BATMAN LAST KNIGHT ON EARTH #1 : SNYDER ET CAPULLO TOGETHER AGAIN

Le Black Label de DC Comics s'enrichit donc de ce qui ressemble bien à la mini-série la plus importante de l'été. Snyder et Capullo se réunissent pour un dernier tour aux commandes de Batman, dans un univers complètement inédit, qui fait le grand écart entre folie et monde dystopique. Cela commence par une nouvelle affaire dans laquelle le justicier est appelé à jouer au détective, mais alors qu'il pense s'approcher de la résolution, il est mis hors d'état d'agir et se réveille à l'asile d'Arkham. C'est là que le lecteur apprend une terrible vérité : en fait Bruce Wayne a toujours imaginé être Batman, et tous les ennemis et amis qu'il a rencontré dans sa carrière ne sont que le fruit d'une imagination malade et délirante. C'est tout du moins ce qu'Alfred lui-même tente de faire croire au patient. J'ai presque envie de dire que garder ce cap aurait été une idée extraordinaire, tant il y a à faire en creusant les méandres psychologiques du personnage; néanmoins Bruce Wayne ne s'en laisse pas conter, sa volonté est inflexible, et il finira par percer le voile qui lui obscurcit la vérité. 

Honnêtement, il aurait peut-être mieux fait d'en rester là, car ce qui ressemble fort à un piège était en fait censé le préserver d'une terrible réalité, un monde post-apocalyptique où les survivants vivent désormais  sous terre, où la plupart des grandes figures héroïques ont disparu, et où Batman va retrouver une Wonder Woman dotée d'une étrange coiffe Mohawk, chef de file d'une résistance qui ressemble tout autant à de la résignation. 
Ce Batman là est aussi en possession d'une étrange lanterne, qui comprend la tête parlante du Joker. Les deux antagonistes sont donc à nouveau réunis, et même on le comprend, c'est ensemble, de manière indissoluble, qu'ils vont vivre une des aventures les plus démentes que Batman n'ait jamais affronté.

Il y a encore beaucoup à digérer au terme de ce premier numéro, et comme toujours Scott Snyder décide de jouer au phénomène, en lançant beaucoup de pistes, certaines absurdes, d'autres drôles, la plupart passionnantes mais énigmatiques. Capullo est très appliqué, son trait est rafraîchi et ciselé comme aux plus beaux jours, et il faut admettre que l'encrage de Glapion et les couleurs de Plascencia lui vont à ravir. Au bout du compte, c'est donc une lecture déroutante mais forcément très excitante. Le potentiel est vraiment élevé et les promesses en grande partie tenues, dans ce premier numéro.


En attendant la sortie du Tpb ou de la Vf
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