Dire qu'il y a des décennies de cela, dans les années 60, Stan Lee et Steve Ditko donnaient naissance à un personnage sur lequel peu de monde était disposé à parier. Pensez donc, un homme araignée, c'est repoussant! Et bien non, ce fut un succès incroyable, et aujourd'hui encore Spider-Man est locataire au Panthéon de la pop culture mondiale. Difficile de croiser quelqu'un qui ignore de qui il s'agit, lorsqu'on lui montre le personnage dessiné. Notre Spidey fête son 800° numéro cette semaine, quel parcours extraordinaire, cela méritait bien un numéro de 80 pages, qui ressemble à un petit catalogue, avec à l'intérieur -c'est assez rare pour être noté- une seule et même histoire, divisée en plusieurs chapitres, mais dont la succession est exemplaire.
Go down swinging -dernière partie donc- avec le face à face définitif entre Spider-Man et le Bouffon Vert, optimisé par le costume de Carnage. Bref encore plus fou et mortel que d'habitude. Un numéro qui est en fait un bel hommage à l'optimisme et à la détermination infaillibles du héros; rien ne le fait jamais céder, et même lorsqu'il écoute une petite voix intérieure qui le pousse vers la violence, il parvient toujours à trouver les ressources morales pour ne pas franchir un cap. Pourtant dans ce numéro Norman Osborn le pousse dans ses derniers retranchements, les amis et la famille de Parker sont en très grand danger, Spider-Man est obligé d'avoir recours à toutes les armes à disposition, y compris le symbiote de Venom, détenu à nouveau par Eddie Brock. On notera au passage que Norman glisse de plus en plus vers un rôle à la "Joker", d'ailleurs vers la fin de l'histoire, une planche le démontre de manière presque servile. Pour autant la résolution de cette très longue histoire réside dans l'essence même des deux forces qui s'opposent, le mal, le bien, la façon de concevoir son rôle et sa propre identité.
Je vous laisse découvrir la surprise, ainsi que l'identité du personnage qui va mourir, car oui on ne peut pas avoir de grand numéro anniversaire du genre, sans que quelqu'un y laisse la peau. Franchement l'objectif est atteint; sans être un chef-d'œuvre, il s'agit d'un numéro 800 qui mérite vraiment qu'on y jette un œil, pour peu qu'on apprécie bien sûr, la manière de raconter de Dan Slott. Celui-ci s'en va. Il s'agissait là de son dernier arc narratif, et force est de constater qu'il aura apporté beaucoup d'énergie, et des changements très régulièrement dans la vie du Tisseur , même si comme le veut tout bon comic book mensuel mainstream, tout change pour ne rien changer. Côté dessinateurs, Immonen, Camuncoli, Ramos, Martin... n'en jetez plus, vous avez de quoi vous rincer les yeux, avec de surcroît des styles différents. Certes ça vaut 9 dollars 99, ce qui est bien au-dessus d'une simple sortie habituelle, mais bon on ne fête pas son 800° numéro tous les jours...
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