La collection Eaglemoss, qui propose le meilleur de la production Dc comics en kiosque, toutes les deux semaines, revient avec un volume conséquent, niveau pagination, dédié à Harley Quinn. Totalement marteau, avec les débuts de la série de l'ère des New 52.
Harley Quinn est en réalité une création propre à l'univers des dessins animés (par Paul Dini et Bruce Timm pour la série Batman de 1992) mais elle a connu une seconde et brillante carrière (pour le moment) dans les pages de nos comic-books. Déjantée et psychotique, violente mais sexy, Harley n'est pas s'en rappeler Deadpool, notamment lorsqu'il s'agit d'abattre le quatrième mur entre le lecteur et la Bd qu'il dévore. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de l'épisode le plus abouti publié dans ce tome, en ouverture. La demoiselle a conscience de ce qu'elle est et entame un dialogue avec la scénariste Amanda Conner (et Jimmy Palmiotti, son mari dans la vie), qui la pousse à évoquer quelques-uns des plus grands noms des comics actuels, chacun intervenant pour dessiner une page avec le style qui lui est propre, mettant Harley Quinn dans des situations cocasses, comiques, ironiques, souvent bien vues. On trouve ainsi Jim Lee (qui réemploie son travail dans Hush, avec un changement de dialogue fort drôle), Walter Simonson, Bruce Timm, Tony Daniel, Charlie Adlard, Tradd Moore, Stéphane Roux, le regretté Darwin Cooke, et bien d'autres. Chad Hardin décroche la timbale de dessinateur régulier, et du coup on le reverra après ce numéro zéro qui sert d'introduction à la série lancée par Dc comics. On apprend à la fin de ce dernier que Harley vient d'hériter d'un immeuble sur Conney Island. Une révélation d'importance car ce sera le prétexte pour lui offrir une nouvelle base de départ, avec outre un repère physique, une galerie de personnages secondaires y habitant et louant les étages et les appartements au dessus et en dessous le sien. De quoi rendre attachant et finalement plus terre à terre les aventures de l'anti-héroïne.
Harley commence même par chercher du boulot, comme tout le monde, pour payer les taxes et ce que lui coûte son nouveau bien, et se dédouble entre deux activités fort éloignées. La voici qui reprend du service en tant que psychiatre, et également engagée dans des compétitions de "roller derby" où tous les coups sont permis, voire bienvenus.
Harleen Frances Quinzel est à la base une praticienne exerçant à Arkham, qui finit par sombrer dans les délires et la violence psychotique du Joker. Normal qu'elle puisse donner le change (avec une sacrée couche de fond de teint) pour retrouver un job dans cette branche. Pourtant, rien ne tourne très rond chez elle. Elle converse régulièrement avec un castor empaillé qui lui sert de miroir-conscience, et quelqu'un a placé un contrat sur sa tête, ce qui fait qu'on essaie d'attenter plusieurs fois à sa vie. C'est aussi pour cette raison que la plantureuse Poison Ivy fait rapidement une apparition dans la série, hélas la nouvelle version des New 52 est fade, bien loin de la créature désirable et toxique que Jeph Loeb présentait dans A long Halloween, par exemple. Elle est aussi une bonne excuse pour fournir à son amie une plante particulière, dont les baies, une fois ingérées, rendent la "victime" irrésistible, quitte à semer la discorde, la folie. Harley a le blues le jour de la Saint-Valentin, et elle se laisse tenter, sans savoir que c'est une très mauvaise idée...
Les aventures que nous lisons ici semblent se suffire à elles-mêmes et on a du mal a voir poindre de vrais enjeux. L'humour reste quand même inoffensif et manque d'audace, et c'est le numéro zéro, de loin, qui est le plus truculent car réfléchi et intelligent; le reste est récréatif. Sympathique. Enjoué. Avec de belles couleurs, de belles poses et tenues sexy, un trait clair et plastiquement agréable qui garde une élasticité et une lisibilité évidente d'un bout à l'autre. Chad Hardin et Stéphane Roux font le job, et bien, et on n'aura rien à leur reprocher de ce coté, au contraire. Mais tout est à prendre au troisième degré, et sur la durée, ce genre d'humour peut causer des dégâts gastriques, comme un réveillon trop copieux et arrosé.
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