X-MEN 7 EN KIOSQUE : LE POIDS DE LA GUERRE

Il est bien difficile de survivre, quand on est une série régulière qui souffre déjà depuis des mois d'un manque d'inspiration, quand en plus un crossover d'importance vous oblige à changer votre fusil d'épaule, et à raconter quelque chose que vous ne reteniez pas indispensable auparavant. Kieron Gillen est un peu dans l'impasse : Ses Uncanny X-Men ne passionnent guère les foules, et en plus, voilà que son récit doit faire la part belle à AvX. Une gageure. Du coup nous lisons deux épisodes très inégaux ce mois-ci. Le premier est franchement mauvais, carrément dispensable. Il est consacré à Magneto, Psylocke et Tornade, qui isolés loin du gros des combats, livrent leurs état d'âme entre humour pas très drôle, et attente soporifique. On sent qu'il fallait pondre une vingtaine de pages, comme à l'usine. Les dessins sont de Billy Tan, très jolis mais aussi très statiques. Le gros mieux vient ensuite, quand Gillen bifurque vers ses idées propres, et axe tout un numéro sur Sinistre et la ville souterraine où il se terre, et prépare son futur grand affrontement avec les X-Men. Un récit malin qui parle de politique, d'anarchisme et de lutte contre le système, de manière rondement menée, avec de surcroît les belles planches de Dustin Weaver, truffées de détails et délicieusement rétros. Un comble donc de devoir snober le pseudo événement pour présenter une copie décente, mais on vous le répète, Avengers Vs X-Men, au delà de l'épate, est tout sauf une grande réussite. 

X-Men Legacy aussi n'est pas incontournable. On nous promettait monts et merveilles avec l'arrivée de Christos Gage au scénario, mais lui également va devoir mettre ses velléités en pause, et se consacrer avant tout à AvX. Dans un premier temps, il se concentre sur Joanna Cargill, qui est chargé de pacifier une nation africaine où la domination de l'homme est source de l'exploitation des femmes, et de conflits séculaires. Mais les Seigneurs de guerre sont-ils une engeance contre laquelle des mutants, même de bonne volonté, peuvent lutter efficacement? Il y aurait fort à dire la dessus, et le sujet est traité avec une superficialité évidente, laissant plutôt place à des souvenirs liés au passé de Frenzy, et aux mauvais traitements reçus dans son enfance. On glisse donc du macro ou micro événement, et c'est un peu dommage. Juste après, deux femmes se crêpent le chignon : Miss Marvel souhaite avertir Malicia des risques potentiels de corruption de ses alliés mutants, qui pourraient bien avoir la tête qui tourne, sous l'emprise des pouvoirs incommensurables du Phénix. Hélas, la discussion tourne vite au contentieux, car vous le savez peut être, les deux héroïnes ont un lourd passif (la vie de Carol Danvers a été "empruntée", c'est à dire volée, par Malicia, voilà bien des années. L'affront n'a pas encore été totalement digéré). Les dessins de David Baldeon sont assez bons, tout en mouvements, agréables plastiquement, mais au final, il ne se passe rien de bien inoubliable. 

N'oublions pas, pour être complet, de mentionner un épisode des New Mutants, qui doivent affronter un spasme temporel. Rocket et Karma ont été happé dans le temps, et c'est une version future des deux jeunes mutants que leurs amis retrouvent à leur place. On pourrait croire que tout va relativement bien, surtout lorsqu'ils ont l'occasion d'échanger quelques vues de ce que seront les années à venir, mais en fait, il semblerait que ce futur soit tombé sous la coupe d'un ennemi inattendu. Comme quoi il faut d'abord penser à balayer devant sa porte... Episode sympathique qui met un peu de pages avant de révéler son sel, mais qui au final ne démérite pas vu le reste de la revue. Je n'aime pas trop les dessins parfois trop brouillons et mal finis de Leandro Fernandez, et c'est dommage, car le titre mériterait peut être mieux pour séduire plus de lecteurs. Tout ce menu vous attend en kiosque dès maintenant, pour peu que les grèves de ces dernières semaines ne s'éternisent pas trop de par chez vous. 


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