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BATMAN OFF-WORLD : BATMAN EN GOGUETTE DANS L'ESPACE


 Je ne vous apprendrai rien en rappelant que Batman est avant tout un héros urbain. Son terrain de jeu favori ? Les ruelles sombres de Gotham, peuplées de malfrats en imperméable douteux et de super-vilains au look baroque, qui infestent la ville depuis des décennies. Mais Batman dans l’espace… voilà une idée qui frôle la fantaisie la plus décalée. Certes, au fil de sa longue carrière éditoriale, le Chevalier Noir a déjà croisé des extraterrestres ou participé à des affrontements cosmiques. Pourtant, Jason Aaron nous propose ici une variante singulière : un Batman propulsé à bord d’un gigantesque vaisseau spatial, le Rafale de guerre, où il se fait littéralement rouer de coups jour après jour, tout cela pour assimiler les techniques de combat alien indispensables à sa nouvelle mission. Car tout est parti d’un incident sur Terre : un extraterrestre s’est invité à Gotham, a semé le chaos et, comble de l’affront, a infligé une sévère défaite au Dark Knight. Or, Bruce Wayne, milliardaire rancunier s’il en est, ne supporte pas de rester sur un revers. Il a donc juré de pourchasser son adversaire jusqu’à son terrain d’origine. Et comme il n’existe pas de Bat-navette en vente libre, il s’est offert un vaisseau spatial flambant neuf. Résultat : voici Batman prisonnier d’un univers étrange, à la fois aseptisé et ultra-violent, où les plus faibles périssent chaque jour en grattant les moteurs colossaux du bâtiment. Au sommet de cette hiérarchie brutale se trouve le capitaine du vaisseau, la cible ultime de Batman. Le premier affrontement tourne court : notre héros n’a ni les armes ni les réflexes pour inquiéter son adversaire. Mais, fidèle à sa méthode, il apprend, s’adapte, et finit par maîtriser de nouvelles formes de combat, ajustées aux physiologies venues d’ailleurs. À ses côtés, deux alliés inattendus : une chasseuse de primes originaire de Tamaran (la même planète que Starfire) et un robot punching-ball, idéal pour perfectionner de nouveaux revers venus d'ailleurs, littéralement.



Il y a deux règles que tout lecteur assidu de Batman connaît par cœur. La première : le héros ne tue pas. Quoi qu’il arrive, même confronté à l’adversité la plus brutale, il trouve toujours une échappatoire pour épargner son adversaire. Or, dans l’espace, face à une violence extrême et à des extraterrestres bien décidés à le réduire en charpie, Batman est poussé dans ses derniers retranchements… mais il reste fidèle à sa doctrine. La seconde règle : Batman inspire la peur. C’est ainsi que cela fonctionne. Il surgit dans son costume de chauve-souris et les criminels tremblent aussitôt. Dans l’espace, le lecteur réalise que non seulement cette règle reste valable, mais qu’elle s’enrichit : Batman ne se contente plus d’effrayer, il suscite aussi le respect, et même d’autres sentiments inattendus comme l’espoir ou la fierté de la rébellion. Le voir se lancer dans la lutte contre une compagnie esclavagiste à laquelle il n’avait pourtant rien à voir témoigne de cette évolution. Bref, on assiste à un grand spectacle cosmique, parfois un brin outrancier, qui introduit même un personnage secondaire (une sorte de loup mécanique) taillé sur mesure pour le rayon figurines. Côté visuel, le potentiel iconique est évident. Aaron signe un récit qui devrait séduire les lecteurs curieux, ceux qui aiment voir leurs héros préférés pris à contre-pied. Quant à Doug Mahnke, il reste un dessinateur redoutable dès lors qu’on apprécie un style réaliste et léché, à la manière d’un Jim Lee. Ses planches réservent toujours de beaux moments aux amateurs d’illustrations puissantes, et il sait flatter son public par des poses spectaculaires et des apparitions mémorables. Batman Off-World est un divertissement décomplexé et inattendu, certainement pas destiné aux puristes, mais qui a toutes les cartes en main pour séduire ceux que l’idée de voir le Dark Knight en orbite ne fait pas grimacer.



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BATMAN SILENCE : NOUVELLE EDITION AVANT … HUSH 2 !


 Paru entre 2002 et 2003, Batman : Hush fête aujourd’hui ses 23 ans sous la bannière d’Urban Comics. Avant la suite (Hush 2) inattendue, qui pointe le bout de son nez en cet été (mais qui a déjà du retard aux States). L’occasion rêvée de revenir sur cette saga événement signée Jeph Loeb au scénario et Jim Lee au dessin, une œuvre qui conjugue polar, action débridée, romance contrariée et fan-service maîtrisé avec une virtuosité qui continue d'impressionner deux décennies plus tard. Ou de fatiguer, c'est selon. Tout commence dans les égouts nauséabonds de Gotham, où Batman pourchasse un Killer Croc plus difforme que jamais. Le justicier l’emporte sans sourciller, mais l’affaire se complique : la rançon destinée à libérer un riche otage a été subtilisée. L’élégante Catwoman y est pour quelque chose, mais la belle est sous l’influence de Poison Ivy, dont les courbes vénéneuses pourraient réveiller un cadavre. Batman tente d’intervenir, mais une mystérieuse main coupe son filin, le précipitant dans une chute brutale. Gravement blessé, Bruce Wayne est opéré par Thomas Elliot, un vieil ami d’enfance devenu neurochirurgien de génie — et accessoirement nouvelle figure majeure dans cet échiquier mouvant. Rétabli, Batman reprend l’enquête, cette fois en duo avec une Catwoman plus amoureuse que jamais. Leur relation atteint un sommet torride à Metropolis, sur les traces d’Ivy, où Superman — lui aussi manipulé — s’invite pour un combat fratricide d’anthologie. Au fil des épisodes, les pièces du puzzle se mettent lentement en place. Après chaque confrontation, une silhouette inquiétante apparaît, visage bandé à la manière d’une momie, tirant les ficelles depuis l’ombre. Ce personnage énigmatique, baptisé "Hush" (Silence), cristallise rapidement tous les soupçons. Est-il un vieux fantôme du passé, un pion déguisé, ou le vrai maître du jeu ?



