METAL TOME 1 : BATMAN ET LE DARK MULTIVERSE CHEZ URBAN COMICS

C'est parti pour l'événement Metal, publié directement en librairie chez Urban Comics, avec un premier tome (sur trois) déjà disponible. En gros, l'univers Dc Rebirth va connaître sa première "crisis", et se révéler être sur le point de disparaître, tout bonnement. Scot Snyder fait dans le grand spectacle, et la confusion organisée. Mais là où Grant Morrison (son inspiration évidente) parvient à des tours de prestidigitation parfois étonnants et délicieux, Snyder lui abat les portes à coups de tatanes et choisit l'approche bulldozer, en découpant à la tronçonneuse dans tous les sens.
Il est aussi difficile de comprendre Metal, si on n'est peu habitués à lire du DC, que de former un gouvernement crédible en Italie. L'entrée en matière se fait sous la forme de deux prologues (The Forge, The Casting) où est évoqué l'existence d'un Dark Multivers, et rien qu'à en parler ça donne des frissons et la frousse pour la nuit. 
Très vite nous sentons qu'un mystère et une menace inimaginable planent sur l'univers DC Comics. Le mot univers est employé correctement car non seulement cela concerne notre planète (nous retrouvons Batman et Aquaman à l'occasion de l'éruption d'un volcan, là où se trouve une des bases secrètes de la chauve-souris, dans le triangle des Bermudes) mais aussi le cosmos tout entier. Les gardiens de Oa envoient notamment le Green Lantern Hal Jordan sur Terre, pour une mission particulière, et ce dernier va faire un tour dans la Batcave, où l'attend une révélation de poids. 
Un autre des personnages importants des premières pages (et du reste!) est Hawkman. Son utilisation a une logique narrative évidente. On essaie de nous faire croire que la grande menace à venir est implantée depuis l'aube des temps, et comme vous le savez sûrement, Carter Hall (qui va jouer un rôle clé) ne meurt jamais vraiment, mais ressuscite continuellement, depuis la découverte du métal Nth, d'origine extraterrestre. L'impression est que Snyder a enfin décidé de relier tous les points qu'il avait laissé sur la carte, et de montrer aux lecteurs que tous les arcs narratifs qu'il a écrit jusque-là, y compris avec Batman, vont finir par se rencontrer, pour former un ensemble cohérent.

Dit comme ça, on pourrait penser qu'on va passer un sacré bon moment. Sauf que Metal commence enfin, pour de bon, et là, on tombe d'emblée dans le gros "what the fuck" foutraque.
Dur de résumer tellement ça part dans tous les sens. La base est fournie par les indices semés ces dernières années, avec le problème et le mystère de métaux comme le dionesium, ou le célèbre Nth (voir plus haut) qui est le prétexte idéal pour placer Hawkman au coeur des débats. On y trouve une introduction idiote avec la Justice League, Mongul, et un combat dantesque dans une arène qui tourne au n'importe quoi. On nous annonce une grande conspiration d'ordre cosmique, qui implique des choses remontant à loin, très loin, au Multiverse tel que Morrison l'a récemment encore (re)défini. On nous fait énormément de promesses, déroulant un catalogue de conséquences à venir, justifiées en parties par le fait que Metal s'étalera sur tout un tas de titres mensuels et plusieurs mois, et qu'il va s'y passer moult rebondissements. On regarde amusés (oui c'est souvent drôle et décomplexé) ou interloqués, le retour des Challengers of the Unknow, une Justice League en mode "attaque au robot géant" ou l'enquête progresser sur la Blackhawk Island, sans négliger le concept même du Multiverse qui nous est rappelé, via une carte mentionnant les différents univers qui existent (la même que celle de la saga Multiversity, que Urban Comics devrait publier un jour...). Snyder nous la joue "Stranger Things" et nous montre que la réalité des faits pourrait bien être caché au dos de la carte, là où réside le concept de dark universe...
Avec un bon tube d'aspirine, on se dit qu'il reste les deux tiers de Metal à lire! Normal car Urban publie aussi les tie-ins que sont Teen Titans #12, Nightwing #29, Suicide Squad #26, Green Arrow #32. On a droit à une pléthore de dessinateurs, la plupart illustres, comme Romita Jr, Capullo, Jim Lee, Kubert... mais pour autant, on a du mal à finir cet album, qui est comme ces gros gâteaux au chocolat qu'on souhaite dévorer, mais qui nous surprennent avec une seconde et une troisième couche, et on reste idiots, la pâtisserie en main, à avoir eu les yeux plus gros que le ventre. Un peu le problème de Snyder, qui fonce tête baissée vers son saint Graal, sans s'intéresser à la meute de ceux qui le suivront, ou pas. 


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