Vous le savez, l'amitié entre Spider-Man et la Torche Humaine est un peu particulière. Les deux larrons ont aussi l'habitude de se jouer de sales tours, façon pour eux de resserrer les liens. Avec cet annual de la finalement fort sympathique série Untold Tales of Spider-Man (censée narrer des épisodes "cachés" de la carrière du tisseur) de Kurt Busiek, on a droit a une histoire de double vengeance. Spidey était sur le point de coffrer un gang de cambrioleurs, mais c'est Johnny Storm qui a récolté les lauriers devant la presse. Du coup, notre arachnide est colère, et il a une super idée de mufle et de macho en puissance : aller inviter la soeur de la Torche, la Femme Invisible, pour un dîner en tête à tête. En gros, voilà, la femme sert d'enjeux des petites chamailleries entre potes, un message qui en 2017 se terminerait par un hashtag sur Twitter, à n'en pas douter. Le pire c'est que Susan accepte, d'autant plus que son scientifique de compagnon est bien plus passionné par ses expériences que par la perspective d'un week-end romantique.
Spidey au restaurant avec une jolie cavalière, c'est assez cocasse. Le type se présente en costume, qui n'est pas des plus discrets, ou des plus élégants. Il choisit bien entendu une pizzeria de quartier, car les finances du jeune Parker, à l'époque, ne lui permettaient pas de viser un cinq étoiles. Double vengeance, écrivais-je plus haut, car le dîner va être interrompu par Namor, Prince des mers et amoureux transi de Susan. Johnny Storm lui a laissé entendre que sa soeur venait d'être enlevée par Spider-Man, et Namor, qui n'a pas alors la réputation d'un fin stratège et d'un homme très pondéré, se jette tête la première dans l'affrontement, et expédie l'Araignée d'un crochet au menton, à travers la devanture de la pizzeria. Se battre pour une femme, sérieusement, vous croyez que c'est ce qui va vous attirer ses faveurs? Combat de coqs, combats de super-héros, le tout dans une ambiance qui évoque bien les comics d'alors, preuve du savoir faire de Busiek, qui parvient à écrire un épisode attachant et en phase avec ce que la doublette Lee/Ditko pouvait produire.
Pour le dessin, c'est Mike Allred qui s'y colle. Encore en attente de définir le style qui est désormais le sien, avec bonheur, il tente ici de faire revivre également les grandes heures de Ditko, avec un trait et un montage des planches semblables, mais une plus grande attention aux visages et expressions des personnages. Son Invisible est même vraiment gracieuse, joli visage et jolies formes, assurément.
Bref, une parenthèse, rien de très déterminant pour l'avenir de Marvel Comics, le genre d'épisodes qui ne finira pas dans toutes les anthologies. Mais une soirée aux chandelles entre Parker et Susan Storm, ça mérite bien une séance de rattrapage non?
A lire en Vf dans la revue Marvel numéro 8, publiée alors par Marvel France, ancêtre de Panini.
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