Ce qui fait la force de cette histoire, ce n’est pas seulement la succession de péripéties ou le défilé de la quasi-totalité de la galerie gothamite — le Joker, Harley Quinn, l’Épouvantail, Ra’s al Ghul, Double-Face, et même Huntress — mais bien la manière dont tout s’agence dans une chorégraphie de tension parfaitement réglée. Certains y verront une simple revue d’effectif destinée à briller en vitrine. D’autres comprendront que c’est justement cette immersion dans l’univers complet du Chevalier Noir qui rend Hush aussi addictif qu’efficace. Et puis il y a Jim Lee. Rarement un artiste aura autant électrisé une série Batman. Son trait précis, dynamique, spectaculaire, redéfinit la grammaire visuelle du personnage pour toute une génération. Chaque planche semble conçue pour devenir un poster. Chaque case déborde d’énergie cinétique. Son Batman massif, félin, toujours au bord de l’explosion, incarne une puissance contenue à la perfection. Et Lee a manifestement pris son pied à croquer tous ces visages iconiques, en leur offrant une esthétique contemporaine sans jamais trahir leur essence. Quant à Loeb, il joue avec les archétypes comme un prestidigitateur avec ses cartes truquées. Il pousse même l’audace jusqu’à livrer au lecteur ce que tant d’histoires ont évité : une relation sincère, durable (en apparence) entre Batman et Catwoman, jusqu’à l’inévitable moment où Bruce lui révèle sa véritable identité. Un fantasme geek devenu réalité narrative, depuis réemployé dans une version mariage chic et choc par Tom King. Enfin, pour ceux qui aiment percer les mystères avant l’heure, un conseil : méfiez-vous des "nouveaux personnages" trop présents, trop vite installés. Loeb, vieux briscard de l’écriture télé et comics, connaît les ficelles, et s’en amuse. Le twist final — même s’il est anticipable — n’en reste pas moins savoureux. Batman : Silence, c’est un peu comme un blockbuster estival de luxe : généreux, calibré, parfois un brin trop démonstratif, mais toujours redoutablement efficace. Une porte d’entrée idéale pour les néophytes, un plaisir visuel et narratif pour les fans de longue date. Vingt ans plus tard, cette saga reste une pièce maîtresse de la mythologie de Batman, à lire, relire, et faire découvrir.



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BATMAN GHOSTS OF GOTHAM TOME 1 : CLÉMENCE ET CHÂTIMENT


Cela fait de longues années que Bruce Wayne combat le crime sous le masque de Batman. En conséquence, son corps est aujourd’hui meurtri : on ne compte plus les balles reçues, les coups de couteau, les ligaments endommagés ou les os brisés. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’avec le temps, le justicier de Gotham soit peu à peu perclus de douleurs et perde en efficacité sur le terrain. Une opportunité extraordinaire se présente alors à lui : un sérum révolutionnaire, capable de régénérer le corps, de conserver une forme de jeunesse prolongée, et de réparer la plupart des maux liés à l’âge. Mais la scientifique à l’origine du projet (Scarlett) n’est pas une inconnue. Bruce l’a rencontrée lorsqu’il n’était encore qu’un jeune garçon. Sa mère n’était autre que la compagne de Joe Chill, le criminel tristement célèbre pour avoir assassiné les parents de Bruce dans une ruelle sordide de Gotham. Chill, on le découvre, était aussi d’une violence extrême avec cette femme, enceinte à l’époque. Si elle a pu accoucher loin de son bourreau, c’est parce qu’il avait été gravement blessé dans un accident de la route… et sauvé in extremis par un chirurgien d’exception : Thomas Wayne. Pendant que les services sociaux de l’hôpital faisaient croire que le bébé n’avait pas survécu et que la mère avait disparu, Thomas, en soignant un homme peu recommandable, offrait sans le savoir une seconde chance à celui qui allait bientôt devenir son assassin. Pour Batman, c’est un dilemme aussi cruel que personnel. Difficile à encaisser, d’autant qu’une nouvelle menace surgit dans les rues de Gotham : quelqu’un s’en prend à des adolescents fraîchement libérés d’un établissement de redressement aux méthodes extrêmes. On les retrouve morts… et vidés de leur sang. 



C’est un double dilemme en fait, pour Bruce Wayne. D’un côté, toute cette histoire ravive en lui les souvenirs de son père, chirurgien, et du fameux serment des praticiens : sauver une vie n’est pas négociable dès l’instant où l’on en a les moyens, peu importe le passé de celui qui en a besoin. La famille Wayne va bien entendu en payer le prix fort, à la fois pour cet altruisme, mais aussi pour les conséquences liées à ce fameux traitement capable de ralentir les effets du vieillissement — voire de rajeunir au niveau cellulaire. Il s’agit d’un traitement expérimental, ultra coûteux, réservé à une élite : la crème de la crème. Est-ce que ce n’est pas un peu trop facile, quand on s’appelle Bruce Wayne, qu’on est milliardaire, et qu’on patrouille en collants pour faire régner la justice dans les rues de Gotham, d’avoir recours à un tel produit alors que, dans le même temps, la population décline physiquement, année après année, sans aucun recours ? Ajoutez à cela le sort réservé à des adolescents, et donc le discours sur la possibilité de se racheter à un âge où tout reste encore possible, même quand on a mal commencé sa vie — et vous obtenez un scénario particulièrement intelligent de la part de Tom Taylor. Il signe ici des débuts remarqués et remarquables sur le titre Detective Comics. D’autant que, côté dessin, Mikel Janin est en très grande forme : ses planches flirtent avec l’iconique, sans jamais donner l’impression d’en faire trop ou de chercher à épater la galerie. Je me doutais que ce premier volume serait une lecture agréable, mais pas à ce point. C’est vraiment un album à recommander les yeux fermés à tous ceux qui sont sensibles à l’univers du Dark Knight.


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BATMAN DARK PATTERNS AFFAIRE UN : L'HOMME BLESSÉ


 Batman n'est pas seulement un super-héros chargé d'affronter les vilains les plus horribles et démoniaques de l'univers DC Comics. Ce n'est pas non plus uniquement un playboy qui s'habille avec du lycra, un masque et une cape, pour aller tabasser les criminels durant la nuit. C'est au départ un détective dont le sens de l'observation et de la déduction lui permettent de résoudre les cas les plus épineux, même ceux pour lesquels la police est clairement dans l'incapacité de fournir une issue positive. Avec Dark Patterns, nous allons découvrir quatre affaires différentes, à dimension humaine, qui vont être publiées dans des albums séparés, qui contiennent trois épisodes. La première affaire s'intitule l'Homme blessé et elle ne manque pas de piquant (jeu de mot fort modeste, il faut lire pour comprendre). L’histoire s’ouvre sur un monologue intérieur de Batman, où il est question des gamins de Gotham qui jouent au torero sur les rails du métro (beaucoup y laissent la vie, mais ils recommencent sans cesse), puis de chiens féroces qui errent librement dans les rues, relâchés par des habitants persuadés de les avoir "sauvés". Le message est clair : les gens ne veulent pas changer. Ils s’accrochent à leurs habitudes, aussi sombres soient-elles. Et d'emblée, il y a le dessin, signé Hayden Sherman, qui est loin d'être l'artiste le plus consensuel sur le marché. Son approche colle parfaitement à l’atmosphère du récit, et cet accord se confirme avec le "méchant" doté d'une apparence singulière et efficace. Le style, très marqué années 1980,  s’accorde étonnamment bien avec la noirceur réaliste de l’intrigue. Batman y est représenté dans un costume vulnérable et vintage, sans aucune armure. Une balle suffit pour le blesser réellement. Il peut aussi se faire tabasser par un simple groupe de citoyens en colère, comme cela se produit à un certain point. On est à des années lumière du héros qui défie et terrasse Darkseid ou Bane. Nous ne sommes pas très loin de Un Long Halloween, pour ce qui est des enjeux, avec la présence d'un tueur en série énigmatique, qui a déjà laissé trois victimes derrière lui. Un élément très particulier le distingue : le meurtrier cherche à infliger à ceux qu'il a choisi la douleur la plus intense, biologiquement possible. Dents arrachées, yeux crevés, des épines partout dans le corps, c'est assez choquant !



