Dark Nights Metal, c'est le retour avec fanfare et trompettes de la doublette Snyder et Capullo. Après avoir imprimé leur marque forte au titre Batman durant les New 52, revoilà les deux compères pour ce qui est annoncé depuis des mois comme un de ces événements incontournables, destiné à bouleverser l'ordre établi dans l'univers Dc. D'ailleurs nous avons déjà eu droit à deux prologues (The Forge et The Casting) et Snyder sort l'artillerie lourde, comme souvent dans son cas, mais là, à la puissance dix. Tout y passe. Des allusions à la continuity la plus reculée, des moments totalement "wtf?" qui flirtent avec le mauvais goût, des apparitions absolument inattendues qui viennent élargir les acteurs sur l'échiquier du Dc-Verse (certes, Watchmen est dans les cartons des mois à venir, mais la dernière page de ce premier numéro présente aussi quelque chose d'imprévu, qui à mon avis aurait tout intérêt à rester préservé de ce type d'orgie mainstream).
Tout y passe donc. Coté récit et pitch, dur de résumer tellement ça part dans tous les sens. La base est fournie par les indices semés ces dernières années, avec le problème et le mystère de métaux comme le dionesium, ou le célèbre Nth qui est le prétexte idéal pour placer Hawkman au coeur des débats. On y trouve une introduction foutraque avec la Justice League, Mongul, et un combat dantesque dans une arène qui tourne au n'importe quoi. On nous annonce une grande conspiration d'ordre cosmique, qui implique des choses remontant à loin, très loin, au Multiverse tel que Morrison l'a récemment encore (re)défini. On nous fait énormément de promesses, déroulant un catalogue de conséquences à venir, justifiées en parties par le fait que Metal s'étalera sur tout un tas de titres mensuels et plusieurs mois, et qu'il va s'y passer moult rebondissements. On regarde amusé (oui c'est souvent drôle et décomplexé) ou interloqué le retour des Challengers of the Unknow, une Justice League en mode "attaque au robot géant" ou l'enquête progresser sur la Blackhawk Island, sans négliger le concept même du Multiverse qui nous est rappelé, via une carte mentionnant les différents univers qui existent (la même que celle de la saga Multiversity, que Urban Comics devrait publier un jour...). Snyder nous la joue "Stranger Things" et nous montre que la réalité des faits pourrait bien être caché au dos de la carte, là où réside le concept de dark universe...
Greg Capullo a connu des heures meilleures. Certes, il permet une interaction évidente avec Snyder, et semble capable de dessiner dans tous les registres, que ce soit celui du grand n'importe quoi déjà décrit, ou des moments intimes plus profonds. Mais le trait est parfois brouillon, grossier (par rapport à ce qu'on a vu faire récemment). Beaucoup disent que Jonathan Glapion convient mieux que Danni Miki, pou encrer son travail, mais honnêtement, cela donne trop souvent un aspect imprécis, mal fini, qui plus est noyé sous une colorisation trop pompière.
En tous les cas Metal commence fort, très fort, et d'emblée il assomme et perd les lecteurs les moins férus, qui auraient suivi avec distraction les récents travaux de Snyder, ou celles et ceux qui ont juste une idée sommaire de l'univers Dc. Pas très "new friendly reader", ce nouvel "event" Dc a l'air surgonflé sous amphétamines. Attention au contrôle anti-dopage, et à la migraine qui guette. Pour les anti-Scott Snyder, vous êtes déjà priés de quitter le navire...
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