En ce jour de sortie nationale du film Justice League, on revient sur un des albums de la collection Eaglemoss, le tome 48, qui permet de redécouvrir en kiosque les débuts de la série Aquaman (New 52) par Geoff Johns. Des épisodes sans lesquels Jason Momoa n'aurait peut-être pas eu le plaisir d'aller nager avec les dauphins sur grand écran.
Puisqu'en France les lecteurs de Marvel sont plus nombreux que ceux de Dc, je commencerai cet article par une comparaison facile. D'un coté, vous avez Namor, le Prince des mers, souverain arrogant et uniquement vêtu d'un slip de bain vert des plus tendance. De l'autre, Aquaman, aka Arthur Curry, lui aussi dépositaire de la couronne d'Atlantide, même s'il n'y a pas grandi, comme son collègue aux oreilles pointues. Doté d'un trident majestueux et d'une combinaison à mi chemin entre la cotte de mailles (qui rouille dans l'eau) et les écailles, il en impose mais ne s'est jamais imposé. Subtile différence. C'est donc une nouvelle chance que Geoff Johns offre au personnage, avec cette série post reboot de haute volée. Bonne pioche, c'est du tout bon ! A peine revenu parmi les mortels à la suite des évènements de Blackest Night/Brightest day, Aquaman décide d'abandonner momentanément les mers et ses créatures pour retourner en ville. Il donne un coup de main à la police locale (histoire de bien faire comprendre aux nouveaux lecteurs qu'il est super fort et super résistant), commande son repas dans un fast food spécialisé dans le poisson, et supporte difficilement les quolibets et l'incompréhension des autres clients, qui semblent avoir totalement oublié la notion de vie privée. Une scène cocasse qui fait bien sourire, parfaite dans les temps et dans le ton. Habilement, et sans s'attarder trop longuement, Johns réussit à représenter en quelques cases les origines du personnage, son background minimal, sa raison d'être. il introduit aussi Mera, sa sublime épouse (une rousse qui ferait passer Mary-Jane Watson pour un cageot, quelle bombe!) qui semble plus qu'heureuse de sa décision de se faire citadin plus que loup de mer.
Ne pensez pas que cet album soit uniquement centré vers l'introspection ou la narration tranquille, le retour sur le devant de la scène d'un héros has-been. Car une super menace pointe aussi le bout se son nez à l'horizon. D'horribles créatures venues des tréfonds de l'océan, qui remontent vers la surface, à la recherche de nourriture... Il faudra plonger jusque dans les abysses de la Fosse des Mariannes pour découvrir toute la vérité sur cette race belliqueuse et primitive, qui est restée enfermée des années et semble tenaillée par une faim atavique. Ivan Reis est aux dessins, et c'est simplement ... merveilleux. Très beau, très soigné, sans faute, on ne peut que lui tirer le chapeau, tant il semble, plus que jamais, au sommet de son art, entre les détails admirables de la mer, de la texture du sable, de l'imposante figure du héros dans son costume orangé... Ce premier arc narratif est un exemple parfait de comment rendre à un personnage tombé un peu en désuétude, ses lettres de noblesse. Ceci sans forcer ou recourir à des expédients usés jusqu'à la corde, comme le drame ou les doubles maléfiques. simplement, avec une écriture à hauteur d'homme, et une équipe artistique qui connaît son métier et soigne l'ouvrage. Bref, un tome qui ravira ceux qui passent par le kiosque pour mieux découvrir l'univers Dc, et qui n'avaient peu-être pas franchi le pas avec la parution chez Urban Comics. Seul bémol, la grande différence entre le Jason Momoa du film, et cette incarnation plus classique, à laquelle sont attachés les lecteurs qui comme moi privilégieront toujours le neuvième art au septième.
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