Si pour le GCPD, aucune piste ne semble de dessiner, Batman parvient à comprendre ce qui peut unir les trois premières victimes, et donc à anticiper les suivantes. D'autant plus que durant son enquête, qui le porte à investiguer dans les bureaux du premier individu assassiné (un avocat à succès), le héros affronte une escouade de vigiles, indice certain d'un complot plus vaste. Finalement, Batman identifie la prochaine cible du tueur, qui semble suivre l’ordre alphabétique d’une liste d’hommes ayant perdu un proche. Bruce attend donc l’assassin devant l’appartement du malheureux et va se retrouver nez à nez avec un homme dont le corps est couvert de clous, de pointes et de lames. Batman s’apprête à intervenir mais il comprend qu’il ne peut frapper nulle part. Chaque objet planté dans le corps du tueur est positionné de façon à ce qu’un coup porté le déplace — et que ce déplacement provoque sa mort. Batman ne peut rien faire sans transgresser sa règle : ne jamais tuer. Et ce n’est pas tout : l’homme ne ressent apparemment aucune douleur. Cette absence de sensations est la clé de cette première enquête, qui va emmener le héros jusque dans les banlieue pavillonnaires de Gotham, là où on n'a pas l'habitude de le voir en tenue. Dan Watters suscite l'adhésion avec une enquête où la tension est constante et savamment dosée. L’idée d’un ennemi que Batman ne peut frapper sans le tuer est une manière brillante de retourner contre le Dark Knight son propre code moral. L'album peut sembler un peu léger, du fait de sa faible pagination, mais la qualité de l'ensemble est indéniable, et pourrait même bien réconcilier ceux que le Batman intouchable de certaines histoires trop héroïques pour être honnêtes a fini par rebuter.


 

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ABSOLUTE POWER TOME 2 : FOIRE D'EMPOIGNE !


 Nous voici donc aux prises avec le second volume consacré au nouveau grand événement DC Comics publié chez Urban, Absolute Power, qui se décline en trois volets. Très honnêtement, le problème vient de la nécessité de publier de nombreux épisodes qui sont certes en rapport avec l'histoire principale, mais qui en fait ne font qu'en explorer les marges, de manière plus ou moins convaincante. Par exemple, ce second tome ne propose qu'un seul épisode de la série mère, le troisième, et ce sont les dernières pages au menu. Tout le reste est consacré à un autre titre satellite (Absolute Power Task Force VII) et aussi à ce qu'on appelle les tie-in, c'est-à-dire les épisodes des différentes séries régulières des personnages, qui sont impliquées dans un événement plus général. On va ainsi assister à une tentative d'évasion de Green Lantern, jusqu'ici détenu par Amanda Waller, et qui va utiliser tous les artefacts des différents héros et vilains qui ont été saisis pour parvenir à ses fins. Ou encore le parcours de Superman et Zatanna, à travers les différents chemins de la magie, dans le but de trouver un moyen pour pénétrer directement dans le sanctuaire d'Amanda. C'est l'occasion aussi de voir tous les super-héros qui n'ont pas été capturés en train de panser leurs plaies et de préparer une contre-attaque. Pour obtenir des informations, certains n'hésitent pas à recourir à la violence, comme Robin (Damian), ou au contraire, à tenter la voix de la persuasion, celle de "l'amour". Tout ceci est au menu d'un épisode de Wonder Woman assez drôle, illustré par Tony Daniel par ailleurs, mais qui évidemment contraste avec tout ce qu'on a lu auparavant dans le titre écrit par Tom King. Bref, vous l'aurez compris, Absolute Power est une histoire intéressante, comme nous avons déjà eu le cas de le dire (lire ici), qui joue sur des codes modernes et présente un récit pertinent et adapté aux enjeux de l'époque. Le problème, c'est que tout est loin d'être à la hauteur des ambitions, que ce soit au niveau du scénario ou des dessins. Il y flotte comme un parfum de fourre-tout, avec du très bon et du clairement dispensable.



Il est par exemple regrettable de voir le titre mensuel Batman s'engager dans cette aventure, au prix de rebondissements complètement improbables, qui manquent cruellement de conviction. Batman et Catwoman se retrouvent sur la planète de Lobo, pris en chasse par les sbires d'Amanda Waller, et tentent désespérément de regagner la Terre en empruntant un tunnel boom. Le récit est marqué par une confusion omniprésente – et pas seulement dans ces pages, mais dans d'autres également. C’est précisément l’effet produit par ce tome 2 de Absolute Power : un trop-plein d’explosions, de batailles, de vilains qui cognent sur des héros. Et – c’est peut-être là le comble – une menace permanente de pertes humaines massives plane sur l’ensemble… sans jamais se concrétiser. Car à la dernière page, le bilan demeure désespérément vierge : aucun super-héros de poids n’est tombé au champ d’honneur. Même lorsqu’un personnage semble dans une position critique – en l’occurrence Red Tornado –, il s’agit en fait d’un androïde. Autrement dit, un simple redémarrage de ses systèmes devrait suffire à le remettre en état de marche dans un avenir proche. Reste Dan Mora, dont les planches sont réellement excellentes. Il est, et de loin, l’artiste pour lequel l’achat de l’album se justifie pleinement. Absolute Power aurait réellement gagné à plus de simplicité, en proposant des enjeux plus recentrés, plutôt que de prétendre, en l’espace de quelques heures, faire table rase de toute la diversité héroïque et criminelle de l’univers DC. Transformer tous les personnages en captifs privés de leurs pouvoirs, voilà une ambition trop démesurée… pour un résultat très déséquilibré, tant sur le plan narratif qu’artistique, les différentes équipes créatives étant par ailleurs très disparates. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit bel et bien d’un moment charnière pour l’histoire récente de DC Comics. Et au milieu de ce tumulte, on trouve aussi quelques épisodes inspirés, qu’il est essentiel de lire pour comprendre les événements à venir chez l’éditeur. À vous donc de vous forger votre propre opinion. Mais une chose est sûre : si vous n’êtes ni un lecteur régulier, ni familier de l’univers DC, il y a de fortes chances que vous n’y compreniez absolument rien.


