes de force avec talent et audace. Ici, nous retrouvons les X-Men face à Cassandra Nova, la jumelle que le Professeur Xavier a du éliminer dans l'utérus de sa mère, et qui survit en tant qu'entité immatérielle capable d'investir les corps de ses hôtes. Elle est parvenue à contaminer l'armée Shi-Ar de la reine Lilandra (l'amante de Xavier, au passage) et les lance en direction de l'école pour jeunes surdoués de Westchester, avec un ordre simple, l'éradication de tous les mutants. Les X-Men ne sont pas au mieux de leur forme, car Cassandra les a soumis à une série d'épreuves qui ont bien affaibli le groupe. Ainsi, les héros sont affligés d'une forte fièvre, car des micro-sentinelles ont envahi les organismes, comme autant de microbes pernicieux. Mais encore, les X-Men ont du sortir à découvert, puisque le monde entier sait désormais qui est vraiment Xavier. C'est d'ailleurs un des thèmes récurrents de Morrison : rendre les mutants plus cools, même si toujours autant victimes de persécutions. Avec Grant, la mutation génétique devient monnaie courante, ils sont partout, même après avoir subi de très lourdes pertes lors du génocide de Genosha, dans la premier tome. Coolitude dans l'attitude, le langage, les costumes : les X-Men ne sont plus des super-héros baroques et torturés, mais ils vivent une existence qui flirte avec celles de pop-stars, certes toujours sous la menace de périls meurtriers. Ce volume présente aussi l'apparition d'un nouveau mutant français. Le criminel connu sous le nom de code de Fantomex est marseillais, et il connaît tous les secrets de l'expérience Arme X (dix, et pas X, comme Morrison le révèle) qui a transformé Logan, alias Wolverine. Ils sont sur une disquette, qu'il compte bien vendre à Xavier et aux siens. Tous ensemble, ils vont d'ailleurs devoir s'unir face à une terrible menace libérée dans le Tunnel sous la Manche, l'Arme XII, riposte artificielle, crée en laboratoire, par des humains apeurés et désireux de régler une bonne fois pour toutes la question mutante. On a vraiment pas le temps de s'ennuyer dans ce tome deux!
Un autre des aspects à ne pas manquer de se Select, c'est le début du délitement inexorable de la relation entre Scott Summers et Jean Grey. L'intruse est aussi bien télépathe que sexologue, et n'a pas froid aux yeux : Emma Frost. La Reine Blanche a bien compris la dynamique qui éloigne Scott de sa femme : entre les désirs non formulées et le détachement naturel d'une histoire qui vieillit, de deux amants qui ont grandi jusqu'à s'en éloigner subrepticement, Morrison intervient avec brio, et place Cyclope devant ses doutes, ses frustrations, ses tabous, qui voleront bientôt en éclats. En une planche magnifique, il place le X-Man devant Emma, pour une confession poignante et si vraie, qui est le premier vrai pas qui poussera les deux anciens ennemis à finir dans le même lit. Arrêtons nous aussi un peu sur les dessins. Trois artistes différents occupent le devant de la scène, principalement. Frank Quitely était déjà la star du tome 1, et si on peut lui reprocher des personnages tout fripés et grimaçant, il est un sacré raconteur d'histoire par le biais de ses crayons. Igor Kordey, par contre, n'est pas très à l'aise avec les techniques de travail d'un comic-book et des délais de réalisation que cela implique. Du coup il bâcle au maximum ses planches, qui dans les premiers épisodes de son chef sont parfois hideuses. Mémorable une pleine page avec Emma Frost, où la belle blonde semble repoussante et quasi simiesque. Reste en fin de tome le meilleur à mon sens, car le plus clair, précis, détaillé, et lisible : Ethan Van Sciver. Voilà donc un album qui mêle également les styles, les impressions, les ambiances, au risque parfois de perdre en cohérence et en unité narrative. Morrison n'est pas un auteur facile, et c'est un risque de confier le dessin à autant d'artistes si différents. Pourtant c'est avec nostalgie, et un plaisir non dissimulé, que je retrouve les New X-Men d'alors, et leur volonté de donner un bon gros coup de tatane dans la fourmilière mutante.
Un autre des aspects à ne pas manquer de se Select, c'est le début du délitement inexorable de la relation entre Scott Summers et Jean Grey. L'intruse est aussi bien télépathe que sexologue, et n'a pas froid aux yeux : Emma Frost. La Reine Blanche a bien compris la dynamique qui éloigne Scott de sa femme : entre les désirs non formulées et le détachement naturel d'une histoire qui vieillit, de deux amants qui ont grandi jusqu'à s'en éloigner subrepticement, Morrison intervient avec brio, et place Cyclope devant ses doutes, ses frustrations, ses tabous, qui voleront bientôt en éclats. En une planche magnifique, il place le X-Man devant Emma, pour une confession poignante et si vraie, qui est le premier vrai pas qui poussera les deux anciens ennemis à finir dans le même lit. Arrêtons nous aussi un peu sur les dessins. Trois artistes différents occupent le devant de la scène, principalement. Frank Quitely était déjà la star du tome 1, et si on peut lui reprocher des personnages tout fripés et grimaçant, il est un sacré raconteur d'histoire par le biais de ses crayons. Igor Kordey, par contre, n'est pas très à l'aise avec les techniques de travail d'un comic-book et des délais de réalisation que cela implique. Du coup il bâcle au maximum ses planches, qui dans les premiers épisodes de son chef sont parfois hideuses. Mémorable une pleine page avec Emma Frost, où la belle blonde semble repoussante et quasi simiesque. Reste en fin de tome le meilleur à mon sens, car le plus clair, précis, détaillé, et lisible : Ethan Van Sciver. Voilà donc un album qui mêle également les styles, les impressions, les ambiances, au risque parfois de perdre en cohérence et en unité narrative. Morrison n'est pas un auteur facile, et c'est un risque de confier le dessin à autant d'artistes si différents. Pourtant c'est avec nostalgie, et un plaisir non dissimulé, que je retrouve les New X-Men d'alors, et leur volonté de donner un bon gros coup de tatane dans la fourmilière mutante.