Nous avions déjà chroniqué Knightfall, à l'occasion de la sortie du Tome 1, chez Urban Comics (lire ici). Cette fois, arrêtons nous sur la suite, disponible chez le même éditeur, bien sur. Bruce Wayne est en bien mauvaise posture. Bane, une sorte de catcheur surpuissant et drogué au Venin, cette substance vénéneuse qu'il s'injecte continuellement, a eu raison de notre héros. Il l'a brisé, au sens propre et figuré, en lui cassant la colonne vertébrale. Si dans le film de Nolan (Dark Knight Rises) la blessure est moins grave qu'il n'y semble, dans les comics, Bruce ne doit son salut qu'aux talents de la chirurgienne Shondra Kinsolving. Immobilisé, réduit à l'état de quasi légume, il ne va pourtant pas rester sans réagir, et très vite, même dans un fauteuil et sans grand espoir immédiat de remarcher, il va assister au kidnapping de Shondra et du père de Tim Drake (le Robin de l'époque), retrouver la trace des ravisseurs grâce à une rare souche du virus de la malaria, et partir à leur poursuite jusque dans l'île de Santa Prisca. Pas mal pour un moribond! Vous pensez que durant ce temps, Bane va pouvoir s'en donner à coeur joie, dans une ville de Gotham privée de son chevalier noir? Rassurez-vous, Batman a trouvé un remplaçant, en la personne de Jean Paul Valley. Certes, le bonhomme est assez instable, a été élevé pour devenir le pion de l'Ordre de Saint-Dumas (des mystiques illuminés), et il est animé par des méthodes peu en phase avec celle de son prédécesseur. Nous sommes dans cette période de l'histoire où les comics deviennent ultra violents, où les héros doivent composer avec de nouvelles attentes, et ne plus retenir les coups. C'est ainsi que le nouveau Batman (autrefois baptisé Azrael quand il portait l'emblème de Saint-Dumas) n'hésite plus à se déchaîner dans les rues de Gotham, et va même jusqu'à arborer un nouveau costume (une armure, en fait) qui transforme l'image du Dark Knight, pour en faire un vigilante high-tech et menaçant, même pour ses amis (comme le pauvre Robin, qui se fait remettre à sa place dès qu'il propose son aide à son aîné)
Jean Paul nouveau Batman, Bane n'a qu'à bien se tenir! Comme vous pouvez le deviner, une revanche est dans l'air! Personnellement, je trouve que ce second tome est un bon ton en dessous du premier. Mes souvenirs de Knightfall étaient finalement plus romantiques, avant que je relise cette saga toute entière. Il y a de l'idée et des bonnes choses au niveau du scénario, mais c'est assez mal exploité, ou vite envoyé (la guérison de Bruce). Les dessins ne sont pas non plus exceptionnels. Beaucoup de mouvements, de couleurs, mais peu d'attention portée aux fonds de case chez Jim Aparo, un bon artiste pour un tel comic-book mainstream, mais sans génie réel. Graham Nolan non plus n'est pas exceptionnel, même si son trait régulier et appliqué reste plaisant, n'en déplaise à cette habitude de rendre tous les visages un peu plus longs et osseux que la moyenne. Il faut vraiment voir cette Knightfall comme une grosse récréation, une sorte de parenthèse folle dans l'univers de Batman, où la pression des justiciers gritty et agressifs avait fini par provoquer ce changement censé donner un bon coup de pied dans la fourmilière, et booster les ventes du Dark Knight. Le succès fut en effet retentissant, et cette longue aventure est revenue à la mode par la grâce du cinéma. Mais force est de constater, passée la surprise et le plaisir instantané de la lecture, qu'elle n'a pas véritablement bien vieillie.
Jean Paul nouveau Batman, Bane n'a qu'à bien se tenir! Comme vous pouvez le deviner, une revanche est dans l'air! Personnellement, je trouve que ce second tome est un bon ton en dessous du premier. Mes souvenirs de Knightfall étaient finalement plus romantiques, avant que je relise cette saga toute entière. Il y a de l'idée et des bonnes choses au niveau du scénario, mais c'est assez mal exploité, ou vite envoyé (la guérison de Bruce). Les dessins ne sont pas non plus exceptionnels. Beaucoup de mouvements, de couleurs, mais peu d'attention portée aux fonds de case chez Jim Aparo, un bon artiste pour un tel comic-book mainstream, mais sans génie réel. Graham Nolan non plus n'est pas exceptionnel, même si son trait régulier et appliqué reste plaisant, n'en déplaise à cette habitude de rendre tous les visages un peu plus longs et osseux que la moyenne. Il faut vraiment voir cette Knightfall comme une grosse récréation, une sorte de parenthèse folle dans l'univers de Batman, où la pression des justiciers gritty et agressifs avait fini par provoquer ce changement censé donner un bon coup de pied dans la fourmilière, et booster les ventes du Dark Knight. Le succès fut en effet retentissant, et cette longue aventure est revenue à la mode par la grâce du cinéma. Mais force est de constater, passée la surprise et le plaisir instantané de la lecture, qu'elle n'a pas véritablement bien vieillie.