Tome 1 chroniqué ici


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BAT-MAN FIRST KNIGHT : BACK TO 1939 AVEC JURGENS ET PERKINS


 Commençons par ce qu'un peu tout le monde sait déjà. Le personnage de Batman a été créé en 1939 par Bill Finger et Bob Kane. Jusque-là, rien d'inédit. Au fil du temps, ses caractéristiques ont évolué, ainsi que son apparence, puis ses origines. Impossible d'écrire des décennies d'aventures avec plusieurs reboot de l'univers DC Comics, sans en subir les conséquences. Mais s'il y a une chose qui n'a jamais changé, c'est la volonté des auteurs de rendre hommage aux premières heures glorieuses des comics, notamment à travers ce qu'on appelle des "Elseworlds", c'est-à-dire des récits hypothétiques plaçant les héros les plus connus dans un contexte historique différent de l'habituel. Bat-Man First Knight (le trait d'union est important, il accompagnait déjà le personnage en 1939 à ses premiers pas), c'est un peu ce principe : une mini série de prestige sortie sur le Black Label, en trois numéros, qui nous permet de découvrir le chevalier noir à Gotham, alors qu'en Europe la Seconde Guerre Mondiale est sur le point d'éclater. Evidemment, le costume du héros rappelle davantage la chauve-souris avec de grandes oreilles (plutôt que des pointes/cornes), que le membre high-tech de la Justice League et ses gadgets futuristes. Tous les éléments habituels de la grande saga de Batman sont présents, du drame familial qui pousse Bruce Wayne à devenir ce qu'il est, au commissaire Gordon, flic intègre mais très mal entouré, en passant par une cité infectée par les malfrats… et plus particulièrement un individu qui a décidé de mettre les mains sur tout ce qui compte dans la ville, appelé la Voix, et qui donne ses consignes par radio, à tous ses hommes de main. L'objectif est de s'en prendre à tous les élus et hommes d'influence de Gotham, de les éliminer un par un, notamment grâce à des espèces de zombies surpuissants, des types qui étaient destinés à la chaise électrique mais qui ont été transformés en assassin redoutable, efficaces et corvéables à merci. Le seul homme qui semble se dresser contre cette corruption dévorante, c'est donc le Bat-Man, qui est en fait à l'époque une légende urbaine un homme/chauve-souris, un monstre. Toujours est-il que beaucoup ne croient pas à son existence et que chacune de ses apparitions entretient le mythe. Un Batman aussi qui n'est pas encore très expérimenté et qui lors de toutes ses missions reçoit une pluie de coups, voire pire.



Quand il ne se fait pas tabasser par des monstres surpuissants, Bat-Man risque carrément de se faire électrocuter. Il faut dire que comme vous le savez tous, Wayne refuse catégoriquement l'emploi d'une arme à feu, même si ceux qui le connaissent et souhaitent l'aider lui conseille de s'équiper, face à ceux qu'il risque de rencontrer à Gotham. Parmi les alliés de Batman, nous comptons le commissaire Gordon, un rabbin qui va permettre de développer un discours somme toute assez classique au sujet de la foi, la rédemption et le sens de l'héroïsme, quand tout semble se liguer contre vous, mais aussi une splendide et charmante actrice (Julie Madison, un des premiers amours de Bruce), qui va s'immiscer dans l'intimité de Bruce Wayne de manière assez anecdotique, tout compte fait. L'histoire est très bien écrite par Dan Jurgens, elle fonctionne d'un bout à l'autre et c'est un véritable plaisir de lecture. Quelque chose de simple mais de clair, et de respectueux de la légende. Après tout, que demander de plus ? On ne peut donc que féliciter Jurgens, tout comme il faudra saluer le remarquable travail de Mike Perkins aux dessins. On savait déjà qu'il s'agissait là d'un illustrateur brillant, il nous en donne une démonstration évidente avec une série de planches magnifiques et la mise en scène d'une ville de Gotham sombre à souhait, tout en respectant admirablement les ambiances et les styles architecturaux, vestimentaires, technologiques de l'époque. On peut donc dire sans trop s'avancer que ce First Knight est une réussite quand on l'examine sous toutes les coutures. Y-compris pour ce qui est de la traduction de Jérôme Wicky, qui restitue également un vocabulaire, une élocution, qui crédibilise l'ensemble.  Vous auriez tort de vous priver de ce qui sera probablement une des toutes meilleures lectures mainstream disponibles chez Urban Comics, en cette année 2024. 
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JOKER THE WINNING CARD : LE PREMIER AFFRONTEMENT BATMAN/JOKER


 L'heure est venue de revenir en arrière, et même d'y revenir pour deux raisons. Tout d'abord, place à une aventure située dans le passé de Batman, la première année d'existence du super-héros, encore loin d'être aussi expérimenté et efficace qu'il peut le sembler aujourd'hui. Seconde raison, voici un récit qui dans son style, sa forme, son traitement graphique et son approche, est évidemment une sorte de pendant moderne (ou de relecture) à la célébrissime histoire d'Alan Moore et Brian Bolland, The Killing Joke. Cette fois, nous avons affaire non seulement à la première année de carrière de Batman, mais aussi aux débuts du parcours sinistre du Joker : à l'époque, personne ne le prend encore très au sérieux et la police de Gotham n'a pas compris à qui elle doit se mesurer. Pourtant, ses crimes sont atroces et il se débarrasse même de toute une unité du GCPD, avec le commissaire Gordon à sa merci, mais qu'il choisit de ridiculiser, tandis qu'il expédie ad patres les autres agents au sol. Un joker tellement dingue qu'il raccompagne à son domicile une petite fillette qui s'est perdue, après l'avoir divertie avec des blagues franchement pas drôles, pour finalement assassiner sous ses yeux son père. Un Joker qui doit être arrêté et qui ne peut certainement pas l'être par des forces de police conventionnelles. Face à un type qui ne respecte clairement aucune règle et dont la psychologie ne semble pas répondre au profil habituel, il faut quelqu'un capable d'adopter des méthodes et d'apporter des réponses qui sortent de l'ordinaire. Bref, il faut demander à Batman de s'occuper de cette sombre histoire !



Le Batman que nous présente ici Tom King est encore inexpérimenté; autrement dit, il sous-estime un adversaire qu'il ne connaît pas vraiment et ce dernier est en mesure de le défaire, voire même aurait pu l'éliminer une bonne fois pour toutes s'il l'avait souhaité. Et c'est là que nous nous connectons de manière encore plus évidente à la célèbre histoire The Killing Joke. Batman peut-il fonctionner sans le Joker et vice-versa, ne sont-ils que les deux face de la même pièce, l'un ne pouvant exister sans l'autre ? Alan Moore avait choisi de réunir les deux antagonistes dans un éclat de rire général, aussi sinistre que déroutant. Ici, l'audace est encore plus forte, voire dérangeante, puisque le rire de Batman parvient même à désarçonner le Joker, qui ne comprend pas que son ennemi puisse se permettre d'employer les mêmes méthodes, qu'il recourt à la blague (forcée) et quitte le chemin de la raison. Aux yeux du Joker, ce Batman là est dingue et aux yeux du lecteur, il ne l'est pas moins ! En fait, c'est même un Batman qui sort des rails et qui semble avoir un très gros problème de développement personnel que nous découvrons dans les dernières pages de The winning card : de quoi laisser perplexes les lecteurs, ou en tous les cas ouvrir le débat sur cette dualité entre deux personnages que tout oppose mais qui finissent à immanquablement par se courir après, l'un l'autre. On trouve aussi une belle démonstration de virilité caricaturale dans cet ouvrage, avec des personnages qui choisissent, pour montrer à quel point ce sont eux les "hommes de Gotham, d'attirer le Joker dans leurs filets, simplement en le provoquant, limite dans l'espoir de susciter une compétition pour voir celui qui a la plus grosse ! Bruce Wayne ne prend pas cela très au sérieux mais l'espèce de milliardaire obtus qu'il fréquente se laisse prendre au jeu, à son grand dam. King fonctionne toujours selon ses bonnes vieilles recettes et il peut irriter par sa narration saccadée, son emploi de vignettes uniquement consacrées à du texte, qui se répètent, le gaufrier qui revient encore et encore pour ne plus dire grand chose, mais au final, il a au moins le mérite d'écrire une histoire qui jette un bon caillou dans la mare. Côté dessins, le compère Mitch Gerads est irréprochable et toujours aussi chirurgical lorsqu'il s'agit de mettre en scène le côté glauque de nos héros. Artistiquement, il n'y a rien à redire, mais comment être objectif puisqu'il s'agit d'un des dessinateurs que je préfère actuellement ! Un album assez court qui divisera probablement beaucoup de lecteurs mais qui ne laissera pas insensible. 



