Petit accroc pour l'arrivée des albums librairie d'Urban comics, liés au reboot Dc. Nous avons appris ces jours derniers que la sortie est repoussée au 8 juin. Ce qu'il fait qu'il faudra patienter encore un peu pour lire le premier tome des nouvelles aventures de la Justice League, celle de Jim Lee, argument de vente majeur. Que peut-on lire dans ces épisodes? Tout d'abord, l'action ne se situe pas dans le présent, mais "il y a cinq ans, à une époque où les gens ne savaient rien des super-héros". D'entrée, on sent que la reconstruction va être longue, probablement totale, sûrement passionnante. Les nostalgiques pleurent à chaudes larmes, tout est donc à refaire? Quelle prise de risque, quelle folie, ou quel coup de génie? En attendant, pleins feux sur Batman, qui est traqué sur les toits de Gotham City (très belle Gotham que cette sombre ville vue par Jim Lee, qui la connaît bien) mais aussi à la poursuite d'une créature extra terrestre venue commettre un acte de terrorisme. Il reçoit un précieux renfort en la personne de Hal Jordan, c'est à dire Green Lantern , et la chimie entre les deux repose d'emblée sur leurs différences basiques, à savoir un être doté d'un anneau qui lui confère une puissance quasi illimitée, et de l'autre un simple athlète déguisée en chauve souris. Leur antagoniste alien frappe et laisse échapper un nom : Darkseid. Qui du coup, reboot oblige, n'évoque rien aux deux héros (Dark side, plaisantent-ils...). Par contre, ils ont une petite idée derrière la tête : puisque nous en sommes à donner la chasse aux extra terrestres, pourquoi ne pas faire un saut à Metropolis, où un certain Superman aurait été signalé, et s'assurer qu'il n'est pour rien dans cette histoire... L'occasion de (re)découvrir l'homme de Krypton dans son nouveau costume, et qui n'est pas très heureux qu'on vienne lui chercher des poux dans la tête, à domicile. Un classique jeu de quiproquo comme au bon vieux temps du Silver Age, lorsque nos héros commençaient d'abord par se taper dessus, avant de devenir amis comme cochon.
Les lecteurs Dc seront heureux de savoir que la nouvelle JLA se construit peu à peu, page après page. Wonder Woman, Flash, le destin de Cyborg, tout ce que nous connaissions déjà est ici lentement reproposé, revisité, et c'est une véritable manne pour le néophyte, qui aurait toujours voulu se mettre à Dc sans oser franchir le pas, trop dépaysé par la faune locale en spandex. Cette fois plus d'excuse, le récit est d'une clarté exemplaire, met en place tout un univers, héros et vilains de légende, qui sera accessible à tous, sans exception. Geoff Johns est bien sur le grand démiurge derrière cet album. Et Jim Lee, évidemment. Il est indéniable que ce n'est pas son meilleur travail à ce jour, qu'on l'a déjà vu plus appliqué sur les seconds plans, et sur certaines expressions faciales. Mais nous parlons toujours du grand Jim, c'est à dire un artiste qui même avec un bras dans le plâtre, n'a pas son pareil pour rendre des planches plastiquement réjouissantes, et imprimer du mouvement et de la force, case après case. Ce premier volume de la JLA nouvelle mouture est tout simplement réjouissant. Vous ne pouvez pas le rater. Pas parce que c'est une histoire bouleversante, une trouvaille inédite (au contraire, à ce niveau il y avait mieux à faire), mais parce qu'il porte en son sein les germes de ce qui pourrait bien être la version 2.0 d'un des plus grands éditeurs de comic-books, qui offre de la sorte une porte d'entrée immanquable et remarquable vers son univers narratif. Alors allez-y!
Rating : OOOOO