Le Complexe du Messie. En Omnibus. Oui messieurs dames. La grande bonne nouvelle c'est qu'il s'agit là d'un des derniers grands événements mutants qui vaillent la peine. Très loin devant ce qu'on lit depuis 3/4 ans, très très loin devant.
En fait, c'est un gros pavé, avec non seulement le Complexe, mais aussi la Guerre du Messie, suite directe un poil moins passionnante, qui voit Cable et Bishop se tirer la bourre comme jamais. Mais revenons au commencement. De quoi s'agit-il, et comment en est-on arrivé là?
La race mutante est au plus mal, au bord de l'extinction. Depuis le serment magique prononcé par la Sorcière Rouge (No more mutants) à la fin de House of M, il ne reste plus qu'une poignée de mutants, moins de 200, là où auparavant ils étaient des millions. Isolés, menacés, ils s'en remettent à Scott Summers pour trouver un guide éclairé, et continuent de chercher désespérément une solution à cet épineux problème. Une mince lueur d'espoir se manifeste toutefois : la première naissance d'un enfant doté du chromosome X a été enregistré en Alaska. On pensait que cela ne se produirait plus, on s'était trompé. Tout de suite, c'est la foire d'empoigne pour savoir qui mettra les mains sur le nouveau né. Les X-Men sont bien sur de la partie, mais ils ne sont pas les seuls, puisque les Purifiers du révérend Stryker les ont devancé, et ont rasé par le feu le village tout entier. Il faut aussi compter sur l'alliance entre Exodus et Monsieur Sinistre, et un électron libre qui va avoir un rôle considérable à jouer dans le dénouement de la saga, et ce qui va suivre, le revenant Bishop, qui va s'aliéner au passage tous les anciens amis qu'il a pu se constituer lors de son passage chez les X-Men. Camp contre camp, l'univers des mutants (ce qu'il en reste) se divise et se déchire, entre ceux qui veulent perpétuer la race, en finir une bonne fois pour toutes, ou ceux qui veulent exploiter la situation à des fins personnelles. Violence, coups de théâtre, sentiment d'urgence permanent, monstres en liberté (le Prédateur X, une sorte de bête carnassière qui n'aime pas trop les mutants), le Complexe du Messie ne vous laisse pas un instant de répit pour souffler, et décide de l'avenir des X-Men : stop ou encore?
Il s'agit là d'un grand événement mutant, qui concerne plusieurs séries, comme Uncanny X-Men, New X-Men, X-Men (pas encore Legacy) et X-Factor. Du coup, les scénaristes et les dessinateurs sont légions. En vrac, citons le grand Marc Silvestri et son trait ultra précis et léché, qui assure le show dans le numéro d'introduction. Le réalisme est à l'honneur avec Billy Tan, très appliqué, et à l'aise sur les titres mutants. Humberto Ramos apporte une touche différente, d'avantage héritée des cartoons et du manga surtout, qui peut décontenancer vu le reste des tonalités exprimées dans ce Deluxe. Cotés narrateurs, Brubaker, ou encore Mike Carey, sont parmi les cadors qui s'illustrent. Après pas mal de palabres et de passages à vide, Le complexe du Messie permit lors de sa sortie de donner un joli coup de fouet aux titres X, tant il s'y passe des choses, souvent déterminantes pour la suite. Un personnage de grande importance meurt, Layla Miller gagne en profondeur (Facteur X), la jeune et jolie Hope Summers fait ses premiers pas, Bishop devient l'ennemi public numéro un, et Scott Summers durcit notablement le ton. Au point d'entamer une reconversion en bad-boy mutant capable de se salir les mains, et d'aimer les plonger dans le cambouis.
Le gros bémol avec le recul : Hope Summers. Après nous avoir fait miroiter un personnage fort, des liens étroits avec son héritage (Phénix?) indirect et des conséquences importantes pour tout l'univers Marvel, la petite a fini sur une voie de garage, dans l'attente de bonnes idées qui ne viendront plus. Quand on voit les efforts de Cable pour la protéger, cette impression de fin des temps qui suinte des pages, des sauts d'une époque à l'autre, dans ce qui est une des courses poursuites les plus dramatiques de l'histoire de Marvel, on reste sur sa faim.
Mais bon, honnêtement, c'est le genre d'Omnibus qui ne déplaira pas, loin de là, à tous ceux que le gène X attire. Capito?
Rendez-vous sur la page Facebok, likez :