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BATMAN WHITE KNIGHT : GENERATION JOKER (MURPHY COLLINS ET ANDOLFO)


 L'univers du White Knight, c'est la réécriture la plus récente et réussie du quotidien de Batman, qui nous a été proposé ces dernières années. Sean Murphy est parvenu non seulement à imaginer quelque chose de nouveau et pertinent, mais en plus, il a su le mettre en images avec un talent dingue. Et puis, comme toujours, à force de creuser, le risque est de tarir la veine. Le dernier album avait pourtant montré qu'il restait encore des choses à dire, avec l'apparition du Batman Beyond. Le nouveau tome est par contre beaucoup plus décevant et un peu brouillon. Il s'agit de s'intéresser aux deux enfants qu'a eu le Joker (Jack Napier) avec Harley Quinn, avant que celle-ci ne le quitte et ne finisse par épouser Bruce Wayne. Dans cet univers inédit, le Joker a fini par se racheter et il est mort. Néanmoins, les deux gamins peuvent continuer à parler à leur père et même apprendre à le connaître (car jusqu'ici ce n'était pas le cas) grâce à un hologramme, qu'ils peuvent faire apparaître et disparaître, contenu dans un mécanisme fabriqué à partir de vapeurs de cobalt (je ne suis pas ingénieur, ne m'en demander pas plus). Ce n'est pas le Joker avec qui ils échangent, c'est bel et bien Jack, un homme qui a conscience que son identité de clown criminel a semé le mal autour de lui et l'a privé d'un rapport normal, comme devrait l'être celui d'un père avec sa progéniture. Les enfants, de leur côté, commencent à manifester une certaine indépendance et sont difficiles à gérer. On avait déjà constaté cela dans l'aventure précédente, avec Jacklyn, la fille, et ça se confirme aujourd'hui puisqu'ils décident de ne plus écouter leur mère, et au contraire, de partir en virée avec leur père hologramme, pour s'en aller découvrir l'œuvre de ce dernier et percer à jour quelques-uns de ses secrets. Et Bruce Wayne, dans tout cela ? Il se contente d'occuper une place de second rôle, là où dans la galerie des personnages principaux nous allons trouver aussi celle qui se faisait appeler Neo-Joker (et qui est désormais baptisée Riot) ainsi que poison Ivy et d'autres vilains habituels du monde de Batman, qui vont se succéder, comme Double Face ou encore Mister Freeze.


Si le concept de départ et les grandes lignes sont évidemment décidés ou validés par Sean Murphy, le scénario est en réalité écrit par katana Collins (romancière et épouse de l'artiste) et Clay McCormack. Le problème est qu'il y a plusieurs intrigues qui se superposent et l'ensemble manque peut-être un peu d'unité et de cohérence. Même chose pour les personnages secondaires, comme l'agent Prince ou bien le détective Stewart. Vous avez bien sûr compris de qui il s'agit. Ils apparaissent uniquement sous forme de gimmicks, mais n'apportent strictement rien à l'histoire. Une histoire d'ailleurs qui ne souhaite pas choisir entre la comédie adolescente à outrance et le véritable récit super-héroïque à enjeux et sérieux. On passe alors de confidences touchantes à des rebondissements totalement improbables, qui finissent par déconcerter (ou lasser). Le dessin aussi est à prendre en compte dans cette optique. Mirka Andolfo est une excellente artiste, que personnellement j'apprécie beaucoup, mais elle est d'autant plus remarquable quand on lui laisse la possibilité d'exprimer toute la rondeur de son trait, alors qu'ici, elle doit également se fondre dans l'esthétique initiale, celle de Murphy et Scalera par exemple, à laquelle on associe l'univers du White Knight. Côté expressions et sentiments qui s'expriment sur les visages des personnages, c'est très réussi; par contre, la lisibilité des planches et les moments plus tragiques souffrent parfois de cette adaptation forcée pour correspondre à la "série". Peut-être que j'attendais trop de ce nouveau volet des aventures du Batman inédit de Murphy; toujours est-il qu'il est incontestablement le moins réussi de tout ce qui à été publié à ce jour.



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BATMAN & ROBIN DYNAMIC DUO TOME 1 : L'HEURE DE LA RÉCONCILIATION


 Il suffit de jeter un œil à sa généalogie et à la manière dont il a été éduqué pour comprendre les raisons qui font que les relations entre le jeune Damian Wayne et son père Bruce sont assez chaotiques. Le moins que l'on puisse dire, c'est que leur manière d'agir respective, leur impulsivité, leur façon de combattre le crime, ne sont pas tout à fait les mêmes. Pour autant, l'heure est venue de se rapprocher, voire même se rabibocher, après les récents événements que vous avez peut-être suivis dans Shadow War. Damian et Bruce, sous le même toit, dans une jolie maison certes, mais loin des fastes du manoir Wayne, c'est la réalité actuelle que nous allons découvrir dans cet album, écrit par Joshua Williamson. Un scénariste qui a déjà œuvré en long en large et en travers sur les aventures de ce Robin garnement. Bruce insiste pour que son fils aille à l'école et mène une vie relativement normale; bien entendu, c'est quelque chose qui n'est pas du goût de l'adolescent, bien décidé à n'en faire qu'à sa tête. Les deux larrons vont devoir intervenir lors du détournement d'un dirigeable, à bord duquel se trouve un expert en séquençage de l'ADN, le docteur Kafira. En parallèle, du matériel est volé dans plusieurs laboratoires de Gotham et les produits subtilisés sont extrêmement dangereux. Pire encore, lorsque Batman et Robin affrontent le Trio Terrible, c'est pour se rendre compte que ce dernier n'est plus composé de super vilains masqués, mais que ces derniers sont devenus carrément des hybrides d'animaux. Pour ne rien gâcher, Batman est touché par une cartouche de gaz qui produit un effet singulier : le voici devenu la cible de toutes les chauves-souris de la ville, à chaque fois qu'il endosse son costume.



Une des règles importantes lorsque nous rédigeons ces chroniques, c'est d'être foncièrement honnête avec vous. Alors je ne vais pas vous raconter qu'il s'agit là d'un album totalement indispensable : même la dynamique entre Batman et Robin a déjà été présentée de manière beaucoup plus passionnante, par le passé. Ici, il y a vraiment un ton qui confine au pilotage automatique, parfois, et cette histoire de course-poursuite contre des criminels, qui se terminent dans une école, là où va aboutir l'enquête du jeune Damian, n'a rien de très passionnante. Même la prétendue nouvelle criminelle, Soupir, clairement inspirée de Silence, n'évoque pas grand chose de palpitant. Par contre, du côté des dessins, si vous aimez les couleurs saturées, le dynamisme et les cadrage audacieux, vous allez forcément adorer Simone Di Meo, qui est un de ces artistes au style patiné que beaucoup apprécient et dont le travail ne souffre d'aucune objection; c'est du haut niveau et c'est diablement efficace sur ce genre de série. C'est d'autant plus visible que le cinquième épisode est lui illustré par Nikola Cizmesija, et là, nous avons plus l'impression de lire un manga shônen de bas étage qu'autre chose. D'ailleurs, on y retrouve Damian en joueur de foot : on se frotte les yeux, tant on se croirait dans un épisode d'Olive et Tom. Ce premier volume se termine avec un annual dessiné par Howard Porter, dans lequel Bruce et Damian partent faire une sorte de road trip qui se termine en camping sauvage, dans une zone - comme par hasard - qui sert de terrain de chasse pour des criminels, sous la houlette d'une certaine Roulette. Bref, là encore, on a vu un scénario plus original et mieux structuré autrefois, même si ça se laisse lire, notamment en raison des interactions toujours drôles entre père et fils. Loin de moi l'idée de dire que ce dynamic duo est mauvais, juste qu'il est à réserver aux fans hardcore des personnages, les autres peuvent très bien passer leur tour.



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BATMAN CHER DETECTIVE : L'ART DE LEE BERMEJO


 Essayons aujourd'hui de faire un peu de clarté et d'aborder le plus honnêtement possible Batman cher détective, qui sera publié à la fin du mois, le 26 janvier, chez Urban comics. Parlons tout d'abord de la faible pagination (64 pages), de ce qu'on peut trouver à l'intérieur. Il ne s'agit pas d'un récit en bande dessinée classique mais d'une compilation des couvertures que Lee Bermejo a réalisé pour la série Detective Comics, entre 2019 et 2022. Des variant covers du plus bel effet, dans son style hyper réaliste qui se prête à merveille aux ambiances glauques et sombres de Gotham. Que ce soit des poses iconiques comme on a l'habitude d'en voir, des angles de vue audacieux qui permettent à la chauve-souris de bondir d'un toit à l'autre, une vision saisissante de ses alliés ou ennemis, on en prend plein les yeux, systématiquement. Ces illustrations pleine page, publiées d'ailleurs dans un grand format qui leur rend bien hommage, sont entrecoupées régulièrement par des lettres, qui sont autant de messages et d'énigmes adressés au plus grand détective du monde. Le texte ne présente guerre de plus-value; c'est une plongée assez banale dans la folie et ce que représente Batman, des phrases que nous avons déjà lues un nombre incalculable de fois, finalement, dans la carrière du héros. Bermejo aurait eu l'ambition de créer une œuvre hybride, à mi-chemin entre une sorte de résumé de son travail sur les couvertures et le roman graphique, mais très sincèrement, le projet est un peu galvaudé et on s'en fiche. Le texte n'apporte rien, si ce n'est de souligner qu'il y a en effet une cohérence dans les illustrations successives, mais nous, ce qu'on apprécie, c'est de regarder (que dis-je, admirer) son travail, qui va séduire ceux qui aiment sa manière de faire. C'est en effet impressionnant et on se prend à rêver qu'Urban comics puisse nous proposer plus souvent ce genre d'anthologie, avec à l'intérieur les splendides couvertures (il y en a tant entre les "regular" et les "variant") que DC comics propose chaque mois. L'ouvrage est de belle facture, grand format donc, avec des effets en relief et un dos simili toilé, mais il a fait un peu grincer des dents sur les réseaux sociaux, en raison de son prix. 19 € pour 64 pages, donc. Même si nous ne cautionnons pas l'inflation actuelle qui touche les ouvrages en librairie, il faut remarquer que Batman cher détective n'a pas vocation à terminé sur toutes les étagères. Ce n'est pas un comic book au sens classique du genre, c'est un livre, destiné aux amateurs de beaux dessins, une sorte de cadeau à faire ou se faire, mais pas une aventure au sens propre. Cher detective, c'est un peu comme une sorte de musée virtuel et ça n'est absolument pas destiné à celui qui souhaite lire et approfondir une intrigue. Un peu de clarté sur la nature de l'objet ne peut qu'apporter un plus de sérénité dans les débats et aider au choix de savoir si vous comptez vous le procurer, ou pas. Pour esthètes et collectionneurs, plus que pour lecteurs. 



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BATMAN REBIRTH : QUATRIÈME VOLUME DE L'INTÉGRALE AVEC CITY OF BANE


 Mettez-vous un peu à la place de Tom King, ou tout simplement des ennemis de Batman : trouver un moyen original et surtout efficace pour terrasser le Chevalier Noir n'est pas une chose facile. Ils sont tellement nombreux à avoir essayé et rien n'a jamais fonctionné, de manière durable. Et si finalement pour en finir avec Batman, il fallait lui donner la possibilité d'être réellement heureux, pour supprimer cette espèce de psychose qui l'anime et qui fait qu'il s'accroche à son rôle de justicier violent ? C'est ainsi qu'on pourrait interpréter le rapprochement et le mariage avorté avec Catwoman. En tous les cas, ce tome 4 s'ouvre avec un héros dans de bien mauvais draps : il est attaché à une machine et depuis plusieurs semaines, il baigne dans les cauchemars, toutes sortes de séquences oniriques absurdes ou tragiques, dans lesquelles il repasse le cours des événements. Mais Batman réalise petit à petit le piège dans lequel on l'a enfermé. L'occasion de faire le point de s'amuser par moments, avec la complicité qui règne entre Lois Lane et Selina Kyle, d'interroger le véritable sens derrière le refus de cette dernière d'épouser Bruce Wayne ou encore d'enquêter du côté des super vilains, Bane en tête, qui a programmé depuis très longtemps un plan machiavélique, qui va nous être enfin révélé. Mais comme vous le savez, c'est la vie tout entière de Batman qui ressemble à un long cauchemar; il est donc fort peu probable de venir à bout de la Chauve-souris de la sorte ! Quand il se réveille, c'est bien évidemment pour rentrer dans une colère noire, mais aussi pour constater que son esprit a peut-être été, cette fois, bel et bien brisé. Il a beau rassembler autour de lui l'armée de ceux qui le soutiennent, reste à savoir s'il a toujours l'esprit clair et si il n'est pas en train de vaciller et de tomber dans le puits sans fond de la folie.


City of Bane. C'est le titre du très long arc narratif qui sert de conclusion aux quatre intégrales Batman Rebirth. Pour résumer, disons que c'est le bouquet final : la ville de Gotham est tombée entre les mains de Bane (et du père de Bruce, Thomas, en provenance d'une autre réalité) tandis que Batman a été défait, corps et âme, peut-être pour la première fois de sa carrière. Un accord avec le gouvernement américain a été stipulé et aucun héros ne peut entrer sur le territoire de Gotham, sans être neutralisé par des super vilains qui autrefois faisaient régner la terreur et qui aujourd'hui s'occupent de la sécurité; la jeune Gotham Girl représentant une force de frappe très convaincante. Aucun membre de la Bat-family non plus ne peut débarquer, sous peine de représailles sanglantes, comprenant notamment le meurtre du majordome Alfred. Le destin de ce dernier fait partie des moments clés du run de Tom King, qui bénéficie des splendides dessin (entre autres) de Clay Mann, Tony Daniel ou Mikel Janin, sans oublier le style différent et davantage accès sur le story telling de Jorge Fornes, que nous aimons beaucoup. Des derniers épisodes qui sont capables d'alterner la romance entre Bruce et Selina, le retour à la vie de Batman (qui se prépare non pas grâce à un entraînement ultra violent mais plutôt une reconstruction personnelle et affective) et en parallèle, la situation à Gotham, qui flirte avec l'absurde. Une ville que tout le monde considère comme un cloaque immonde, où il est impossible d'assurer un minimum de sécurité et qui a donc été abandonnée aux mains des anciens malfrats, en échange d'une tolérance zéro et d'une paix illusoire. Bane et Batman vont s'affronter une dernière fois pour un dénouement explosif et attendu durant des années : rien que pour cela, le quatrième tome de l'Intégrale (si vous ne possédez pas déjà ces histoires) mérite réellement votre attention. Reste l'allergie de certains au style d'écriture de Tom King, ultra décompressé, qui aura osé la déconstruction du Chevalier noir en le soumettant à ses peurs les plus intimes et son immaturité sentimentale et affective. Un défi réellement inédit pour un run qui est entré dans la légende, quoi que vous puissiez en penser.


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BATMAN CHRONICLES 1989 : DES COMICS ET TIM BURTON


 En 1989, c'est l'heure du film, celui de Tim Burton, qui va redéfinir l'esthétique de Batman et rendre possible ce qui juste ici relevait du fantasme, notamment face à la concurrence du Superman de Donner, qui lui avait déjà su trouver son public et conquérir les foules. En attendant, il ne faut pas sous-estimer ce qui se passe dans les comic books, dans la série Batman notamment, où Jim Starlin continue de signer des numéros très intéressants, notamment quand il est question de la manière dont le Dark Knight va gérer le meurtre récent de Robin. En fait, on pourrait presque de parler de père qui vient de perdre un fils. Et c'est un peu cette idée qui est développée dans le premier épisode de notre album du jour, avec un assassin qui tire dans les foules depuis le haut d'un building et que le héros de Gotham va devoir arrêter, à sa façon Jim Aparo au dessin est extrêmement fonctionnel et élégant, artiste qui semble né pour dessiner la série et qui est au menu de ce Chronicles 1989, pour notre plus grand plaisir. Après un autre épisode où il est question d'une secte ninja et d'une technique qui permet de tuer par l'imposition de la pomme des mains, c'est surtout le triptyque réalisé par John Byrne (et toujours Aparo) qui retient notre attention. Dans Les nombreuses morts de Batman, on retrouve le corps sans vie de la chauve-souris, après le combat de trop. Une fois transporté à la morgue, la nouvelle se répand dans la ville et nous assistons à la réaction des amis, des ennemis, des alliés… sauf que bien entendu, une telle triste fin est impossible. D'ailleurs, dans la foulée d'autres Batman sont retrouvés assassinés, ce qui prouve bien qu'il y a un véritable schéma qui se reproduit avec à chaque fois un individu qui excelle dans sa discipline (bodybuilder, sportif ou tout simplement milliardaire, comme Bruce Wayne) et à qui on est parvenu à faire endosser un costume bon marché de Batman, avant de s'en débarrasser d'une manière aussi cruelle qu'intelligente. Le premier épisode est complètement muet et c'est une petite leçon de storytelling. C'est assurément un des sommets de ces Chronicles en 1989, qui s'avèrent de très bonnes factures.



Des origines, encore et toujours. Non pas un, ni deux, mais trois, avec Batman Year Three, un arc narratif signé Marv Wolfman et Pat Broderick, où il est question des rapport qui unissent Bruce Wayne à des fils adoptifs. Dick Grayson s'est émancipé et il revient deux ans plus tard, au manoir Wayne, pour se rendre compte que son mentor et père est en proie à une violence sourde, qui le pousse à commettre des erreurs. Jason Todd vient de mourir et le héros n'a toujours pas accepté ce triste coup du sort. Pour ne rien arranger, Toni Zucco, le malfrat responsable de l'accident mortel des parents de Dick, en pleine exhibition dans un cirque, est sur le point d'obtenir une libération conditionnelle. Notre bon Alfred a tout fait pour empêcher cela de se produire, au point qu'il ne lui reste plus rien à faire, à part, peut-être, empoigner une arme et commettre l'irréparable ? On s'attarde sur la psychologie des personnages, leurs valeurs, leurs psychoses, c'est bien mené et ça constitue une excellente porte d'entrée dans l'univers de Batman et de ses Robin. L'annual de la série Batman, en 1989, est lui aussi intéressant à lire. Jim Owsley et Michael Bair s'interrogent sur les conséquences d'une erreur judiciaire et ils placent Batman devant un sacré dilemme; risquer sa peau pour un type qu'il a peut-être fait condamner à tort, ou rester bien sage à la maison. La question est vite répondue, comme le veut la formule moderne qui fait fureur. Et en fin de volume, c'est l'adaptation du film de Tim Burton qui est proposée aux lecteurs. Elle est réalisée par Dennis O'Neil et Jerry Ordway. Visuellement, c'est une réussite indéniable, avec un équilibre assez crédible entre la fidélité au long métrage et la nécessité d'adapter au format papier, qui plus est dans une pagination resserrée qui contraint d'aller à l'essentiel et de ne pas se perdre en atermoiements. L'occasion de retrouver Batman face à Jake Napier, ou plutôt le Joker, dans la version légendaire et délicieusement kitsch de Jake Nicholson. Finalement, le comic book parvient même à sauver les meubles, là où le film a par endroits assez mal vieilli. Nous vous en avions déjà parlé, de manière assez ironique mais fondamentalement sincère, à cet endroit. Avis globalement positif alors, pour ces Batman Chronicles 1989, une collection qui fait partie, dorénavant, de nos incontournables dans les listes d'achat ! 



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LA NOUVELLE RENCONTRE BATMAN/SPAWN EST CHEZ URBAN COMICS


 On peut imaginer l'existence des différents univers narratifs, propres à chacun des grands éditeurs américains, comme des dimensions parallèles qui coexisteraient, tout en s'ignorant le plus clair du temps. Et parfois, survient une brèche et l'impensable se produit, le temps d'un petit crossover inter-compagnies. Spawn et Batman, ce n'est pas rien, puisque nous avons d'un côté le super-antihéros le plus connu d'Image Comics et de l'autre, la locomotive des ventes de DC comics. Chez Urban, on met les bouchées doubles en ce mois de novembre, avec d'un côté les premières aventures des deux personnages réunis et de l'autre, l'apparition de l'histoire la plus récente, écrite en début d'année par Todd McFarlane et dessinée par Greg Capullo. Ce sont les drames intimes qui rapprochent conceptuellement le Dark Knight et Spawn : le premier cité a tragiquement perdu sa mère, le second Wanda, la femme de sa vie. La perte d'une figure féminine en commun, qui sera toujours recherchée; un manque impossible à combler. Sauf qu'une nouvelle chance se profile à l'horizon pour Al Simmons, la possibilité de sauver l'âme de Wanda, à condition d'avoir la force d'affronter une créature de noirceur qu'on lui a présentée comme l'ennemi absolu. Peu importe que Martha Wayne et Wanda soient mortes le même jour finalement, que cela soit vrai, crédible ou pas, ce qui est réel, c'est que les méthodes musclées des deux compères vont devoir un temps trouver un terrain d'entente pour s'opposer aux machinations qui se trament, notamment celle de la Cour des Hiboux, qui existe dans une autre version chez Spawn, en tant que Cour des Prêtres. Crime Alley, Gotham City, la rue la plus célèbre et intimement liée à Batman accueille alors le combat de deux titans de l'édition des comics, qui vont d'abord se taper dessus, avant de s'entendre, comme le veut la tradition éprouvée. 


Globalement, vous ne devriez pas être déçus par cette association entre Batman et Spawn, car elle répond aux attentes de la plupart des lecteurs. Le choix de Todd McFarlane est de situer son récit dans la droite ligne de ce qu'a pu faire Scott Snyder sur Batman, il y a quelques années, notamment le parti-pris esthétique de présenter un joker dont la peau du visage a été arrachée, avant d'être replacée sommairement avec des élastiques. Une vision horrifique qui colle bien au ton de ce récit de cinquante pages et donc très court, mais qui est illustré à merveille par un Greg Capullo qui semble être la bonne personne au bon endroit, au bon moment. Si vous êtes un fan de ce dessinateur, la vraie surprise c'est que vous trouverez dans cet album chez Urban Comics la version originale en anglais noir et blanc de l'histoire, mais aussi une version uniquement à base de crayonnés. C'est la raison pour laquelle le prix est de 19 € et la pagination dépasse les 170 unités, alors qu'en réalité le récit de base est bien plus court et laisser supposer une publication plus mince et bon marché. Nous mettrons ça sur le compte de l'événement, qui en effet n'est pas banal et permettra aux amateurs de jolis travaux bien ciselés de s'en mettre plein les mirettes ! Les variant covers aussi valent le déplacement. Si l'opération devait être reconduite régulièrement je serai un des premiers à protester mais s'agissant d'un cas tout à fait particulier, qui devrait d'ailleurs être prochainement agrémenté d'une suite (si on en croit le final ouvert), cela peut être compris. Dur de résister quand on est habitués aux aventures de Batman ou de Spawn, tant le duo émoustille rien qu'à y penser !


La couverture qui sert à illustrer cet article est la version collector spéciale Excalibur Comics. Vous pouvez la commander chez : Excalibur 



BATMAN & JOKER DEADLY DUO : MARC SILVESTRI ASSOCIE LES DEUX LARRONS


 Il a fallu une petite dizaine d'années pour que Marc Silvestri complète son projet personnel consacré à Batman. Sur le papier, une histoire qui semble aller de soi, tant l'idée fait partie de celles qui viennent spontanément au lecteur : et si le Dark Knight et le Joker, les deux pôles opposés sur le spectre de la justice, de la droiture morale et de l'héroïsme, étaient contraints de s'associer, d'avoir pour une fois un but commun ? Un duo tellement saugrenu qu'au-delà de l'action, du crime, on se retrouverait presque avec un vrai comique de situation. L'histoire de cette mini série en sept parties, publiée sur le Black Label de DC (autrement dit, au diable la continuity, ne compte que le plaisir de présenter un récit ultra musclé) démarre avec Harley Quinn au fond du trou, au sens littéral. Elle a été capturée par un mystérieux ennemi qui entend la faire payer, elle, mais aussi le Joker, Batman, le commissaire Gordon, qui a également été enlevé et qui commence à perdre, petit à petit, certaines parties, comme un doigt qu'on lui a découpé. Pendant ce temps-là, d'affreux carnages son perpétrés dans la ville de Gotham et tous les indices laissent à penser que c'est le Joker qui est impliqué (des sortes de goules lui ressemblant étrangement sèment le chaos)… sauf que vous le savez, Batman est le plus grand détective du monde et on ne le trompe pas aussi facilement. Non seulement il comprend que son pire ennemi n'est pas réellement impliqué dans cette affaire, mais en plus il se retrouve nez à nez avec lui et va devoir "pactiser avec le diable" pour remonter jusqu'au vrai coupable. C'est là que l'histoire de Silvestri est assez intéressante, puisque si nous tombons assez rapidement sur la figure malsaine de celui qui tire les ficelles (la folie d'un père, un scientifique aussi doué que dénué de scrupules, qui cherche à venger la mort de sa fille), c'est pour apprendre, plus tard dans le récit, que les apparences sont une fois de plus trompeuses. Nous obtenons, in fine, un nouvel ennemi dans la longue galerie des vilains du héros de Gotham.




 S'il est une chose qui frappe le lecteur d'emblée c'est que Marc Silvestri a joué la carte de l'horreur : tous les personnages que nous allons retrouver dans cette histoire, du commissaire Gordon à Harley Quinn ou le Joker, sont embarqués de dans un récit très sombre, qui va d'ailleurs trouver sa résolution sous terre, et où des têtes coupées se baladent dans des sacs à travers la ville, portées par des gnomes maléfiques et surpuissants. Toutefois, même si le titre nous promet une association entre Batman et le Joker, il ne s'agit pas vraiment d'un duo et c'est tant mieux. Il aurait été assez surprenant que les deux antagonistes finissent par former une équipe de choc; ici, Batman a besoin de son pire ennemi mais tout dans son attitude, dans son rictus ou son regard, trahit le dégoût de la situation et l'envie qu'il a en fait d'utiliser le clown comme un bon vieux punching-ball. Du reste, le Joker aussi n'éprouve aucune sympathie pour Batman et le final nous montre bien qu'en réalité, la seule chose qui l'intéresse, ce sont ses propres visées. L'argument de vente principale, de toute manière, ce sera naturellement le talent de Marc Silvestri en tant que dessinateur. Nous retrouvons ici ce qui a fait son succès, notamment cette capacité de proposer des planches extrêmement torturées où les effets d'ombre sont omniprésents, où des hachures omniprésentes servent à caractériser les personnages et le milieu dans lequel ils évoluent. Gritty, un adjectif américain qui colle à la peau de ce genre de production; le Deadly Duo a ce mérite évident d'être un plaisir coupable pour le lecteur qui souhaitait sa dose de Gotham par Silvestri. Il ne sera pas déçu !




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PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...